J'étais assez curieux de voir ce film qui a plutôt jolie réputation. On en parle souvent dans les grands films de Malle, on le cite régulièrement comme le plus grand rôle de Maurice Ronet, j'ai donc profité d'une projo à la Cinémathèque pour me faire mon idée. On suit donc le désespoir d'un homme tout au long du film, entre errance, mélancolie, perte du gout de la vie. Ronet est effectivement assez bluffant, toujours sur le fil entre ironie, tristesse et désillusion. Le film a un rythme assez particulier, la progression est assez bizarre. On prend son temps, ce qui dans un premier temps peut laisser dubitatif, mais qui finit par permettre au récit de trouver son style, de poser un univers et la relative lenteur du tout participe finalement de la réussite artistique. On finit par faire corps avec ce perso totalement paumé, qui recroise tout un tas d'amis et de lieu de son passé, mais sans jamais parvenir à y retrouver la joie qu'il a pu y connaitre. Ses amis ont changé, se sont rangés, ont fondé des foyers, boivent moins, ne sortent plus. Lui n'a pas voulu "murir", et il va petit à petit se faire à l'idée que ce monde n'a plus grand chose à lui apporter. Ce personnage qui ne veut pas grandir, pas vieillir est finalement assez touchant, très juste et attachant. Le film est à son image finalement. On en sort déboussolé. Un beau film.
