I Prosseneti - Brunello Rondi (1976)

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manuma
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I Prosseneti - Brunello Rondi (1976)

Message par manuma »

Le comte Davide et sa femme Gilda ont transformé leur splendide villa en maison de rendez-vous galants. S’y succèdent Odile, jeune fille souhaitant ressentir les souffrances endurées par sa mère, torturée par des mercenaires dans sa jeunesse, Giorgio, réalisateur de théâtre entrainant la belle Silvia dans un jeu érotique inspiré de l’univers de Joseph Conrad, l’ambassadeur Aldobranlo qui ne vit plus que dans le souvenir de la femme qui l’a abandonnée et Linda, une pauvre fille fraîchement débarquée du sud, dont le comte, sa femme et leurs sbires vont abuser sexuellement.


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L’une des 13 réalisations de Brunello Rondi, sans doute plus connu en tant que scénariste et collaborateur de Federico Fellini que pour son travail derrière la caméra, comme cinéaste de films de genre. I Prosseneti se situe dans la filmographie de son auteur entre Prigione di donne, intéressante tentative d’aborder le genre WIP sous un angle plus réaliste, moins tourné vers l’exploitation que d’habitude, et Velluto nero, perturbant mondo-erotico thématiquement et stylistiquement proche du film qui nous intéresse ici.

Au centre des interrogations posées par I Prosseniti : les rapports entre pouvoir, sexe et argent. Un vaste sujet que celui-ci, permettant au film de dresser un petit inventaire des différentes formes de déviances sexuelles derrière lesquelles se terre bien souvent cette joyeuse combinaison. Sado-masochisme, fétichisme et viol sont donc au programme de cet essai bis que les amateurs de trash décomplexé risquent de trouver un rien barbant. Car on est finalement plus près de Fellini que de Joe d’Amato, l’érotisme ayant ici, comme dans le subséquent Velluto nero de Rondi, un goût particulier, très cérébral et pour tout dire franchement pas excitant. La structure narrative même du film dénote d’évidentes ambitions auteuristes. On la résumera grossièrement à une suite de 5 tableaux reliés entre eux par les personnages d’Alain Cuny et Juliette Maynel, parfaits représentants d’une grande bourgeoisie décadente oppressant - ici physiquement - les classes inférieures.

Au final moins marquant que Velluto nero et Prigione di donne car pataugeant dans un discours confus, légèrement prétentieux, sans offrir en compensation de forme particulièrement attractive, comme c’était le cas du dépaysant Velluto … – ici on reste la plupart du temps confiné à la demeure / maison de passe de nos 2 bourgeois / proxénètes - I Prosseniti s’éloigne peut-être du cinéma trash italien traditionnel dans son contenu, mais possède en revanche une distribution définitivement bis, qui voit défiler entre autre les belles Silvia et Sofia Dionisio (dans un tout petit rôle de masseuse au début le film), Ilona Staller et Stefania Casini. A signaler enfin une discrète mais très belle partition de Luis Bacalov (dans sa veine jazz baroque).

Vu seulement dans sa version télé de 90 minutes, soit amputé d’une bonne dizaine de minutes. Le film n’est pour l’instant pas dispo en DVD.
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