Afyon oppio / La filière - Ferdinando Baldi (1972)

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manuma
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Afyon oppio / La filière - Ferdinando Baldi (1972)

Message par manuma »

Joseph coppola, petit escroc new-yorkais, se rend en Turquie dans l’espoir de prendre contacte avec des trafiquants locaux de drogue. Il souhaite en effet mettre en place un filière à destination des Etats-Unis.

Une très bonne surprise. Déjà je ne m’attendais pas à une production bis aussi friquée, nous entraînant en Turquie, en Sicile puis, dans sa dernière demi-heure, à New-York, le tout dans un beau format scope. Ensuite, côté scénario, c’est du soigné, de l’ambitieux. On vise l’approche docu à la French connection, film auquel Afyon oppio fait pas mal penser. Le film nous convie à suivre un chargement d’opium de sa fabrication à sa vente chez le consommateur, et à participer aux tractations financières qui l’accompagnent ... et dans l’ensemble tout ça reste plutôt crédible, évitant assez bien la surenchère et la gratuité dans l’action et le spectacle, comme c’est souvent le cas avec les polars italiens de cette trempe (ce qui est aussi l’une des raisons pour lesquelles on les aime, vous me direz …). Les seules pièces d’action du film se résument à une fusillade dans l’arrière pays turc et une belle poursuite automobile du côté de New York. Dans le même ordre d’idée, le personnage incarné par Ben Gazzara n’a rien d’un héros où d’un salopard attachant : ce gus demeure jusqu’à la toute fin relativement passif et ne suscite jamais vraiment l’empathie. Soulignons ici que l’interprétation est d’un excellent niveau, réunissant une belle galerie de troisièmes couteaux italiens autour de Ben Gazzara, impeccable dans un rôle assez curieux donc.

Très bonne réalisation de Baldi. Dans les quelques séquences d’action sus mentionnées et la plupart des scènes de dialogues indoors, c’est l’alternance efficacité brute / stylisation un peu outrancière typée cinéma de genre italien qui prime et, lorsque le film s’attarde sur les déambulations de son anti-héros au c½ur d’Istanbul (enfin … je crois que c’est Istanbul) et New York, Baldi opte pour des prises de vue à l’épaule parfois tournées à l’arrachée (du moins c’est l’impression que cela donne) qui apportent un indéniable cachet d’authenticité à l’ensemble. Du beau boulot … enfin, venant nous rappeler que l’on est bien chez Ferdinando Baldi, Afyon oppio nous offre une séquence pré-générique assez mémorable dans son mélange de morbidité et de sadisme.

En dépit d’une intrigue que certains jugeront relativement linéaire, voire un peu bavarde – mais c’est son concept qui veut ça - et, dans ses ultimes rebondissements, très prévisible, ça reste une ½uvre globalement passionnante et étonnement ambitieuse. A noter également au crédit du film une excellente ballade composée par les frères De Angelis qui joue pour beaucoup dans la très belle atmosphère cynico-dépressive de la partie américaine du film.

Il s’agit apparemment d’une co-production franco-italienne (d’où peut-être la raison de la présence de Jess Hahn). Le film est connu chez nous sous les titres Action héroïne et La Filière.
manuma
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Re: Afyon oppio - Ferdinando Baldi (1972)

Message par manuma »

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Sortie imminente de la bande originale de ce très bon film de Ferdinando Baldi chez le label allemand Chris' Soundtrack Corner.
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