
La première heure sera donc consacrée à un couple (la mignonette Jennifer Aniston et le sympa mais moche Owen Wilson) qui décide de prendre un chien. Le chien occupe une place forte et son éducation semble poser problème. Les gags classiques à base de chien qui part en courant, chien qui bouffe le canapé ou chien qui tente d'enfiler tout ce qu'il peut ne nous seront alors pas épargnés. Quelques séquences fonctionnent mais soyons honnête, tout cela sent le réchauffé à plein nez et on bouille poliment.
C'est alors que déboule la seconde moitié du métrage, plutôt désappointante.
Marley, le chien titre, passe alors au second plan, voire au troisième. Le couple a en effet des enfants et le réalisateur décide de se focaliser sur la fatigue nerveuse engendrée par deux, puis trois grossesses rapprochées. L'humour n'a ici plus vraiment sa place et le ton devient même assez grave. La séparation n'est plus loin, la tension est au cœur du couple.
La rupture de ton s'avère particulièrement troublante mais Frankel enfonce encore le clou et après nous avoir montré (plus ou moins) l'arrivée puis l'existence du chien au sein de la famille, décide de nous dévoiler ses derniers jours

Difficile en réalité de comprendre l'objectif du réalisateur à la vision de son film. Une comédie ? Non, ou alors c'est plutôt raté. Une tranche de vie canine ? Difficile à croire puisqu'on perd de vue le chien pendant près de 30 minutes.
Bref, difficile de cerner le truc d'autant que l'on explore de manière assez "étrange" des sujets plus ou moins en rapport avec ce que l'on croit comprendre du film.
Ainsi, la progression sociale du couple occupe une place importante dans le récit mais nous apparait ici totalement ridicule. D'un couple où les deux travaillent, on passe à un couple doté d'un seul salaire. Puis l'homme s'accomplit dans une chronique locale hebdomadaire dont on voit qu'elle doit faire 500 mots. Difficile de croire que l'on peut faire vivre une famille avec ça mais la clique déménage pourtant dans une grosse villa avec piscine. Un peu plus tard, alors que les enfants s'accumulent, c'est une demeure monstrueuse qui les accueillera ! Est-ce là une description du rêve américain ? Plus on se touche la nouille et plus on palpe ? Quel rapport avec le chien ? Aucun. Jusqu'au final du moins...
Le film se clot en effet sur une magnifique tirade en voix-off, un truc si con que ça faisait bien longtemps que j'avais pas entendu l'équivalent : "Un chien n'a pas besoin d'une grosse maison ou d'une belle voiture. Un chien, il a besoin d'amour. Si on lui donne de l'amour, il donnera de l'amour" etc. pendant 2 minutes. La classe, d'autant que le plan large nous le montre, le chien était heureux, ne manquait pas d'amour et vivait dans un palace avec un parc de plusieurs hectare justes pour lui !


Au final, "Marley et Moi" est un film qui m'a laissé perplexe et qui, disons le, m'a semblé ridicule et bancal sur bien des plans. 2 ou 3 gags fonctionnent, l'émotion est légèrement au RDV sur la fin, la description d'un couple épuisé par les enfants m'a semblé très réaliste (

Bref, j'ai trouvé ça très long, très bordélique et au final assez peu convaincant...