
Au XVIIIème siècle, le capitaine Bligh, dirigeant inflexiblement le Bounty, met son équipage à dur épreuve pour effectuer une mission scientifique en Polynésie. Ses erreurs de jugement et son goût immodéré pour les châtiments corporels poussent ses hommes à bout, y compris le lieutenant Christian, son second...
Avec la multiplication des technologies écran large, couleurs, etc., Hollywood multiplie dans les années 50 et 60 les grands films d'aventures, bien souvent des adaptations de romans ou d'histoires déjà traités par l'Usine à Rêves durant l'entre-deux guerres ("Scaramouche", "Ben Hur", "Les dix commandements", etc...).
Au début des années 60, la MGM crée donc une nouvelle version de la mutinerie du Bounty, fait historique que le studio avait déjà très bien transposé en 1935. Ce projet met en vedette Richard Harris, Trevor Howard, et surtout la Star Marlon Brando. Le film est tourné en ultrapanavision (70mm anamorphique) - même procédé que le "Ben Hur" qui avait si bien renfloué les caisses de la MGM quelques années avant.
"Les révoltés du Bounty" va s'avérer un cauchemar de producteur. Le premier réalisateur Carol Reed est renvoyé du tournage, et remplacé par le vétéran Lewis Milestone ("A l'ouest, rien de nouveau"), dont ce sera le dernier film. Les caprices de Brando font notoirement du tournage un enfer pour les autres acteurs, le metteur en scène... Le studio cède à tous ses caprices et ses excentricités, le budget du film finit par atteindre des sommets. Et "Les révoltés du Bounty" sera un échec commercial, ne tenant pas face à son concurrent de la même année, un certain "Lawrence d'Arabie" ! Brando y laissera son statut de superstar, statut qu'il ne retrouvera réellement que dix ans après, avec "Le parrain"...
Et revu aujourd'hui, il est clair que ces "Révoltés du Bounty" n'a rien d'emballant. Interminable (plus de 3 heures), mis en scène d'une manière plate et anonyme, il ne se rattrape même pas sur son interprétation. Howard joue un Bligh monotone, affichant sa morgue cynique sans interruption. Brando y est un curieux Christian, excentrique et très nonchalant. Le film n'a ni la conviction, ni la qualité narrative de la version de 1935, il s'avère une redite franchement banale, complètement simpliste de l'histoire du Bounty. La version de Laurentiis des années 80 est à mon sens bien plus intéressante car dépeignant des personnages plus complexe et cherchant à s'approcher de la réalité historique. Ici, nous avons même le droit à une fin très romancée, complètement fantaisiste et larmoyante, achevant d'ennuyer et de consterner le spectateur.
"Les révoltés du Bounty" cuvée 1962 n'est pourtant pas complètement déplaisant. C'est une expérience visuelle très impressionnante, avec des images maritimes d'une beauté saisissante, la séquence du cap Horn est impressionnante, et jamais les îles polynésiennes n'ont été aussi cinégéniques. Un gentil divertissement familial donc, mais trop long pour ce qu'il est et pour ce qu'il a à dire...
Vu sur le hddvd warner. La copie est proposé dans le ratio d'origine de son format, à savoir un très allongé 2.76 ! Il faut d'ailleurs un petit temps d'adaptation pour se faire à cette image... Les séquences maritimes sont certes belles, mais les passages les plus impressionnants sont tous ceux tournés à Tahiti qui sont vraiment




Comme "Grand Prix" ou "La planète interdite", il n'est pas encore paru en bluray...