La dernière maison sur la gauche - Dennis Iliadis (2009)

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Manolito
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Re: Last House on the Left - Dennis Iliadis (2009)

Message par Manolito »

J'y allais à reculons. L'annonce d'un remake de "La dernière maison sur la gauche" est typiquement le style d'infos qui fait lever les yeux au ciel et pousser un soupir désabusé...

Et pourtant, c'est une grande réussite, le plus réussi des remake d'horreur hollywoodiens récents. Réalisé avec rigueur et brutalité, il ne tombe jamais dans les pièges de l'affadissement, bien au contraire, c'est un vrai festival de cruautés en tous genres, cruautés encore soulignées par le fait que l'intrigue est dénué de tout élément fantastique. La première partie est classique, moins frappante que dans le Craven, bien qu'assez réussie tout de même, grâce à une excellente distribution, et à quelques moments très forts (la fuite à la nage).

La seconde partie est quant à elle une très grande réussite, un huis clos ultraviolent, un thriller d'action brutal dans la veine du cinéma d'un Peckinpah (surtout "Les chiens de paille" en fait, avec lequel cette seconde partie entretient à mon avis plus de rapport qu'avec la seconde partie de "La dernière maison sur la gauche") ou d'un Walter Hill en forme ! On en prend vraiment plein la gueule, sans jamais tomber dans le ridicule, l'incohérent, ni le trop gratuit ou racoleur .
Spoiler : :
Le fait que la fille survive n'est pas gênant en soi, cela est très bien géré et n'en est pas moins dur, bien au contraire (cf. l'opération improvisée §£ ). Ce qui se passe, c'est que les parents ne se retrouvent pas en position de vengeance, mais plus d'auto-défense, et c'est pour cela que je trouve que cette seconde partie a plus de rapports avec "Les chiens de paille" : les personnages doivent recourir à la violence extrême pour se protéger eux-mêmes et leurs proches. D'ailleurs, en cela, je trouve comme Defest l'épilogue un peu ridicule et hors-sujet, tuant la cohérence du propos du film.
Il y a toutefois une limite commune à ce style de remake plutôt scrupuleux et soigné : tourner un film comme "La dernière maison sur la gauche", "La colline a des yeux" ou "Zombie" dans les années 70 avait un sens à cette époque, ces films développaient un propos sur leur époque, découlaient de leur époque. Propos qu'il n'y pas dans leurs remakes, qui, tout réussis qu'ils soient, n'existent que pour une raison purement commerciale, à cause du manque d'idées et de couilles à Hollywood. C'est une commande dont s'acquittent des réalisateurs, un exercice de style dans lequel ils ne développent pas de propos ou de regards réellement personnels ; ils peuvent démontrer ou non leur talent... Mais pas plus.

C'est aussi la limite de ce remake... qui est néanmoins une belle réussite, à voir d'urgence en salles... où il est, refrain trop connu, hélas scandaleusement mal distribué.

Excellente copie et projection au Publicis, heureusement, pour les parisiens... :)
DPG
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Re: La dernière maison sur la gauche - Dennis Iliadis (2009)

Message par DPG »

Moi je l'ai vu en salles aussi (UGC Orient express, salle qui était complète, plus un siège de libre :shock: ). Et je ne partage pas du tout les avis précédents. J'ai trouvé à peu près tout raté ds ce remake. Et pourtant, je ne suis pas du tout anti-remake, j'en ai apprécié bp ces dernières années, y compris de films que j'adore comme "Zombie", mais là, je sais pas, à mon sens, on a typiquement l'exemple de remake inutile, ds lequel quasiment tous les trucs bien sont du repris de l'original, et dont l'autre moitié est moins bien. A la limite, je sauve qques passages un peu "oniriques", dont les parties aquatiques. Le casting est assez inégal, mais les filles et Krug s'en sortent pas mal. Pr le reste, j'ai trouvé ça clean, aseptisé, bancal et je n'ai jamais ressenti le dixième du malaise ou de la tension de l'original. J'ai serieusement trouvé le temps long sur la fin. Et la toute fin est effectivement d'un ridicule total. Mais ceci dit, ya dejà un ou deux passages avant cela que j'avais déjà trouvé très "Z" (
Spoiler : :
notamment qd Krug s'approche du cadavre de son frère, et commence à faire ding ding sur le marteau enfoncé en pleine tête).
Puis voilà, même sans ça, sans comparer avec l'original, je trouve ça tellement vain. Entre les eniemes tortures, la 2e partie avec les "bouh il est derrière toi" et dès que le méchant prend le dessus, une tierce personne surgit et vient pile à temps.

BREF, je n'ai pas du tout aimé. Sans aller jusqu'à parler de purge, c'est clairement un film d'horreur ultra basique, vain, inutile. Et à titre perso, je commence à en avoir un peu marre que le cinéma d'horreur US de ces dernieres années se résume de plus en plus à une accumulation de scènes de tortures sur 80% des métrages....
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Re: La dernière maison sur la gauche - Dennis Iliadis (2009)

Message par ZombiGirl »

Je suis surprise de lire des avis positifs de ce truc qui ne mérite pas la filiation avec le chef d'oeuvre de Craven et encore moins l'appellation de "film". c'est grotesque et ridicule avec des situations totalement invraisemblables, sans parler de la fin qui plombe littéralement le film avec un meurtre gratuit et complètement hors propos. Seule nouveauté, le meurtre 5-en-1.
Spoiler : :
Francis qui se prend une bouteille dans la nuque, un couteau de boucher en plein coeur, se fait presque noyer, se fait déchiqueter la main et enfin - EN-FIN ! - se prend un piolet dans le crâne. Ouf !
Le genre de film qui confirme à quel point les remakes sont une mauvaise idée, qui fait espérer que plus personne ne confiera un scénar et un plateau à Illiadis et qui fout vraiment de mauvais poil :evil:

Vu à l'Orient Express dans une salle très clairsemée. Y avait quelques vieux quand même :D
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Re: La dernière maison sur la gauche - Dennis Iliadis (2009)

Message par Dragonball »

Spoilers.


Avec le nouveau remake putassier du bourgeois Wes Craven, on pouvait s'attendre au pire, et c'est donc avec un certain soulagement qu'on constate que le film limite la casse.

Cependant, si ce remake n'est pas la purge redouté, il s'avère cependant un film très classique, innoffenssif et souvent agaçant dans sa démarche d'aseptisé un concept (Le rape and revenge) qui à priori ne peut pas vraiment ce préter à ce genre excerce !

"La dernière maison sur la gauche" version 2008, c'est donc en gros "La dernière maison sur la gauche" premier du non delesté au maximum de tous ses moments glauques : La calavaire des filles est considérablement réduit (Exit les humiliations et autres tortures psychologiques et physiques !), le viol est en partie hors champ et la scène de castration à évidement disparue !

Quand à l'idée de faire survivre la fille, elle change radicalement le sens du film par rapport à l'original. Le film de Wes Craven était un film sur la loi du talion ou des parents se vengeaient presque froidement des agresseurs de leur fille, le film de son Yes Man, lui, est un film ou une famille choisi de répondre par la violence à la menace que constitue une bande de voyous. Ce n'est pas exactement la même chose ! )8

On notera quand même que la scène final vient contredire de manière totalement artificielle cette option du film, histoire de servir une scène gore totalement hors propos.

A ce niveau le message adressé aux spectateurs est claire : Comme on sait que vous êtes des gros cons qui n'aimez que les éclaboussures de sangs à l'écran on a décidé de vous faire un petit cadeau en fin de métrage !

Seul aspect assez interessant du film, le relation entre Krug et son fils, ici plus developpé que dans l'original (Enfin il me semble !). Quoique, ce dernier s'avère ici limite un petit saint, ce qui nivel énormément sa complexité.

Si le réalisateur avait eu le cran de le montrer violer la fille quand son père le lui demandait, ses rapports avec les parents de celle ci auraient été totalement changé notament au niveau de la resonsabilité de celui ci dans le viol et la réponses à y apporter (En gros mériterait il de crever comme les autres ?).

Là, dans le film, c'est limite si à la fin du film ils ne vont pas l'adopté ! )8)

Bref, un film imbécil, hypocrite et largement inférieur à l'originale. (que pourtant je n'aime pas trop)

ça se laisse regarder, mais ça s'oublie aussi vite !
dario carpenter
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Re: La dernière maison sur la gauche - Dennis Iliadis (2009)

Message par dario carpenter »

dario carpenter
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Re: La dernière maison sur la gauche - Dennis Iliadis (2009)

Message par dario carpenter »

Je rejoins le clan des peu convaincus...un "remake" trop long,dévitalisé,et qui sombre dans une surenchère fatigante dans sa dernière bobine...dommage.
mercredi
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Re: La dernière maison sur la gauche - Dennis Iliadis (2009)

Message par mercredi »

SPOILERS
Dragonball a écrit : Quand à l'idée de faire survivre la fille, elle change radicalement le sens du film par rapport à l'original. Le film de Wes Craven était un film sur la loi du talion ou des parents se vengeaient presque froidement des agresseurs de leur fille, le film de son Yes Man, lui, est un film ou une famille choisi de répondre par la violence à la menace que constitue une bande de voyous. Ce n'est pas exactement la même chose ! )8
Je partage globalement ton opinion, Dragonball. Ce "réaménagement" du scénario m'a également particulièrement gênée tant sur le plan idéologique que narratif (il faut "sauver" la fille, le temps presse donc davantage ici, état de fait conférant à la violence dépeinte une toute autre portée...).
En ce qui concerne le point de vue moral, je tombe également d'accord avec toi en dépit de la sagacité - fort convaincante - d'un journaliste des "Cahiers":
"Plus réussie, la seconde moitié déplace le propos de Craven et sa description méthodique d'une justice sauvage vers l'hystérie dérégulée du survival. Le film réduit ainsi la question de l'affrontement à une pure symétrie des pulsions" (Cahiers du Cinéma, n°645, p. 61)
Gérald
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Re: La dernière maison sur la gauche - Dennis Iliadis (2009)

Message par Gérald »

Vu sur le blu ray US.
Si sur le plan formel, j'ai trouvé peu de défauts à reprocher à ce remake. Iliadis sait composer des images qui marquent mais pour retranscrire la violence et la crasse des années 70 il repassera.
Le côté sale et dégradant de la première partie du film de Craven disparaît pour se contenter ici d'un simple "viol". et la seconde partie bascule carrèment du coté des films de vigilante, en rupture totale avec la présentation des personnalités des parents (Monica Potter c'est toujours pas ça!).
Les modifications opérées par rapport à l'original nuisent à l'intégrité artistique du projet, et on se contente de fracasser du voyou pour le plaisir (vas y prend ça dans la tronche).
Violent certes mais çà ne suffit pas. Peut-être car La dernière maison sur la gauche ne peut qu'être inscrite dans le contexte des années 70 et qu'il était impossible de bien transposer à notre époque.
antropophagus
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Re: La dernière maison sur la gauche - Dennis Iliadis (2009)

Message par antropophagus »

Je ne suis pas un grand fan de l’original même si son ultra violence et son sadisme avait de quoi choquer les foules à l’époque. Découvert dans les années 80 je l’avais déjà trouvé bien daté et assez ennuyeux. Ceci étant dit j’ai trouvé le remake réussi, la réalisation est soignée, les acteurs sont bons, les quelques surprises par rapport à l’histoire originale sont bien intégrées, bref un bon exemple de remake réussi même si niveau violence il est tout à fait dans la norme de ce qui se fait actuellement contrairement au film de Craven en son temps. D’accord avec Defest et Manolito la dernière scène est maladroite et surtout peu crédible :
Spoiler : :
En effet pourquoi prendre la peine de mettre en place une mise à mort élaborée si c’est pour abréger les souffrances de Krug si rapidement ? Alors que je n’aurais pas dit non à une petite séance de torture :mrgreen: ; et la scène est bizarrement placée dans le montage comme si elle avait été ajoutée histoire de conclure le film par un final "choc".
Aussi la deuxième partie traîne un peu en longueur, plusieurs passages auraient mérité d’être écourtés.
Hormis ces deux réserves j’ai donc beaucoup aimé.
Modifié en dernier par antropophagus le dim. oct. 25, 2009 8:50 pm, modifié 1 fois.
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Re: La dernière maison sur la gauche - Dennis Iliadis (2009)

Message par san »

Techniquement, c'est dans la bonne moyenne de ce qui se fait actuellement....Mais la fin, je dirais est vraiment "too much", pour ma personne! !! :mrgreen:
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Re: La dernière maison sur la gauche - Dennis Iliadis (2009)

Message par comte vonkrolock »

san a écrit :Techniquement, c'est dans la bonne moyenne de ce qui se fait actuellement....Mais la fin, je dirais est vraiment "too much", pour ma personne! !! :mrgreen:
Sa résume bien ce que j'ai vu, cette fin.... :( la faute de goût qui gâche le reste. Et un film qui pour moi reste bien en dessous du remake de la Colline, peut-être par ce que l'on m'en a dit trop de bien, j'ai largement préférer dans le même genre Eden Lake un effet bien plus "dans ta gueule :D " par contre la prestation de Garret Dillahunt le "Cromatie" de la série Terminator : Sarah Connors Chronicles est vraiment étonnante et très bonne. A voir.
Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. :D
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Re: La dernière maison sur la gauche - Dennis Iliadis (2009)

Message par Superwonderscope »

La durée ne m'a pas vraiment géné dans la mesure où le film prend le temps detisser les personnages et de tenter une approche psychologique pas désagréable. le fils (Spencer Treat Clark, le gamin de Unbreakable et Gladiator, est remarquable) est en ce sens le meilleur atout du film et apporte une épaisseur bienvenue dans le sens où sa simple présence élève le film.
Maintenant pour le reste... techniquement, c'est plutôt dans la moyenne haute. Cadrages soignés, ralentis usés de manière intelligente, une photographie lumineuse dans les scènes de jour et aux contrastes appuyés, bénéficiant de sources de lumières étudiées.
Je suis toujours aussi dubitatif sur les scènes de représentation de viol qui me mettent vraiment mal à l'aise... celle-ci n'échappe pas à la règle et même si on est à des années-lumière des mises en scènes crapoteuses des 70's, c'est assez dérangeant.
Et puis le film s'insère dans un schéma ricain bien connu : Touche pas à ma famille. Et donc lélément intrusif qui veut briser la famille va se voir expédié ad patres et ici de manière violente.
Vouloir de la drogue = pas bien et puni de mort.(la copine de Mary). Arreter de fumer de la drogue = c'est déjà ca de pris mais tu vas t'en prendre plein la gueule -mais survivre de manière inexplicable-. Et au final, on reconstitue la cellule familiale avec l'élément repentant. C'est couru d'avance, as usual.
Le film reste tout aussi manipulateur que les vigilante movies et autres rape and revenge qui egrenent le cinéma depuis 30/40 ans.... a savoir élaborer de amnière ingénieuse edes psychopathes d'un vicieux et d'une violence telles que la volonté du spectateur/ des persoannges voulant se venger est de les voir se faire défoncer le crane sans aucune arrière-pensée... si l'écriture de ces scènes est efficace -et les méchants réussis- je me pose toujours des questions sur le fond d'une telle efficacité pour la valeur seule de l''entertainment'. C'est toujours douteux à mes yeux. Et la fin (à la fois la fuite en bateau + le plan final) est assez ridicule, je rejoins celles et ceux qui l'ont noté.

A noter aussi une partition de John Murphy qui ne s'est vraiment pas foulé...il reprend intégralement des morceaux de ce qu'il a fait pour Sunshine (de Danny Boyle)!
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Grosse Vulve
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Re: La dernière maison sur la gauche - Dennis Iliadis (2009)

Message par Grosse Vulve »

Un film ni bon ni mauvais, mais simplement sans intérêt.
Quelle utilité si ce n'est celle du dollar que de reprendre le film de Craven pour ne strictement rien amener voire changer ?
Seule l'image s'évère s'avère moins dégueulasse que dans l'orginal mais à ce rythme là on peut remaker la totalité de la production ante - 2000.
En prime, les rares idées tordues de Craven (la fellation, l'humiliation) ont comme par hasard disparu au profit d'une tete qui exclate comme un poivron pourri.
:cry:
Ne m'enc... pas, Tony. Conseil d'ami, ne m'enc...pas.
bluesoul
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Re: La dernière maison sur la gauche - Dennis Iliadis (2009)

Message par bluesoul »

Deux jeunes filles, par un jeu de circonstances, se retrouvent kidnappees, et torturees par une “famille” de psychotiques. L’acte consomme, ces derniers cherchent refuge dans la maison ou habitent les parents de l’une d’entre elles. Une terrible vengeance va se mettre en place…

Remake d’un film de Wes Craven datant de 1972, le metrage d’Iliadis (Hardcore (2004) dans son concept et sa mise en image s’eloigne pourtant diametralement de l’original.

Si le but de Craven en 1972 etait essentiellement de “frapper” fort et de jouer les extremes, limitant ainsi son film a un “choc” instantane, choc dans l’horreur, mais pas forcement dans le cinema (le film souffrira de nombreux problemes avec la censure, tant aux USA qu’a l’etranger) ou le temps, car la conception de la violence telle que representee dans le film se rapproche de l’esthetique d’un autre “genre” de film assez courant a l’epoque; les “roughies” ou film de violence pornographique.

Si le film de Craven n’etant pas un film pornographique (meme si Craven a touche au porno (The Firewoks Woman (1975) en tant que realisateur et en tant que scenariste, ainsi qu’a utilise ses “contacts” avec le milieu pour financer The Hills have Eyes (1977) ), il se rapproche neanmoins beaucoup de l’imagerie glauque dans la cinematographie, la violence sexuelle (castration, viol) se retrouvant dans ces productions.

Difference d’epoque oblige, realiser un remake d’un tel film est un defi en soi. Le public (adulte alors, adolescent / jeunes adultes de nos jours) a change, le reseau de distribution (salles de “quartiers” / cinemas “grindhouses” alors, cineplexes de nos jours) s’est fondamentalement transforme, mais aussi la representation de la violence (plus frontale en 1972 et plus sytlisee en 2009—hormi peut-etre la tendance appellee le “torture-porn”).

Dire que le travail d’adaptation tenait de la gageure (pour ne pas dire etait “casse-gueule”) est un euphemisme. Et pourtant…

Alors que le genre appelle torture-porn a envahi les salles des multiplexes, Iliadis va opter pour un mise en scene en fait a l’opposee du mouvement, et surtout a l’oppose du film original.

Si peu est laisse a l’imagination, du spectateur, et qu’effectivement une certain stylisation sera de rigueur, plus que dans les images, le realisateur va se centrer sur l’atmosphere, les sous-entendus, les evenements, leur traitement pour creer une atmosphere de violence constante.

Le spectateur fait ainsi face tour-a-tour a une violence criminelle, (l’evasion, amis aussi a un niveau nettment moindre; le vol a l’etalage), une certaine violence adolescente (l’attrait de l’interdit, tant du “bad boy” que de la “fumette”), la violence dans la nudite soudaine et creant mal a l’aise, celle dans les relations pere-fils, dans l’auto-defense (la tentative d’echapper aux tueurs), la violence routiere (l’accident et son traitement visuel), mais egalement—et plus inattendu—la creation d’un certain malaise dans la mise en image—sexualisee—de celles que le public devime etre les futures victimes, creant un malaise assez visceral, violence dans la medecine (les permiers soins fournis), dans le travail du pere (car epuise par les heures supp’), violence des elements lorsque l’orage se dechaine, dans le desespoir des parents face a l’horreur qu’a subi leur fille, dans la duplicite du jeu que la mere doit offrir au tueur ou la trahison d’un membre de la “famille” dans un but qui—plus que l’aspect “vengeance” du “rape and revenge” propose ici, de la vengeance personnelle.

De par cette constante spirale de violence qui entoure le metrage et s’abat sur le spectateur, se creer un sentiment d’etouffement matine de claustrophobie, mais aussi d’un profond nihilisme et d’une noirceur totale.

Au passage, le film re-ecrira le metrage original en apportant des “twists” plutot surprenant (et pertinent), excluant certains personnages (les policiers du film de 1972), re-ecrivant certaines scenes ou relations (les tueurs ne reconnaissant plus les parents), menant donc a de nouvelles situations, bien exploitees, car respectant le propos (definitivement sombre) du film. (A noter neanmoins une scene “finale” un peu trop “too much” et trop “multiplexee”…Sinon, le metrage est “parfait”).

A noter aussi, que tant l’original etait defaillant au niveau du jeu d’acteur, le remake parvient a trouver le ton “juste”, meme si dans le role de “Krug”, Garreth Dillahunt (Seven Days TV (1998), Damages TV (2007), The Road (2009) ), parvient sans peine a remporter la mise (tout comme David Hess dans le film original d'ailleurs).

Bref, un film courageux dans ses parti-pris (le film rebroussera les poils de plus d’un), allant a l’encontre des mouvements (p.ex. le torture-porn et sa desensibilisation simpliste a laquelle il oppose une reelle tension nerveuse), parvenant a offrir un film d’horreur viscerale—mais non gratuite—resultant en un film destine a un public resolument adulte (et non ado).

Plus qu’un “remake” parmi d’autres, une revisitation “moderne”, donc et un film qui au-dela de la polemique “remake vs original” apportant ainsi beaucoup a un debat nettement plus large.

The Last House on the Left R(emake): 4.25 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
manuma
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Re: La dernière maison sur la gauche - Dennis Iliadis (2009)

Message par manuma »

Vu il y a 2 jours justement, et pas spécialement convaincu pour ma part.

Le film de Craven était un vrai coup de poing, témoignage cinématographique d'une époque fortement perturbée. La version 2009 n’est qu’un thriller horrifique bien fichu, juste un petit peu gâché par une ultime scène à la fois grand-guignolesque et totalement absurde.

Quant à la décision de chambouler le récit d'origine sur un point essentiel, j'avoue que cela ne m'a pas dérangé, bien au contraire, car l’on s’éloigne ainsi de la simple redite bête et disciplinée. Le problème, c’est qu’avec ces nouvelles cartes en main, les auteurs partent dans une direction qui affadit totalement le propos du film, lui ôte toute sa sève subversive et renforce chez le spectateur cette désagréable impression d’œuvre tournant à vide.

Et puis bon, j'y reviens, mais cette fin, c'est quand même n'importe quoi ...
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