St Ives - Jack Lee Thompson (1976)

[Superwonderscope]

St Vies (bronson) est un écrivain criblé de dette qui dégotte un job de go-between entre un riche vieillard (John Houseman) qui souhaite récupérer ses précieux journaux personnels contre 100 000 dollars. Les escrocs ont spécifiquement demandé à ce que St Ives soit la liaison. mais au moment où il arrive sur les lieux de l'échange, il trouve un cadavre dans un seche-linge, et la police en même temps sur les lieux.

Thriller et Whodunit matiné de suspense policier, St Ives est la première collaboration entre Bronson et Thompson. Et une bien belle curiosité.
Tout d'abord de par un script nébuleux à souhait où chacun semble jouer un double voire un triple rôle.
Une caméra extrêment mobile, beaucoup de caméra à l'épaule dans les scènes de suspense et d'agressions, d'action. Thompson multiplie les angles de prises de vue et semble avoir bénéficié d'une vraie liberté dans le ton donné et dans la manière de mener l'action. C'est direct, brutal et bronson faisant lui-même ses cascades, assez fluide dans l'action. La scène où il est précipité dans la cage d'ascenceur est réellement étonnante. Le style visuel et narratif de Thompson rappelle fortement celui employé dans la Conquête de la Planète des Singes.

Bronson est naturel et semble ne plus avoir de balai dans le cul. Les dialogues à double détente font mouche et le côté très prolo de son personnage étonne. les multiples de scènes du self service où il retrouve ses potes et où se tractent pas mal d'affaires sont là pour donner un ton inédit pour un film "Bronsonien". en ce sens, la scène où il refuse de porter un flingue est assez drôle.
Jacqueline Bisset est bien sûr charmante comme tout mais là aussi, elle se révèle un ancien flic de choc. John Houseman est lui aussi parfait dans le role du millionnaire excentrique mateur de films muets et doté d'un cerveau assez tordu.

Le scénario se complique au fur et à mesure des 94 minutes, tant le contenu des journaux semble primordial, bien qu'on ne saura jamais vraiment ce qu'il en est. L'intrigue bascule dans une bizarre affaire de multinationales et d'enjeux économiques... ce qui m'a fait songer de suite à La Prisonnière espagnole!

St Ives m'a apparu tendu, nerveux, parfois amusant et très (trop?) complexe pour un simple fim d'action et policier. Mais en tout cas, une belle découverte pour ma part.


Vu sur le DVD Z1 en double bill avec Telefon.
1.85:1 de belle facture, sans griffure et aux couleurs naturelles. 16/9 et mono anglais 1 canal (il y a un VF et un stf).
Une featurette d'époque "Bronson St Ives" en vosta.

[manuma]

Je n'ai pas conservé le souvenir d'une réalisation terriblement efficace ou personnelle de mon côté, mais l'ensemble a indéniablement du charme. Le ton est décontracte, parfois agréablement ironique, l'intrigue, passablement compliquée par moment, est plutôt séduisante avec son petit côté Faucon Maltais / film policier des années 40 (mais peut-être est-ce seulement la présence d'Elisha Cook, Jr. qui me fait dire ça) et côté interprétation c'est réellement que du bonheur autour de Bronson (avec notamment d'amusantes apparitions de Jeff Goldblum et Robert Englund en punks venant chercher des noises à Charlie si je me souviens bien). L'un des fleurons de la collaboration Bronson / Lee Thompson.

[Superwonderscope]

J'ai en effet oublié de mentionner Goldblum (avec un air d'ahuri d'adolescent attardé) et Englund avec déjà un regard bien déviant. Maintenant, si tu peux revoir le film, tu verras que Thompson s'est vraiment bien débrouillé à la fis avec sa caméra et avec le jeu des acteurs . Tu mentionnes Elisha Cook, c'est un exemple parmi d'autres dans le côté "décalé" de l'ensemble. Avec un regard assez cynique sur ce monde post-Watergate (quelques références se font sentir).
Certes, le film manque d'ampleur dans l'ambition de l'entreprise pour en faire un film plus politique, plus philosophique (et avec une résolution de ce fait un peu précipitée). Mais on est dans un thriller et l'ambiance générale de corrutpion est amusante, le film a énormément de second degré, et ne serait-ce que l'ultime image donne une très bonne idée de la portée du film :

Spoiler : :

Jacqueline Bisset menottée demandant à Dana Elcar de lui "enlever ses choses mouillées avant de l'emmener" et l'homme de se demander s'il va céder à la demoiselle et à se saisir des millions de dollars restant

le mystère restera.

[manuma]

J'avais également retenu cette amusante conclusion parmi les bons points du film, vu par ailleurs 2 fois (dont la première au milieu des années 80 en prime sur FR3) et que je reverrai encore avec plaisir si l'occasion se présentait.

tu verras que Thompson s'est vraiment bien débrouillé à la fis avec sa caméra et avec le jeu des acteurs.

Je profite de l'occasion pour rappeler que J. Lee Thompson est loin d'être le tâcheron infréquentable que pas mal de cinéphiles aiment à conspuer. A l'évidence il n'était pas toujours très regardant sur la qualité des scripts qu'on lui confiait et se traine quelques belles casseroles, mais sur la petite cinquantaine de films qu'il a réalisé, il y en a un paquet qui se laissent rudement bien regarder, et même re-regarder, y compris parmi ceux de sa période Cannon. Ce n'était peut-être pas un grand créatif, mais il savait raconter une histoire et poser une atmosphère lorsque l'histoire s'y prêtait (cf. Eye of the devil ou The Reincarnation of Peter Proud).

[comte vonkrolock]

Redécouvert dans la semaine, se film réaliser par un vieux routier du genre ce laisse voir avec un certain plaisir. La mise en scène, la musique de Lalo Schifrin, ainsi que la non nonchalance de Charles Bronson en font un très bon spectacle a voir ou revoir.

Quelques beaux retournements de situation, ainsi qu'un humour distiller en fines phrase de son acteur principal contribue a classer le film dans les très belles réussites de Jack Lee Thompson.

En guest une foulé d'acteurs connu (J. Housemna, Maximilian Schell, J. Bisset) ou a devenir (les petits frappes interprètes par les futurs acteurs de la Mouche et de Freddy).

Vu sur l'excellent DVD (l'image est incroyable) éditer par Warner.