L'année dernière à Marienbad, Alain Resnais, 1961
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
L'année dernière à Marienbad, Alain Resnais, 1961
Le très beau film d'Alain Resnais tiré d'un roman de Robbe-Grillet est en ce moment projeté au Reflet Médicis en copie neuve.
Il me semble quand même que c'est un film fantastique - retour dans le temps, etc... Mais bon, chacun son interprétation...
Excellent... Mais un peu décevant quand même. La beauté plastique est indéniable, la mise en scène magnifique, l'ambiance unique et inimitable, Delphine Seyrig est tout simplement Delphine Seyrig. Maintenant, l'abstraction de l'exercice laisse un peu sur sa faim par rapport à des Resnais du même niveau artistique mais un peu plus incarnés (Muriel ou Hiroshima mon amour)...

Excellent... Mais un peu décevant quand même. La beauté plastique est indéniable, la mise en scène magnifique, l'ambiance unique et inimitable, Delphine Seyrig est tout simplement Delphine Seyrig. Maintenant, l'abstraction de l'exercice laisse un peu sur sa faim par rapport à des Resnais du même niveau artistique mais un peu plus incarnés (Muriel ou Hiroshima mon amour)...
Le film développe surtout une atmosphère onirique d'où sa présence ici (pour ne point tromper les internauts sur le contenu). Oui, le film tend parfois à l'abstraction de manière excessive (conformément au roman). Il suffit de se laisser aller à la beauté des séquences (et de la belle actrice) et le tour est joué
Je le revois demain et suivrais cette règle..

Je le revois demain et suivrais cette règle..
Le film d’Alain Resnais m’a tout autant envoûtée qu’à la première vision. Séjournant dans un mystérieux hôtel, une jeune femme “rencontre” un homme venu lui rappeler sa promesse de quitter son mari dans un an. La Belle dément. S’ensuit un voyage onirique dans les méandres fantasmatiques du souvenir amoureux. Impasses de stucs et de lambris, circonvolutions des lustres et tables “baroques”, dentelles des robes, tapis ou rideaux tissent l’improbable décor d’une des plus belles danses érotiques offertes par notre Art préféré. Et comme fil d’Ariane, la voix sensuelle de Giorgio Albertazzi entraînant l’auditrice subjuguée dans les sombres replis du désir féminin. Car Resnais utilise La thématique romantique par excellence, à savoir l’adultère (féminin, cela va sans dire). Effleurements, regards de biais, valses suspendues et paroles avortées alimentent une aventure sentimentale à la fois figée dans le temps et agitée dans la paume d’Eros. Mystère d’une femme insaisissable dont les internauts mariés, paxés et (con)joints devront découvrir la clef sous peine de voir leur “moitié “se perdre, par une nuit paisible, dans un jardin à la française avec... l”Autre”.
ps: À ceux qui choisiraient d’insérer le métrage dans “Films fantastiques”: ouvrez les yeux, Marienbad existe. Il ne s’agit pas d’un conte mais d’une vision lucide, et dès lors enchanteresse, du “sexe faible”.
ps: À ceux qui choisiraient d’insérer le métrage dans “Films fantastiques”: ouvrez les yeux, Marienbad existe. Il ne s’agit pas d’un conte mais d’une vision lucide, et dès lors enchanteresse, du “sexe faible”.
Re: L'année dernière à Marienbad, Alain Resnais, 1961
Arrive aussi en bluray européen zone B chez les allemands, avec VF en dts master (espérons que les sous-titres allemands soient facultatifs...)

http://www.bluray-disc.de/blu-ray-filme ... u-ray-disc
Il doit aussi arriver en bluray US chez Criterion, mais zoné A.
PS : j'en profite pour mettre le film en fantastique, quand même...

http://www.bluray-disc.de/blu-ray-filme ... u-ray-disc
Il doit aussi arriver en bluray US chez Criterion, mais zoné A.
PS : j'en profite pour mettre le film en fantastique, quand même...

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Re: L'année dernière à Marienbad, Alain Resnais, 1961
ah ben voilà une bonne nouvelle, moi qui l'est jamais vu. Je sais qu'il vaut mieux découvrir ce genre de film en salle mais le reflet médicis ne m'inspire pas des masses, la qualité des salles est comment ?
"You want to find an outlaw, hire an outlaw. You want to find a Dunkin' Donuts, call a cop."
Re: L'année dernière à Marienbad, Alain Resnais, 1961
Heu, merci de regarder les dates des premiers messages du thread : la reprise en question a eu lieu il y a deux ans... 

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Re: L'année dernière à Marienbad, Alain Resnais, 1961
une maaauuuudite faille spatio temporelle ! damned !
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Re: L'année dernière à Marienbad, Alain Resnais, 1961
Pas si maudite que cela au regard d'un tel métrage: ce dernier est en ce moment projeté au Champo (dans le cadre d'un hommage à la Nouvelle Vague). Salle 1 mercredi dernier et certainement la semaine prochaine.Calibre 12 a écrit :une maaauuuudite faille spatio temporelle ! damned !
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Re: L'année dernière à Marienbad, Alain Resnais, 1961
merchi Credi pour l'info ! l'occasion de tester ce fameux champo à la programmation bien trop... trop comment d'ailleurs ? étudiante... nouvelle vague... hmmm.. disons élitiste à mon goût.
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Re: L'année dernière à Marienbad, Alain Resnais, 1961
Et "L'année dernière à Marienbad" c'est quoi comme programation alors ? 

"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
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Re: L'année dernière à Marienbad, Alain Resnais, 1961
ah ça, y'a pas plus intello que celui là
mais c'est plus le public étudiant de ces salles qui m'agace, le genre lecteur des inrocks ou des cahiers, et l'idée soi disant élitiste du cinéma que ces salles prétendent défendre. Il n'y a plus de salles indé à Paris autrement spécialisé à part peut être le latina. Je trouve aussi qu'ils tournent en rond, je suis d'accord sur le principe d'un "répertoire" de films à montrer régulièrement, allez pour tailler large, quelque part selon un axe néoréalisme italien, Cassavetes, nouvelle vague française, mais j'ai l'impression de voir tout le temps la même prog et que même dans leur registre ils sont sans imagination.

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Re: L'année dernière à Marienbad, Alain Resnais, 1961
Moi, je l'ai vu à la cinémathèque dans l'ex salle de Chaillot... Et pendant à peu près tout le film, le mec du rang devant moi s'est fait faire des gâteries par sa copine.
Malin le type d'ailleurs, la cinémathèque, c'est moins cher que les salles d'exclusivité...
Bref, il faut se méfier des stéréotypes sur les publics...







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Re: L'année dernière à Marienbad, Alain Resnais, 1961
Le genre d'instant de solitude façon Bradoche d'il y a quelques années ? À Chaillot ??? Ca rassure sur nos institutions un peu serrées du cul... 

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Re: L'année dernière à Marienbad, Alain Resnais, 1961
Cela fait partie des classiques dont je suis toujours passé à côté. découvert sur le Blu ray Studio Canal.
Un film qui a été tourné dans le plus beau format du monde à mes yeux: le Scope Noir et Blanc (ici DyaliScope).
Je comprends pourquoi le film est l'un des plus polarisants de l'histoire du cinéma. Il est évident que toutes les références au schéma narratif conventionnel peuvent être oubliées. J'ai décidé de me laisser porter par la brillance générale.
Bien m'en a pris, car les fulgurances visuelles de Resnais, mélangées à la photographie spectaculairement belle de Sacha Vierny et au scénario labyrinthique de Robbe-grillet donnent un résultat tellement hors norme. Qui défie logique, raison, temps.
Un beau film sur la mémoire (une récurrence chez Resnais par la suite) et sur la symétrie du temps et de l'espace. D'ailleurs, cette notion de symétrie visuelle se retrouve très souvent chez Greenaway, dont Vierny a photographié quelques films ( Dont Z.O.O).
ces plans extérieurs avec les silhouettes gfigées garnies de leur ombre laissent à pense qu'il s'agit d'un tableau. Et puis non. Enfin, peut-être.
L'ambiance varie de l'épouvante à la comédie de moeurs bourgeoise, une incarnation de l'ennui et parfois, de science-fiction avec ces plans obliques.
Delphine Seyrig n'a jamais été aussi magnétique.
C'est dense, ambitieux, riche en détails et alarmant de volonté de s'éloigner d'une manière de raconter une histoire. Le film désoriente clairement, à la lumière justement de la notion d'oubli partiel, de mémoire sélective. Un labyrinthe de bribes de détails passés et d'inexactitudes - de visages figés en murmures. En fait, je me disais qu'on est tellement conditionné par la narration habituelle qu'on se force à vouloir comprendre, remettre en ordre ce qu"on nous donne pour que tout cela ait un sens. exercice futile pour moi, car au bout d'un certain temps, je me suis laissé au sensoriel. porté par le montage audacieux, avant-gardiste. Les mouvements des personnages s'accélérât§rent puis ralentissent dan sur même plan, y compris les alternances de plans montés en miroir. Les longs travellings avant dans des corridors et couloirs sans fin renforcent cette idée de labyrinthe (cerveau? synapse? mémoire?) et on reste alangui devant tant de beauté désincarnée.
Les derniers mots, très beaux, concluent une oeuvre sur un château pour une fois avec quelques lumières perceptibles et surtout ce sentiment d'une histoire qui se répètera encore - puisque déclamée au passé composé.
belle claque
893 094 entrées au cumul sur 46 ans d'exploitation. C'est un des très rares films à avoir été diffusé non stop dans une ou plusieurs salles de cinéma - et à continuer de stimuler la curiosité.
Un film qui a été tourné dans le plus beau format du monde à mes yeux: le Scope Noir et Blanc (ici DyaliScope).
Je comprends pourquoi le film est l'un des plus polarisants de l'histoire du cinéma. Il est évident que toutes les références au schéma narratif conventionnel peuvent être oubliées. J'ai décidé de me laisser porter par la brillance générale.
Bien m'en a pris, car les fulgurances visuelles de Resnais, mélangées à la photographie spectaculairement belle de Sacha Vierny et au scénario labyrinthique de Robbe-grillet donnent un résultat tellement hors norme. Qui défie logique, raison, temps.
Un beau film sur la mémoire (une récurrence chez Resnais par la suite) et sur la symétrie du temps et de l'espace. D'ailleurs, cette notion de symétrie visuelle se retrouve très souvent chez Greenaway, dont Vierny a photographié quelques films ( Dont Z.O.O).
ces plans extérieurs avec les silhouettes gfigées garnies de leur ombre laissent à pense qu'il s'agit d'un tableau. Et puis non. Enfin, peut-être.
L'ambiance varie de l'épouvante à la comédie de moeurs bourgeoise, une incarnation de l'ennui et parfois, de science-fiction avec ces plans obliques.
Delphine Seyrig n'a jamais été aussi magnétique.
C'est dense, ambitieux, riche en détails et alarmant de volonté de s'éloigner d'une manière de raconter une histoire. Le film désoriente clairement, à la lumière justement de la notion d'oubli partiel, de mémoire sélective. Un labyrinthe de bribes de détails passés et d'inexactitudes - de visages figés en murmures. En fait, je me disais qu'on est tellement conditionné par la narration habituelle qu'on se force à vouloir comprendre, remettre en ordre ce qu"on nous donne pour que tout cela ait un sens. exercice futile pour moi, car au bout d'un certain temps, je me suis laissé au sensoriel. porté par le montage audacieux, avant-gardiste. Les mouvements des personnages s'accélérât§rent puis ralentissent dan sur même plan, y compris les alternances de plans montés en miroir. Les longs travellings avant dans des corridors et couloirs sans fin renforcent cette idée de labyrinthe (cerveau? synapse? mémoire?) et on reste alangui devant tant de beauté désincarnée.
Les derniers mots, très beaux, concluent une oeuvre sur un château pour une fois avec quelques lumières perceptibles et surtout ce sentiment d'une histoire qui se répètera encore - puisque déclamée au passé composé.
belle claque
893 094 entrées au cumul sur 46 ans d'exploitation. C'est un des très rares films à avoir été diffusé non stop dans une ou plusieurs salles de cinéma - et à continuer de stimuler la curiosité.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?