Public Enemies - 2009 - Michael Mann

[Manolito]

J'avais été un peu déçu par les deux derniers Mann, travail de commande un peu passe-partout pour "Collateral", naufrage chaotique et boursouflé avec "Miami Vice". Ici, il remonte quand même dans mon estime.

Déjà, pour l'emploi de l'image numérique, on monte d'un net cran. Mann renoue avec Dante Spinotti pour la première fois depuis "Révélations", et ça se sent, avec des images beaucoup moins hasardeuses que dans un "Miami vice", des scènes de nuit éclairées de façon beaucoup plus homogènes et propres. Il y a quelques trucs numériques qui clochent (contrastes un peu mous, une poignée de plan surexposés vraiment pas beaux), mais on est très, très au-dessus de "Miami Vice" en la matière.

Le film en lui-même est certes classique, mais cela ne me choque pas plus que cela, le cinéma de Mann étant pour moi par essence hollywoodien et très classique dans le bon sens du terme, dans le sens d'un metteur en scène se faisant une haute idée de sa tâche, respectueux du spectateur et de son intelligence. Cela ne va pas sans emphase par moment. Mais il y a aussi des scènes très fortes certainement très Mann-iennes (l'interrogatoire de Marion Cotillard, la dernière scène, la dernière séance de cinéma de Dillinger). Le film a aussi ses redondances, les scènes d'action sont efficaces, mais aussi un peu redodantes... Quoique... Ne faisons pas trop la fine bouche quand même. Excellente distribution jusque dans de multiples seconds rôles parfois méconnaissables (Stephen Dorff, David Wehnam). Johnny Depp est très bien choisi pour son rôle de canaille sûr de lui et manipulateur ; tout comme Christian Bale en G-Man psychorigide, mais au fond intègre. Marion Cotillard a sans doute la présence la intense du film, malgré des apparitions étonnamment rares.

Un bon Mann pour moi, un retour aux affaires rassurant après quelques errements.

Vu au max linder, projection numérique de bonne qualité, malgré quelques trucs qui clochent quand même pour moi : des fins halos sur certains contours, des blancs qui peuvent baver (le verger)... Son non compressé MONSTRUEUX : ne vous laissez pas endormir par la musique toute douce du logo universal, les scènes de fusillades vous clouent vraiment sur place par une dynamique et une précision stupéfiantes !

[dario carpenter]

Déjà, pour l'emploi de l'image numérique, on monte d'un net cran. Mann renoue avec Dante Spinotti pour la première fois depuis "Révélations", et ça se sent, avec des images beaucoup moins hasardeuses que dans un "Miami vice", des scènes de nuit éclairées de façon beaucoup plus homogènes et propres. Il y a quelques trucs numériques qui clochent (contrastes un peu mous, une poignée de plan surexposés vraiment pas beaux), mais on est très, très au-dessus de "Miami Vice" en la matière.

il n'y a pas le grain de certains plans de "Miami Vice" oui mais aussi moins de travail sur les arrières plans ,la clarté de l'image est appréciable mais donne à l'image par moments un côté "HBO" assez déroutant.

Pour ma part c'est surtout la deuxième moitié du film qui emporte le morceau,de la scène de "Little Bohemia" jusqu'à la toute dernière scène avec Stephen Lang et Marion Cotillard.
On ne retrouve pas ici les flottements et scènes contemplatives des autres Mann,ce qui est un peu regrettable,ni la densité de ses meilleurs films,mais le spectacle vaut quand même le déplacement,il y a de beaux moments et pour ma part j'ai trouvé le casting impeccable (oui,même Christian Bale qui ne force pas trop sa voix cette fois-ci! )

Vu au max linder

moi aussi

[Manolito]

Il me semble d'ailleurs que je t'ai croisé à la sortie ce matin, mais je n'étais pas trop sur...

[dario carpenter]

Il me semble d'ailleurs que je t'ai croisé à la sortie ce matin, mais je n'étais pas trop sur...

ah moi j'étais quasi sûr que c'était toi mais comme tu ne semblais pas réagir
ça sera pour la prochaine fois alors

[kill bill]

Vu également au Max Linder hier (mais plutot PM pour moi ) et, après avoir vu plusieurs projections en Numérique dans ce cinéma-là, je ne comprends pas qu'on puisse encore avoir des réticences sur la projection numérique (fixité, luminosité partout, bref, on touche la perfection). D'ailleurs le film a été tourné pour une projection dans cette technique-là et ça se voit. D'ailleurs, le travail sur la HD dans ce film donne un coté clinquant qui collent parfaitement à ces années 30, ses vêtements, ses chapeaux, ses bagnoles et ses armes.

Bon, concernant le film, j'en suis sorti plutot content hier, et mon impression se renforce aujourd'hui. En partant de la théorie (purement personnelle) que le meilleur de Mann est maintenant derrière nous (Heat, Révélations), je trouve qu'il revient avec vraiment quelque chose de nouveau par rapport aux semi-déceptions qu'étaient Collateral et Miami Vice (et quand je parle de déceptions, c'est par rapport à l'attente que j'en avais, car ces deux films sont quand même à cent coudées de tous les polars américains actuels).

Public Enemies donc... La reconstitution et le sérieux de ce film forcent le respect. Le casting est excellent, Depp joue avec toute la légèreté nécessaire cette fin d'époque, ces gentlemen cow-boys qui vont disparaitre au profit d'une pègre bien plus (mieux ?) organisée. Bale est enfin supportable, voire bon, Cotillard montre qu'elle est une pro au vu de ce qu'elle a à jouer (c'est quand meme le personnage le moins gaté du film) et les seconds roles sont tous bonnement excellents. Ce qui est assez plaisant dans le film, c'est que Mann refuse de faire ce qu'il a déja fait précédemment. Ici on ne s'attachera pas aux seconds roles, pourtant fascinants, mais seulement à la dépiction d'une histoire, voire de l'Histoire. Alors en effet, ça peut sembler donner une première partie un peu désincarnée, mais je trouve surtout que ça dépeint assez brillamment, finement, intelligemment une époque, un tournant dans l'histoire du gangstérisme et de la police. On serait presque dans du documentaire si la volonté de mise en scène n'était pas aussi prégnante à chaque image, à chaque séquence. Finalement, tout le début me rappelle celui d'Ali, cette espèce de mise en place dans un univers, un contexte, mais qui se garde bien de présenter les motivations, les caractéristiques morales des personnages. Et je peux comprendre que ça déstabilise. Moi je trouve que Mann prend ses spectateurs pour des êtres intelligents qui, s'ils veulent en savoir plus, doivent aller le chercher eux-mêmes, mais ailleurs, pas dans son film...

La seconde partie est plus empathique, c'est indéniable, et nous réserve son lot de très belles scènes (toute la scène dans la forêt, la relation Depp-Cotillard). Le tout reste finalement un peu froid, mais le sentiment général est quand même largement positif et témoigne en tout cas que Mann ne reste pas collé à ses expérimentations hi-tech des deux précédents films...

[kill bill]

Je viens de tomber la-dessus.
http://www.movingimagesource.us/article ... 3-20090709

Apparemment c'est la 3ème partie, il y en aura 5, et il y a un lien vers les deux premières au début du texte d'intro...

[dario carpenter]

les seconds roles sont tous bonnement excellents.

ahhh la dernière scène avec Stephen Lang

[manuma]

Pas déçu de mon côté. On peut trouver l'intrigue classique, son traitement un peu froid, mais c'est justement cette absence d'artifices faciles, de structure sentant le calcul, cette part de mystère, de non-dits, qui fait que les films de Michael Mann, ben je peux les revoir sans problème plusieurs fois sans m'en lasser. Ca et bien évidemment le fait que la réalisation est incroyablement riche, vous en met vraiment plein la vue et les oreilles. Autrement j'ai un peu honte d'avoir confondu Lili Taylor avec Linda Hunt dans le film (mais j'ai reconnu Don Harvey par contre).

[celia0]

Je suis beaucoup moins enthousiaste sur ce film. Pour commencer la HD m'a encore rendu sceptique. C'est bien simple, j'avais l'impression de visionner le making of du film plutôt que le film lui même. A rester hors du film, le temps m'a paru bien long. De plus, le film accumule les phrases d'une banalité affligeante quand ce n'est pas du pur cliché:
"les gens vous jugent sur d'où vous venez alors que ce qui compte c'ets où vous allez"
"et vous où allez vous?"
"Je vais où je veux".
Il reste quelques belles scènes dont la 2ème moitié de la fusillade dans les bois où la HD fonctionne bien et la visite du bureau du FBI désert.
Et Marion Cotillard livre une prestation tout à fait honorable.

[Jérôme]

Director's Cut en Blu-ray et dvd : http://forgottensilver.wordpress.com/20 ... ctors-cut/

[MadXav]

Alors qu'il sort le 24 novembre en France et le 8 décembre aux US, Public Enemies pointe tranquillement le bout de son nez en Angleterre dans qqes jours, le 2 novembre...
C'est Universal Pictures qui édite, ce qui pourrait laisser supposer des STF et une VF. Des infos là dessus ? Un visuel du verso de la jaquette ?

[Jérôme]

attention le disque anglais est annoncé avec une VF et des stt fr québéquois
http://www.dvdactive.com/news/releases/ ... emies.html

[dario carpenter]

Test du Blu Ray UK:

http://www.dvdtimes.co.uk/content/id/71 ... emies.html

[MadXav]

Un BluRay de qualité pour un film qui m'a assez peu convaincu... En fait, j'ai trouvé le film assez peu palpitant, un peu trainant et très souvent desservi par une image HD qui à mon sens fait "tache" avec le contexte historique du métrage. Les acteurs sont globalement bon mais on ne peut pas parler d'excellence, la mise en scène n'a rien de spécialement enthousiasmante, et la vie du "héros" n'est pas montré sous son jour le plus trépidant. Même sa fin m'a semblé plate, looseuse... Bref, je dois reconnaitre que le bilan est pour moi très mitigé et que je juge le film très inférieur à Collateral...

[antropophagus]

Pas mal mais loin d’être inoubliable, j’ai lu un peu partout que Bale était transparent alors que j’ai trouvé sa performance bien plus convainquante, tout en sobriété et en force, que celle de Depp assez peu à l’aise dans son rôle de gros dur. Sinon c’est très classique, j’ai toujours trouvé Mann quelque peu surestimé (plutôt plus que moins par ici ) même si le film est tout à fait correctement mis en boîte je n’y vois rien d’exceptionnel. La dernière scène avec Stephen Lang est par contre d'une grande intensité, la meilleure du film !