
Le 7 aout 1974, le funambule français Philippe Petit réussit à tendre un câble entre les deux tours du World Trade Center et à accomplir son rêve. Man On Wire (VF : Le Funambule) raconte son histoire.
Bien au-delà de la simple illustration de l'événement assez fabuleux (la préparation sur un an, la nuit du 6 au 7), le film propose des portraits d'intervenants sur le projet et leur trajectoire jusqu'à ce fameux coup. Mais également, on se rend compte petit à petit que le sujet du WTC n'est en fait pas le sujet propre du film... et c'est là sa grande intelligence.
Le documentaire est réalisé selon le principe de l'excellent Touching The Void. A savoir des interviews des intervenants de l'histoire, mélangées à des documents d'époques et des scènes reconstituées avec des acteurs. A la différence que le choix se porte ici sur le noir et blanc et des scènes qui rappellent l'expressionnisme allemand des années 20. Choix curieux s'il en est, mais qui se trouve en complet rapport avec le rêve de Philippe Petit, complètement décalé. Une sorte d'adolescent un peu fou, entre l'inconscience et la concentration extrême, la volonté de fer... un rêve qui emportera tout sur son passage, jusqu'à briser des amitiés et ce qui apparait comme étant l'amour de sa vie.
Le film est également construit comme un thriller, chaque étape racontée par tou(te)s de manière haletante. Le voyage dans le temps est en fait quasi inexistant, ces instants étant gavés dans la mémoire de chacun comme s'étant juste passé la veille. La fin demeure très émouvante et on sent bien la douleur qui reste au creux de quelques uns. Ce qui laisse une sorte de tristesse au final, mélangée à la beauté extrême du pari. Très fort : à en rester vissé à son siège. Et quel suspens!
La musique est composée en grande partie par Michael Nyman (mais aussi des compos d'Erik Satie -Gnossiennes 1 et Gymnopédies-) mais ce sont des morceaux repris des diverses OST composées pour Greenaway : Meurtre dans un jardin Anglais, Drowning by Numbers, Z.O.O et Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant.
Le Z2 français offre une piste VO 5.1 et 2.0 avec des passages en français et un stf, mais le 5.1 ne m'a pas paru vraiment nécessaire à l'entreprise, tout du moins n'apporte-t-il rien de bien intéressant...
Une très belle découverte, originale et inattendue. Vivement conseillé!