Esclave, Spartacus est vendu à Batiatus qui tient une école de gladiateur. Il y apprend les rudiments du combat et tombe amoureux de l'une des esclaves. Spartacus ne tardera pas à mener une révolte sur un coup de tête. Dès lors, il entend libérer les esclaves sur son chemin et s'enfuir des terres romaines.
Produit par Bryna, la boîte de production de Kirk Douglas, SPARTACUS n'est pourtant pas la première adaptation de l'histoire de ce personnage. A peine quelques années auparavant, Riccardo Freda avait porté à l'écran cet histoire en Italie (voir ici :
http://www.devildead.com/indexfilm.php3 ... FilmID=954 ) alors que d'autres films traitant du même sujet avait déjà été fait, toujours en Italie. Pourtant, le SPARTACUS produit par la Bryna reste aujourd'hui l'adaptation la plus connue. Outre le fait que la Bryna a essayé de faire disparaitre son prédecesseur direct, il faudra aussi reconnaitre que le film produit par Kirk Douglas a tout de même de nombreux atouts dont l'imposante mise en oeuvre de la machine hollywoodienne a coup de décors somptueux, casting de renom et figuration en nombre !
Le film est d'abord confié à Anthony Mann. Le cinéaste connu pour ses Western a aussi des réalisations épiques à son actif tel que LE CID avec Charlton Heston ou bien LA CHUTE DE L'EMPIRE ROMAIN réalisé peu avant SPARTACUS. Mais Kirk Douglas ne s'entendra pas avec le réalisateur et il sera rapidement remplacé. Kirk Douglas se souvient de Stanley Kubrick avec lequel il a tourné auparavant LES SENTIERS DE LA GLOIRE. C'est donc le jeune réalisateur qui prend les rennes de cet énorme production sur laquelle il n'aura finalement pas un contrôle absolu. Il n'en reste pas moins qu'à l'écran, le film réussi une belle osmose entre mélo, film épique et guerrier ! Alors bien sûr, SPARTACUS produit par Kirk Douglas, qui financera un peu plus tard L'OMBRE D'UN GEANT, fait carrément penser à l'exode du peuple élu. En soit, cela n'a que peu d'importance, le film ne portant finalement pas vraiment de message religieux ou politique clairement explicité (les crucifixions à la fin du film n'ont pas grand chose a voir). Le film se permet, au passage, de suggérer des liens homosexuels dans les hautes sphères romaines. Il est vrai que ce sont les méchants de l'histoire dépeint aussi comme des dépravés à l'image du libidineux Gracchus ou encore comme des pleutres tel Batiatus. Mais expliciter une relation homosexuelle dans les annees 60, cela va un peu loin et la séquence mettant en scène un bain avec Laurence Olivier et Tony Curtis sera coupée pour être enfin reinstituée au début des années 90 lorsque le film sera restauré (Laurence Olivier sera d'ailleurs doublé par Anthony Hopkins sur cette scène car les éléments audio étaient perdus).
L'histoire de SPARTACUS, c'est avant tout celle d'un homme en quête de liberté pour lui et ses semblables. Refusant l'oppression, il va faire trembler l'Empire Romain avec la main d'oeuvre de celui-ci. Impossible de laisser passer un tel affront, Rome envoie ses légions pour stopper cette bande d'esclaves désorganisées. L'occasion de se ridiculiser avant une bataille finale impressionnante sur grand écran. En 1960, il n'y a pas de numérique, ni d'effets tape à l'oeil, des milliers de figurants sont donc réquisitionnés pour donner vie à l'une des plus impressionnantes batailles vue sur un écran de cinéma. Dans le choc mais aussi et surtout dans la mise en place des légions romaines marchant au pas décrivant des rectangles en rang serrés sur la plaine au son de l'attirail métallique.
SPARTACUS est un Péplum qui contient tout, un peu la somme du genre, une apogée. De la romance, des combats de gladiateurs, des intrigues politiques et des batailles à grande échelle ! Et, le plus important, sur ses trois heures de métrages, coupé en son milieu par un entracte, il n'ennuie jamais ! La musique d'Alex North est, elle même, de grande stature et ce dès le générique avec son côté martial sur image de statues romaines qui finissent par se fissurer pour finalement disparaitre. Ajoutez donc des décors magnifiques, des acteurs en état de grace et vous obtenez un veritable chef d'oeuvre du genre !
Quarante ans plus tard, on s'apercoit que ce n'est pas simple de faire un Péplum. A coup de batterie d'ordinateurs pour reproduire la Rome Antique, de filtres colorés et de combats filmés de manière frénétique, Ridley Scott sur un sujet franchement très similaire (en fait, une sorte de mélange entre LA CHUTE DE L'EMPIRE ROMAIN et SPARTACUS) n'atteindra jamais la magie des meilleurs films du genre !