Le voyageur de la peur - Umberto Lenzi (1989)

[savoy1]

Ce Hitcher in the dark, réalisé par Lenzi sous le pseudo de Humphrey Humbert, scelle la déchéance d’un de nos artisans préférés du bis, dont le crédit avait déjà bien été entamé par les films d’horreur et de guerre usinés lors de la décennie 80 écoulée.

Obsédé par le souvenir d’une mère qui les a abandonnés, son père et lui, alors qu’il n’avait que 10 ans, un jeune homme parcourt les routes à bord d’un luxueux camping-car, et prend à son bord des auto-stoppeuses qu’il égorge et dont il collectionne les photos de ses forfaits.
Après une entrée en matière sans équivoque (elle monte, elle crie, elle est morte), le film se concentre sur la séquestration d’une adolescente rencontrée dans un camp de vacanciers, avec en parallèle la recherche de celle-ci effectuée sans conviction par son bellâtre de petit ami.
Et c’est parti pour une énorme quantité de scènes en huis-clos dans un intérieur de camping-car agrandi pour l’occasion. Une table, deux lits, plus douche – toilettes. Un environnement très photogénique permettant une multitude de cadres ( !), des effets de montage variés ( !!) et des mouvements de caméra aériens !!! Non, rien de tout ça malheureusement, vous l’aurez compris, on est dans un dispositif de mise en scène des plus télé-filmiques, dans un dispositif de décor des plus triviaux. Et ce n’est pas les scènes de raccord extérieur, sur des locations amerloques, minée par cette photographie solarisée typique des 80’s, qui arrangeront les choses.
Ici aucune atmosphère ne sera au rendez-vous, plombée il est vrai par la post-synchro française, rendant le jeu des personnages, déjà pas bien glorieux, plus qu’approximatif. La confrontation ravisseur – victime avance au gré des humeurs du réalisateur, pas très cohérente dans le crescendo attendu. Ici on passe de l’amadouement à la colère sans réelle logique : un coup de fourchette dans l’épaule, un coup de fourchette dans un gâteau d’anniversaire, un coup attachée, un coup non. Plus la traditionnelle scène de baise avortée par un aveu d’impuissance. Seule la séquestration à venir du copain amènera une séquence assez tendue côté coups et blessures, tant physiques que psychologiques.

Venons-en à ce fameux copain, dont le traitement de l’enquête frise le laxisme le plus total. Extrait de dialogue dans une station-service : « Avez-vous vu un camping-car avec une jeune fille à son bord ? », « Non mais j’en ai vu un conduit par un type avec des lunettes de soleil. » Et de défiler deux images en flash-back : les deux mecs se sont bousculés dans un bar en début de métrage, et le copain avait doublé le camping-car sur la route. Bravo la perspicacité, et ça, mon pote, ça va bien t’aider !!!

Pour finir, un mot sur les séquences de « jeunes ». Ici un minable déhanché de demoiselle au son d’un bon gros ghetto-blaster des familles, accompagné des tapements de mains, même pas en rythme !, d’ahuris et de deux bikers en maillot de corps (spéciale dédicace pour le Corbeau !!!). Là un ridicule concours de tee-shirts mouillés et de slips dans la raie, commenté par un gros frisé décoloré, la totale !

La bêtise US passée à la moulinette ritale, relayée par des gens qui visiblement n’y croyaient plus. Définitivement un cinéma que même les plus acharnés des bissophiles ne pouvaient plus ni défendre ni assumer.

[manuma]

Définitivement un cinéma que même les plus acharnés des bissophiles ne pouvaient plus ni défendre ni assumer.

C'est vrai que même en essayant d'être indulgent parce que c'est Lenzi, il faut bien admettre qu'il n'y a quasiment rien à sauver ici, tout juste un semblant d'ambiance poisseuse, davantage lié à la laideur de l'ensemble et à l'approximation du jeu des interprètes principaux qu'à autre chose. Presque aussi nul que La casa 3 en fait ...

[eric draven]

La réponse italienne à l'inégalé Hitcher, lancé d'ailleurs comme un Hitcher 2.. Rien a rajouter a ce qu'en a dit Mister savoy, une catastrophe signée Lenzi qui n'arrive jamais à démarrer et le moteur grippe.. On reste en rade et on souffle..
On signalera que cette fois la Jason-Leigh est remplacée par l'ex-blonde starlette de Melrose place, la Bissett.. Ca veut tout dire!!

A ses cotés, Jason Saucier vu dans 11 jours 11 nuits part 2 de D'Amato et Joe Balogh vu lui dans le Black zombies de Lenzi.. Ca marque!!

Par contre, je vais vous punir mister Manuma: La casa 3 alias Ghosthouse et son clown poupée maléfique est un trés bon petit Lenzi que je défends corps et ames depuis toujours!!
Avec notre bovine Wendel en plus!!
Certainement le dernier bon film de la carrière en déclin de Lenzi

[Donfabrizio]

J'adore le titre du film en tout cas "Le voyageur de la peur" en référence a la "rançon de la peur" du même Lenzi...

Sauf que la Rançon c'est de la bombe (façon de parler).

[manuma]

Par contre, je vais vous punir mister Manuma: La casa 3 alias Ghosthouse et son clown poupée maléfique est un trés bon petit Lenzi que je défends corps et ames depuis toujours!!
Avec notre bovine Wendel en plus!!
Certainement le dernier bon film de la carrière en déclin de Lenzi

J'avais bien conscience de m'exposer à ton courroux en tapant sur cette pauvre Casa 3, sachant pertinement que tu lui voues un culte difficilement compréhensible à mes yeux (même si je me dois d'avouer qu'il fait parti des ces zéderies qu'on n'oublie pas de sitôt une fois vue et constitue presque une oeuvre marquante à sa façon)

[Jarlow]

Ivre, Ghosthouse passe presque.
Ivre, Hitcher in the Dark fait mal a la tete.