Une véritable perle d'un certain cinéma italien érotico-dramatique mis en scène par le toujours interessant Tonino Valerii.. et qu'on peut classer aisement dans le teensploitation et ses histoires troubles d'adolescent(es) en mal d'existence et/ou en quête d'une sexualité tout aussi trouble voire macabre.
Cette fille nommée Julien c'est cette adolescente marqué par l'image de son père et se fait désormais Julien ( ou Jules selon les VO), prénom que sa mère l'a obligé a porter en memoire de ce mari chéri.
En proie aux tourments du sexe, elle n'arrive pas a trouver son identité sexuelle et se laisse autant aimer par les filles que par les garcons... Mais elle fait pourtant un blocage sur les relations masculines, haissant ce sexe qui lui rapelle son père parfait mais cette haine des hommes elle la doit aussi à sa mère possessive et surtout sa gouvernante acariatre reveche et lesbienne qui toute son enfance l'ont mis en garde contre les Hommes, créatures veules et dangereuses, perfides et méchantes.
Julien doit aujourd'hui épouser le jeune Lorenzo, son ami d'enfance...
Une fille.. c'est le parcours auto-destructeur d'une adolescente en proie a l'eveil de sa sexualité mais qui doit subir en elle le clash de ses pulsions qu'elle n'assume pas tout comme elle n'assume pas sa différence, cette frigidité qui la ronge et la détruit car détruisant toute forme d'amour. Aimer devient alors impossible, faire l'amour devient un calvaire qui lentement se transforme en phobie.
Si sa haine des hommes est nourrie par son education coincée entre deux femmes névrosées son experience homosexuelle traumatisante avec sa gouverante l'a quelque part encore plus détruite tant et si bien que, perdue, elle ne sait plus qui elle est.
Déchirée entre ses envies et ses blocages elle sombre peu à peu dans une folie macabre et castratrice qui explosera lors d'un final aussi apocalytique que cruel, clou du film, début d'une folie irreversible...
Si on peut y voir une sorte de drame Bergmanien, Une fille.. est avant tout un exemple typique d'un certain cinéma italien osé, qui caresse comme il a toujours si bien su le faire les meandres de la folie adolescente et sa sexualité morbide.
Film jouant surtout sur l'atmosphère, desespérée et quasi funèbre, renforcé par cette venise hivernale triste et grise, à l'image de son heroine, on regrettera un manque de profondeur lors de certaines scènes et un milieu de film amorçant une baisse de régime mais ceci étant, Une fille.. est un spectacle morbide parfois fascinant parfois empreint d'une grande émotion, tout en finesse, appuyé par une superbe et si mélancolique partition musicale.
On se laisse bercer, envouter par ce récit aux accents typique 70s.
Le film est tiré du roman éponyme, véritable scandale en Italie pisque le livre fut retiré et son auteur Milla Mileni condamnée a 6 mois de prison pour attentat a la pudeur..
Julien est interprétée par la Dionisio qui n'avait pas 13 ans mais dejà 18 ans, la Dionisio, epouse de Deodato, qui trouvait là son meilleur role, étonnante de justesse et d'emotion.. A ses cotés, son petit fiancé c'est le DIVIN, le magnifique Maurizio Degli Esposito

, l'adolescent trouble du morbide et incestueux Uccidete il vitello grasso e arrostatelo de Samperi..
A leurs cotés, John Steiner dans un final inoubliable, Ivano Staccioli et la Longo en gouvernante lesbienne egoiste et cruelle...