Dead Man’s Eye (1944) – Reginald Le Borg

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bluesoul
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Dead Man’s Eye (1944) – Reginald Le Borg

Message par bluesoul »

Un artiste-peintre sur le point de se marier avec la fille de son bienfaiteur devient accidentellement aveugle suite a une “mauvaise plaisanterie” de son modele. Sa seule chance de retrouver la vue serait une greffe de cornee mais l’attente risque d’etre longue. Le pere de sa fiancée se porte volontaire pour etre le donneur, mais quand ce dernier est assassine, l’artiste se retrouve premier suspect dans l’enquete..

Troisieme co-operation sur la serie Universal de films bases sur la serie radiophonique Inner Sanctum et accessoirement, troisieme collaboration entre Le Borg a la realisation et Lon Chaney Jr. au casting, et apres une incartade dans le domaine du film noir pur et dur (Calling Dr. Death (1944) ) et un essai (assez reussi) au thriller surnaturel (Weird Woman (1944) ), la serie va s’essayer au thriller melodramatique.

Au plus tard a ce troisieme volet, le spectateur commence a se rendre compte des limitations narratives de l’histoire, histoire selon laquelle Chaney sera toujours le declencheur, le moteur et la conclusion de l’histoire, tout en etant la victime des manigances qui tout en etant tour-a-tour criminelle, surnaturelle, ou capitalistes, n’en reste pas liees a la passion—surtout sentimentale(!).

Encore une fois donc, et meme si le film repose avant tout sur la performance de Chaney, il reste cependant toujours relativement bien seconde par les autres roles qui, dans l’ensemble, livrent de bonne prestations, meme si en-deca du casting de Weird Woman, qui il faut le dire, beneficiait d’une excellente histoire a la base.

Bizarrement, et moins que les deux opus precedent, le deroulement de l’intrigue sera moins marque par les “pensees” de Chaney que par sa bonne prestation a faire passer son terrible handicap.

Meme si comparee aux deux precedents volets, l’intrigue n’est pas la plus fouillee, l’idee du twist selon lequel le suspect dans une affaire de meurtre devient l’”heritier” des yeux de sa victime, et tente d’apporter un peu de lumiere dans cette affaire est relativement bien exploitee, meme si le script reste globalement oriente “melo”, teinte de Dix Petits Negres.

Au niveau script, DME represente en fait une entree plutot faible dans la serie des Inner Sanctum. Si quelques elements paraissent allechants, le scenario manque un peu de “folie”. Sur la thematique de la cecite, d’autres realisateurs arriveront a realiser des chef-d’oeuvres par la suite (Argento avec Le Chat a Neuf Queues (1971), Terence Young avec Wait until Dark (1967), Fleischer avec Blind Terror (1971).

DME est a ce titre, le premier script a l’ecran de Dwight V. Babcock, ceci expliquerait peut-etre les quelques tiraillements de l’histoire (qui semble hesiter entre le whodunit, le thriller, l’enquete pure et dure et le melo).

Un autre point de divergence avec les precedents metrages, est que meme si le personnage de Chaney reste au centre de l’intrigue, son handicap le pose plus en retrait du recit, et tant les soupcons qui pesent sur notre artiste et les quelques tentatives de le faire paraitre suspect aux yeux du public semblent un peu vaines. De nouveau, peut-etre, un manque d’experience dans l’ecriture pouvant expliquer les faiblesses inherentes a l’histoire.

Au final, la molesse du scenari et quand meme assez bien rattrapee par l’experience a la realisation de Le Borg et l’abattage de la vedette-principale, mais l’on reste (tres) loin du chef-d’oeuvre et en-dessous de la moyenne de cette sympathique serie.

A voir, non pas comme un “classique”, mais comme un bon produit d’epoque beneficiant de l’apport de quelques talents-cles utilises a bon escient.

Dead Man’s Eyes: 3.25 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
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