Ayant participe a des fouilles en Afrique, fouilles ayant permis de decouvrir la couronne de la legendaire reine de Saba, Mr. Moto deviendra le “gardien” de celle-ci, car cette derniere est convoitee par de sinistres personnages, en tete desquels se trouve un genie criminel appelle “Metaxa”. Or, Metaxa s’est fixe pour priorite de tuer Mr. Moto pour pouvoir s’attaquer librement a la couronne.
Huitieme et derniere aventure de Mr. Moto, accessoirement sixieme et derniere collaboration de Lorre et Foster.
Ce volet entrainera Mr. Moto du desert moyen-oriental aux bas-fonds de San Francisco dans une aventure qui ne manquera pas de rebondissements en tous genres.
Comme les autres films, ce volet ne derrogera pas aux regles en vigueur.
Au niveau des acteurs, seront donc de la partie aux cotes de Lorre, l’experience grace a la participation de Lionel Atwill (Doctor X (1932), Mark of the Vampire 1935), Charlie Chan’s Murder Cruise (1940), The Ghost of Frankenstein (1942), Sherlock Holmes and the Secret Weapon (1943), Frankenstein meets the Wolf Man (1943), House of Frankentstein (1944) ), mais aussi la continuite de par la presence de Virginia Field (Think Fast Mr. Moto (1937), Mr. Moto’s Last Warning (1939) ), la vedette du “moment” (ou “etoile filante” de l’epoque, selon que) John ‘Dusty’ King qui aura connu une decennie “chargee” de 1935 a 1946, et qui se sera fait une specialite de roles de cowboy chantants avant de prendre sa “retraite” d’Hollywood et de se lancer dans la restauration, et G.P. Huntley (Charlie Chan at the Race Track (1936), The Tower of London (1939) ) dans le role du side-kick en chef du metrage.
Les ingredients qui auront fait le succes de la serie seront eux aussi respectes; aventure, action, un brin de romantisme (a peine touche dans cet episode), une touche d’humour (non-“intrusive”—le personnage de Huntley restant relativement bien dans les normes de l’”acceptable”), des personnages assez bien dessines et interpretes, des ambiances exotiques (ici, un lieu de fouille au Moyen-Orient, et la, quelques scenes-cles se deroulant a Chinatown).
Le suspense quant a lui, sera monte d’un cran, car et avant le tresor, l’enjeu du film sera la vie meme de Mr. Moto. Ainsi, entre “ratages” de justesse et interventions inopportunes, le spectateur est certes “garde en haleine”, mais les scenes sont bien troussees et ne paraissent nullement artificielles.
L’exotisme de bon aloi lorsque moyen-oriental, pourrait passer pour “force” lorsque les personnages commencent a tourner autour de Chinatown, et ce, sans que l’Asie n’ait grand’chose a faire avec l’intrigue. Mais a nouveau, le professionalisme de Foster, qui se limite a utiliser l’exotisme comme “cadre” et non pas comme un “gimmick” font toute la difference.
Dans l’ensemble, un episode moins marquant que Thank you Mr. Moto (1937) ou Mr. Moto in Danger Island (1939), mais qui se classe dans le haut du panier ( Mysterious Mr. Moto (1938), Mr. Moto’s Last Warning (1939) ), grace a cette habitude de prise dans la serie d’eviter de faire prendre des vessies pour des lanternes a ses spectateurs.
Le metrage rythme, alterne scenes d’action et d’intrigue, de braquage et de whodunit (l’identite du redoutable “Metaxa” etant l’un des enjeux-cles), multipliant les mecreants aux visees funestes et culminant en une bonne bagarre finale, le tout parseme d’un brin d’humour non-deplace represente encore une fois, un excellent exemple d’une bonne production de l’epoque.
A voir, car meme si la serie ne se termine pas en “feu d’artifice”, elle a le bon gout de finir sur une excellente impression confortant la qualite generale de la serie.
Mr. Moto takes a Vacation: 4 / 5
En conclusion sur la serie des Mr. Moto, et meme si ce dernier est ne du vide qu’a laisse la disparition de Earl Derr Biggers et de son hero Charlie Chan tant au cinema, que dans les publications, notre sagace japonais a neanmoins reussi a “trouver sa place au soleil”—et accessoirement se trouver des lecteurs et spectateurs—et il n’est surement pas faux de penser, que si ce “detail de l’histoire” que sera la guerre dans le Pacifique n’avait eu lieu, sa carriere se serait prolongee, tout comme celle de son “cousin germain” chinois.
Si contrairement a ce dernier, l’identification du personnage ne se limitera qu’a un seul acteur; Peter Lorre, dont la performance restera donc a jamais indiscociable du personnage. Le Mr. Moto de Henri Silva (The Return of Mr. Moto (1965) ), se situant (apparemment!) tres en retrait de la trace laissee par Lorre.
Meme si Lorre a du chercher ses repere l’espace d’un premier metrage, il aura indubitablement reussi a faire “sien” ce personnage ambigue. Ambigue, car aux motivations volontairement floues, au passé inconnu, maniere mais prone a une certaine violence, parfois chaleureux, mais ne rechignant pas a utiliser la manipulation pour atteindre ses buts. Les facettes de Mr. Moto sont nombreuses et, malheureusement, epoque oblige, pas toujours exploitees ou meme constantes, mais des plus interessantes. Un hero, plus moderne qu’il n’y parait. En fait, il est etonnant—et dommage, qu’a l’instar d’un Charlie Chan, il n’ait pas eu droit a son “revival” après le “rechauffement” americano-nippon.
En matiere de realisation, tant Norman Foster,--realisateur principal, que James Tinling et Herbert I. Leeds (tous deux realisateurs d’un seul metrage sur huit!) auront reussi a produire une qualite constante, voir generalement elevee. Ceci se remarquera surtout par la volonte quasi-didactique de Foster qui incluera de nombreux details culturels, tels des indices que les plus perspicaces viendront a decouvrir au fur et a mesure des episodes et visionnages.
Lorre sera globalement aussi tres bien entoure par generalement des acteurs experimentes qui l’epauleront lui ainsi que le metrage, confortant ainsi la qualite generale de la serie.
Si l’on fait abstraction du deuxieme-episode-retarde-en-quatrieme position (Mr. Moto takes a Chance (1938) ), qui releve sans doute(?) plus de la vision d’un producteur que de celle de l’auteur ou realisateur, la serie releve du quasi sans faute!
A ce titre, les avetures de Mr. Moto seront donc chaudement recommandees aux amateurs d’exotisme, d’intrigues bien ficellees, de personnages marquants et d’un certain cinema “populaire”, mais jamais “vulgaire”.
Mr. Moto takes a Vacation (1939) – Norman Foster
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Mr. Moto takes a Vacation (1939) – Norman Foster
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