Kansas City Bomber - Jerrold Freedman (1972)

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manuma
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Kansas City Bomber - Jerrold Freedman (1972)

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KC Carr vient d’intégrer l’équipe de Portland Loggers. Jeune divorcée, elle souhaiterait passer plus de temps avec ses deux enfants pour l’instant confiés à sa mère. Mais, entre l’envie de remplir son devoir de mère, ses amours difficiles avec Burt Henry, patron de son équipe, qui voit en elle une future star du roller derby, et sa rivalité sur le terrain avec sa coéquipière Jackie Burdette, KC a bien du mal à trouver équilibre et sérénité au sein de son existence.
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Parfait véhicule pour Raquel Welch, alors encore au top de sa popularité, Kansas City Bomber est une petite tranche d’Americana matinée de drame sportif qui nous fait découvrir un bien curieux sport, typiquement nord américain serais-je tenté de dire : le Roller Derby. Un mélange de catch et de course de roller sur piste qui ne va pas sans évoquer le jeu de rollerball du classique de Norman Jewison réalisé 3 ans plus tard. Autour de Raquel on retrouve Kevin McCarthy en manager / amant de celle-ci, ainsi que dans de tout petits rôles la belle Cornelia Sharpe, future vedette féminine de Serpico, Open Season et The Next Man, et une très jeune Jodie Foster (10 ans, pour être précis) en fille / garçon manqué de l’héroïne. La réalisation est assurée par Jerrold Freedman, un très bon téléaste (son Terreur dans la montagne, réalisé l’année suivante, est notamment un incontournable télé de sa décennie) qui signe ici sa première mise en scène pour le cinéma.

Si le sport que nous décrit Kansas City Bomber est suffisamment ancré dans des mœurs particuliers – ceux de l’Amérique provinciale - et une époque bien précise – les années 70 - pour retenir l’attention du spectateur le moins sensible à ce type d’exhibition et conférer une certaine identité à l’ensemble, l’intrigue bâtie autour de celui-ci manque en revanche pas mal d’originalité. Le portrait de cette sportive ballotée entre sa famille et son gagne-pain stagne dans l’ultra conventionnel. Et ses congénères ne sont guère traités avec plus de recherches au sein d’un récit qui manque sévèrement de densité. Reste pour faire bouger tout ça les séquences de match, dans l'ensemble plutôt divertissantes même si, venant égratigner la crédibilité de celles-ci, Raquel Welch se fait doublée sur la plupart des plans par quelqu’un à la carrure toute autre, portant qui plus est une perruque assez ridicule.

De son côté Jerrold Freedman mise avec un certain succès sur une approche naturelle, type cinéma vérité, alors très à la mode. Alternent ainsi plans à l’épaule bien nerveux et découpage serré sur les scènes de match et mise en scène plus classique pour le reste de l’intrigue. C’est du bon boulot, mais comme sur le subséquent Borderline avec Charles Bronson, derrière cette intéressante approche semi-documentaire il manque un petit point de vue, un peu de personnalité pour faire vraiment décoller l’ensemble et lui permettre de rivaliser, par exemple, avec ce que faisait Michael Ritchie à la même époque.

Je ne sais pas si le film est sorti en salles chez nous. Il me semble en revanche qu’il a été diffusé sur le câble au milieu des années 90 et le DVD Zone 1 sorti chez Warner en 2005 propose des sous-titres français.
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