An Evening with Edgar Allan Poe (1972) – Kenneth Johnson

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bluesoul
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An Evening with Edgar Allan Poe (1972) – Kenneth Johnson

Message par bluesoul »

Un homme rendu meurtrier par l’accuite de ses sens est denonce par sa victime. En plein New-York sujette a une epidemie de Cholera, un homme apercoit un monstre hideux. Une invitation a la degustation d’un vin rare se revele etre fatale. A Tolede, dans les geoles de l’inquisition espagnole, un homme est jete dans un puit et assiste, impuissant aux mouvements d’une mecanique qui petit a petit le rapproche de la mort... Autant d’histoires tirees des pages des recits d’Allan Edgar Poe, et narrees / interpretees par Vincent Price.

Edgar Allan Poe est un nom, qui meme de nos jours, rime encore avec meurtres, folie et epouvante(s).

Pour beaucoup, Poe restera l’un des premiers ecrivains americains dans les genres “policier”, “mystere”, “epouvante” et “fantastique”.

Pour l’amateur de fantastique bibliophile, ses oeuvres renfermeront encore bien des tresors de fantastique et d’epouvante, matines d’un sens tres develope en matiere de morbidite.

Pour l’amateur de fantastique cinephile, Poe a connu un certain interet dans les annees 60s aux USA, interet materialise par les adaptations de l’A(merican) I(nternational) P(ictures) de Samuel Z. Arkoff et Roger Corman.

L’amateur avise, a la lecture du nom de Corman, saura rester sur ses gardes, lorsqu’on parle d’”adaptation” et de “Corman” dans une meme phrase. En effet, Corman, roi des series B (et Z, aussi) dans les annees 60s, etant connu pour son sens des “affaires” (un requin?), son “flair” (un opportuniste?) et ‘interet porte a ses “retours sur investissement” (un radin?), il ne ferait aucun doute, que le terme “adaptation” restera donc a prendre avec des pincettes et un recul de bon aloi. :mrgreen:

Ainsi, les “adaptations” Corman / Arkoff sont, a l’instar d’un Blade Runner (1982) plus a prendre comme des “inspirations” qu’autre chose. Les productions se caracteriseront par leurs parti-pris visuels et “atmospheriques” qui ne manqueront pas d’un certain flair pour faire passer le cote “morbide”, “dement” ou “veneneux” de l’oeuvre de Poe, tout en reussissant l’exploit de completement detourner (ou presque) les oeuvres originales. )8

AEwEAP quant a lui, se trouve complement en-dehors du cycle consacre par Corman a Poe, et ce a pratiquement tous les niveaux.

Chronologiquement, il se trouve en queue des adaptation consacrees a Poe, car se situant egalement dans la decennie suivante.

D’un point de vue media, il s’agit d’une production pour la television et non cinematographique. Il se peut, que comme la Hammer, et deja a cette epoque, l’AIP ait essaye de “percer” sur le marche de la television.

Au niveau du concept; il ne s’agit pas d’un “film”, voire meme pas d’une piece de theatre, mais d’un “recitation visuelle” de certains de ses ecrits. Les amateurs des atmospheres si poetiquement “malsaine” des versions filmes pourraient ainsi en etre de leurs frais.

Au niveau de la mise en images; le casting est limite qu’a un seul acteur (Vincent Price), les personnages du recit a un (seul) ou deux (maximum)—le seul interprete endossant les deux roles, les lieux, eux sont limites a un decor (different) par recit. En ce qui concerne ces derniers, nul doute que ce derniers auront deja ete amortis dans d’autres productions AIP.

Presente ainsi, AEwEAP se rapprocherait de beaucoup d’un “Au Theatre ce Soir”, ce qui ne serait ni totalement faux, ni pejoratif d’ailleurs. La realisation de Kenneth Johnson, homme de television (Adam-12 (1973), The Incredible Hulk (1978), The Bionic Woman (1976) ), meme si tres fonctionnelle, se met ainsi complement au service de son acteur unique, acteur qui “vampirise” literalement l’ecran, et ce, tant par sa presence (unique), que par son “implication” dans le sujet.

En effet, le spectateur ne peut que ressentir que Price s’est tres investi dans cette production. Ainsi, pendant la cinquantaine de minutes de ce “one-man-show” il explosera literalement de folie (meurtriere), culpabilite, angoisse, haine glaciale, exhuberance alcoholisee, et, tour a tour, d’espoir et de desespoir pour le plus grand plaisir du spectateur fascine par la performance de haute volee.

Si Price est surtout connu pour son timbre de voix si particulier, et pour sa presence mi-bon enfant, mi-croc-mitaine, mais toujours au service du “spectacle”, il montrera ici une facette de son talent que peu pourrait soupconner, car le contonnant generalement au role de “monstre” du cinema fantastique.

Apres la vision de AEwEAP, et meme, s’il s’agit d’un “spectacle” filme, l’on ne doute plus un instant que Price aurait facilement pu bruler les planches a l’avoir vu les “incendier” autant pendant presque une heure durant. L’on en vient rapidement a regretter qu’il soit si peut sorti de son genre de predilection.

Si precedemment, il est mentionne que AEwEAP puisse etre quelque peu depaysant pour l’amateur de Poe version AIP, il faut reconnaitre que le texte de Poe mis, tel quel, dans la bouche de Price pour ce numero d’acteur “on-stage” represente dans doute le plus bel et “fidele” hommage a ce maitre du mystere.

La rumeur veut que, de toutes les adaptations de Poe auxquelles il ait collabore, c’est celle-ci, qui aurait ete la favorite du grand Vincent. L’abattage dont Price fait montre dans ce spectacle, ne laisse en tous cas pas de doute sur son implication totale dans les roles mis a sa disposition pour l’occasion.

A voir, pour la rarete du concept, pour l’hommage a un grand maitre, et surtout, pour le numero auquel se livre l’acteur-vedette, alimente par une passion sans faille et TRES communicative.

An Evening with Edgar Allan Poe: 4.5 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
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