
Yukio Daitokuji est un docteur respectable, entouré de sa femme amnésique et de ses parents. Nous sommes à la fin de l'Ere Meji, et le peuple des Bas-fonds n'hésite pas à faire intrusion dans le monde des riches. Après la mort de sa mère, la vie de Yukio prend un étrange tournant, un tournant mortel : se balladant dans le jardin, il est attaqué par un homme lui ressemblant comme deux gouttes d'eaux qui s'empresse de le balancer dans le puit le plus proche. Cette homme prend sa place et son identité, et va lui revélé de terrifiants secrets...

Mon film préféré de Tsukamoto (le monde mécanique et de métaleu de Tetsuo ne me fascine pas enormement même si les deux films sont géants), qui signe son deuxième film de studio après le sympa mais inégal Hiruko. Il adapte l'histoire de l'un des plus grands auteurs d'horreur japonaise ; Edogawa Rampo. La présence de Tsukamoto en temps que réalisateur est donc totalement adéquate, pour un univers littéraire si riche en difformités et étrangetés malsaines.
On peut penser à Faux Semblants, Tsukamoto etant un peu (beaucoup même) le Cronenberg japonais. Il commence de manière assez posé après une intro traumatisante et vire au cauchemar le plus total. On retrouve les hystéries chères à Tsukamoto et les mouvements agressifs de caméra.
Ambiance tout à fait fabuleuse, froide et morbide, et parfois colorée et agressive dans les fameuses scènes se déroulant dans les bas-fonds ou les pauvres sont habillés tels des fantomes ou des créatures étranges sorties d'une pièce de thêatre nippone : on est même pas loin même d'un design Punk.
Belle interpretation egalement de Masahiro Motoki, ex-star du rock, double interpretation d'ailleurs : mi-victime, mi-tortionnaire. Les passages se déroulant dans le puit sont d'ailleurs incroyablement éprouvants. Et puis il y a aussi la gracieuse et étrange Ryô, qui va dévoiler aussi un double jeu tout à fait troublant.
Une réalisation superbe et une intrigue tout en noirceur pour un très très bon Tsukamoto.