Kleinhoff hotel - 1977 - Carlo Lizzani (public averti)

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eric draven
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Kleinhoff hotel - 1977 - Carlo Lizzani (public averti)

Message par eric draven »

Pasquale, jeune bourgeoise française est mariée à un architecte. Retenue à Berlin par une grève des aéroports, elle loue une chambre au Kleinhoff Hotel.
A travers un jour situé au dessus de la porte communiquante de sa chambre, elle observe son voisin, jeune terroriste extremiste recherché par la police allemande. De plus en plus excitée, prise d'une fascination morbide, elle franchit le pas et va vivre une relation passionnée quitte à se compromettre mais dont l'issue ne pourra être que fatale...

Lizzani s'éloigne ici du cinéma traditionnel auquel il nous avait habitué à travers des oeuvres souvent réalistes aux limites du documentaire, sorte d'investigations sur les réalités de notre société. Cela nous avait donné des films tels que le sordide Storie di vita e malavità, ses incestes, sa prostitution adolescente et ses ballets roses, Banditi a Milano ou La vengeance du sicilien...

Aux grands espaces urbains de ses précédentes oeuvres se substitue ici un huis clos étouffant dans une petite chambre d'hotel plongée dans la sombre lumière des lampes dans laquelle les deux héros que tout sépare vont vivre une aventure passionnelle, violente et morbide sous fond politico-historique.

Kleinhoff hotel peut être lu sous plusieurs angles. Le premier c'est l'éternel attraction que crée les amours interdites, l'excitation qu'engendre le danger notamment entre deux personnes n'ayant rien en commun, ici une bourgeoise frustrée et un jeune terroriste désillusionné.
De plus en plus excitée par ce jeune homme qu'elle observe par un jour situé au dessus de leur porte communiquante, elle se laissera aller à ses pulsions qu'elle ne peut refrener, attraction morbide pour ce terroriste dont elle épie les ébats avec une prostituée heroinomane et pour lequel elle est prête à tout quitter, prête à toutes les humiliations. Elle se transforme en putain pour une relation qu'elle sait sans lendemain.

Le voyeurisme 8)) est l'élément majeur de la première partie, thème privilégié d'un certain cinéma italien d'alors. On y retrouve tout l'aspect glauque du cinéma de Lizzani, cet amour pour les personnages perdus dans une société décadente et rongée par le vice.
Mais tout différents soient ils, les deux personnages ont pour point commun leur errance, leurs désillsions.
Karl, désespéré, n'attend plus rien de cette société et voit dans le terrorisme la seule issue. Il incarne cette désorientation politique, la perte des valeurs qui alors n'était plus propre à l'Italie mais s'étendait à l'Europe, conduisant la jeunesse à la révolte et à la guerre urbaine. Pasquale incarne cette bourgeoisie décadente et frustrée que le terrorisme urbain sous certains aspects fascinait, cette bourgeoisie que la perte des valeurs menait à la subversion et à la perversion.

Un seul élément finalement relie les deux protagonistes: l'argent. Elle est riche et malgré ses écarts ne quittera pour rien au monde son univers béni, il est prêt à tout pour avoir de l'argent et un jour être riche.

C'est aussi sous un aspect politique qu'on peut voir le film. Lizzani y explore de façon objective le terrorisme qui alors prenait une dimension mondiale. Ce sont les flash radio sur les exactions des Brigades rouges qui relient durant toute la deuxième partie les deux héros au monde extérieur donnant ainsi une vision de la peur qui envahit nos villes et ne nous fait jamais perdre de vue le contexte de cette aventure.

Mais c'est plus à une oeuvre érotique auquel on assiste plus qu'à un film politique, ce que lui reprocha alors la critique. Kleinhoff hotel est en effet plus un film érotique aux limites parfois du hard qu'une dénonciation politique. Les scènes érotiques risquent en effet de surprendre, particulièrement osées, parfois même complaisamment gratuites comme la longue séquence d'auto-érotisme.
On vit essentiellement la passion violente de ces deux âmes perdues, un amour / haine fulgurant et crasse, sordide par instant. Tronqué de ses scènes les plus poussées, la version intégrale nous propose d'audacieuses scènes de pénétrations, de sexe en erection 8)) et de masturbation 8)) dans un climat poisse..

Kleinhoff hotel est d'une évidente froideur, empreint de desespoir d'un bout à l'autre à l'image des personnages qui le traversent (commissaires sadiques prenant un malin plaisir aux fouilles intimes 8), prostituée heroinomane, traffiquant) et du décor (commissariat glauque, la chambre d'hotel).

Pour Lizzani la seule issue pour les plus faibles est la mort alors que les riches restent, cyniques et profiteurs. Karl se suicidera au petit matin en se tailladant les veines après avoir fait une dernière fois l'amour au son du flash d'information, réalisant qu'il n'y a aucun espoir pour une autre vie.
Impassible, Pasquale regardera ce cadavre avec dédain et quittera comme si de rien était cette chambre pour retourner à sa vie de bourgeoise frustrée après s'être bien amusée. Accablante conclusion qui résume toute la vision du réalisateur.

Si pour certains Kleinhoff hotel est un film inutile et raté visant simplement à nourrir les instincts voyeuristes du spectateur à travers son érotisme torride et malsain, pour d'autres c'est un film qui explore le terrorisme à travers le désespoir de classes sociales determinantes.
Lizzani rigoureux et objectif comme d'accoutumée livre une fois de plus une vision brute et sans concession de ses opinions même si on reconnaitra qu'il manque au film une véritable atmosphère. C'est peut être là son unique défaut.

L'interprétation est dominée par la Cléry qui arbore ici la plus vilaine coupe de cheveux de sa carrière ( esperons qu'il s'agisse d'une perruque) :mrgreen:, encore sexy, totalement impudique.
Peut être le choix de l'actrice ne fut guère judicieux, trop apparenté au cinéma érotique pour donner une certaine crédibilité à un film engagé. La garce en chaleur, déshinibée, s'offrant certaines des séquences les plus osées de sa carrière, aux limites du hard. Mon dieu lorsqu'elle plonge sa main dans le slip blanc de Karl, extrayant son sexe en erection :shock: 8)) 8)) afin de le masturber avant de se faire prendre!!!

A ses cotés, on notera la performance plus sobre de l'anglais Bruce Robinson, jeune acteur Zeffirellien, superbe bellatre au corps gracile, étourdissant bad boy tout autant déshinibé, étalant son si gourmand sexe en erection face à l'objectif!! 8)) Eric fut en extase 105mn durant! :oops:
Werner Pochath et Michele Placido ainsi que la toute vulgaire Katja Rupé completent le casting.

Du sexe, de la glauqueur, des êtres desespérés, de la gratuité sordide.. Tout ce qu'on aime!

Le corbeau qui adore louer une chambre d'hotel pour ses amants de passage!! 8)
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

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eric draven
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Re: Kleinhoff hotel- 1977- C. Lizzani ( public averti)

Message par eric draven »

Tout ce qu'il faut savoir sur cet hotel de la dépravation et du desespoir..

A sa sortie en Italie le film fut amérement récu par la critique et fut un retentissant échec. La presse ne se priva pas- les imbéciles :evil: - de n'y voir qu'une sorte d'apologie du sexe et du voyeurisme plus qu'une oeuvre socio-politique dénonciatrice.
Le film ne fut réhabilité que recemment grâce à sa sortie DVD.. car oui Kleinhoff hotel connu sous le titre de The passionate strangers n'existait jusqu'a lors qu'en VHS.

A savoir que la VHS francaise, d'excellente facture, est tronquée de quelques 20mn faisant passer le film de ses 98mn a quelques malheureuses 80mn! :?

Le DVD édité chez Raro nous présente pour la 1ere fois le film dans sa version Uncut en VO italienne et anglaise, un bonheur 8) !! Le tout agrementé d'un documentaire sur le terrorisme.

Cette version Uncut nous présente le film sous son audacieuse version originelle avec toutes les scènes de sexe intégrales et particulièrement osées, frisant par instant le hard comme la pénétration de la Clery, la longue scéne d'auto-érotisme, le doigt agile et la matrice humide.. La masturbation sexe en erection 8)) du divin Bruce Robinson.. La Clery empoignant en pleine main la tige gonflée de désir de son voyou de terroriste.. A vous chavirer les sens!! 8)) :@

Eric se doit de préciser que la VHS francaise même amputée de 20mn demeure assez explicite au niveau des séquences érotiques et présente de trés rapides plans du pénis de Bruce, fier et tendu, face à cette bourgeoise transformée en putain lubrique. Ceci pour dire que les amateurs peuvent se rabattre sur cette VHS au cas ou.. :-D

Lizzani, spécialiste du film choc socio-politique sous relans documentaire nous a gratifié de moultes oeuvres chocs tout au long de sa carrière dont Bandit à Milan, Torina nera / la vengeance du sicilien ( magnifique film avec les deux petits heros de Pinocchio de Comencini), Crazy Jo, Roma bene, Les derniers jours de Mussolini et bien sur Storie di vita e malavita et ses adolescentes prostituées, ses ballets roses, ses incestes, ses fellations nubiles. 8)

On ne présente pas la Clery, heroine inoubliable de Histoire d'O, fouettée jusqu'au sang sous ses cris d'extase, le clito percé, ode au sado-masochisme version papier glacé pour bourgeois frustré, qui par la suite connut une carrière essentiellement érotique en Italie: si delicieusement violée dans Autostop rosso sangue, L'humanoide, Le miel du diable, Yor, Le bataillon en folie et surtout Tunnel/Eroina où junkie elle nous offrait le plus beau shoot du cinéma, l'aiguille se plantant dans son vagin 8)) après tout de même un passage dans Moonraker!

Plus interessant est de parler du sublime Bruce Robinson, jeune acteur anglais qui étale sans pudeur sa nudité, offrant son sexe à la caméra pour nourrir nos fantasmes les plus fous.. 8)) L'oeil bleu sauvage, la barbe naissante, le cheveu sombre mi long, bad boy de rêve, Bruce a un parcours atypique: decouvert en 68 dans le Romeo et Juliette de Zeffirelli, il décide qu'être acteur est un bien mauvais choix car il ne supporte pas d'attendre que le telephone sonne. Il prend ainsi sa carrière en main et après quelques passages dans des series TV puis chez Ken Russel et chez Truffaut, L'histoire d'Adele H, il se met à ecrire.
On lui doit le scénario de The killing fields en 84 pour lequel il recoit un oscar et du thriller Jennifer 8.

Aujourd'hui Bruce travaille pour la télévision anglaise, il vit à Londres avec sa femme et ses deux enfants! Kleinhoff hotel reste donc un de ses rares passages au grand ecran.. et quel passage! Hmm! ce phallus!! 8)) Cette petite bouille de terroriste, ange des rues.. On comprend la Clery! :@

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La chambre du Kleinhoff hotel, le beau Bruce humiliant la Clery..

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Torride.. donc en lien uniquement pour les puritains..

http://img354.imageshack.us/img354/9113/004lg3.jpg

Putain heroinomane prête a toutes les humiliations ( ah la sequence de masturbartion avec le pied de lit sous un flot d'obscénités).. interprété par la Rupé!!

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La Clery, arborant la plus horrible coupe de toute sa carrière!!

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Demain.. Bruce Robinson.. 8)
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Re: Kleinhoff hotel- 1977- C. Lizzani ( public averti)

Message par eric draven »

Mes problemes internet semblant résolus, Eric est de retour avec 5 jours de retard avec comme promis, le beau Bruce Robinson... On va rester sage.... Juste un apercu donc!! 8)

En pleine discussion avec la Clery..

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igorfx
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Re: Kleinhoff hotel- 1977- C. Lizzani ( public averti)

Message par igorfx »

J'ai bien aimé cette petite bande mais le film a vraiment du mal à débuter... c'est à la limite chiant au début, je me serais presque cru dans un film allemand de cette époque, lourd et souvent sans grande finesse...

En effet, la coiffure de Corinne Clery est affreuse, coiffée à la lionne avec une tonne de laque...

A noter l'apparition d'un jeune acteur qui percera plus tard dans les années 80, Michele Placido moustachu qui se fera abattre de sang-froid par Bruce Robinson...

De nouveau (ne m'en veux pas :wink: ) mais je n'ai pas vu la même chose que toi dans ce film... dans la scène avec la Cléry se saisissant du kiki du Bruce, je n'ai vu qu'un bout de chair au repos et non la superbe érection dont tu nous parles :-D étais-tu encore pris par cette fièvre du cinéma italien qui te fais avoir des visions ?
eric draven
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Re: Kleinhoff hotel- 1977- C. Lizzani ( public averti)

Message par eric draven »

C'est fugace dans la VHS mais le sexe est loin d'etre mou ou je ne m'y connais plus alors.. :mrgreen: :lol: Regarde attentivement même si ca dure 2 secondes et c'est plus flagrant sur la version DVD.. même si on n'est pas non plus dans un film X. :mrgreen: Mesurons les choses.. mais on voit bien la petite raideur ou semi raideur de sa virilité!!
Et cette scène crois moi, c'est une de mes préférées, je n'ose imaginer le nombre de fois ou je me la passe et repasse avec arret sur image! :-D
On parle bien sur de la scéne en fin de film avant leurs ébats passionnés quand il porte un calecon bleu.
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