James Bond contre Dr. No - Terence Young (1962)

[Haribo]

Pas revu ce film depuis sa première diffusion sur Canal, ca commençait à dater alors hier soir j'ai enfourné le dvd MGM qui offre une très très belle image !
En complément un doc plutôt interessant d'une quarantaine de minutes datant de 2000, essayant de délimiter l'apport de Terence Young sur la série. Monty Norman révèle aussi la véritable base mélodique du célèbre thème qui n'est autre qu'une banale chanson parmi d'autres...
Le film, lui, est quand même très statique mais possède le p'tit côté ringard que j'aime bien dans cette série. Et aussi parce que s'il passe pour un monstre de classe à travers les âges, Bond reste quand même un type franchement limite !
Le méchant Dr No. reste l'un des plus mémorables de toute la saga, même s'il a un temps de présence à l'écran très réduit. Un bon film mais qui a l'âge de ses artères !
Divine Calamity Andress under the mango tree !

[celia0]

Les Bond réalisés par terence young ont pris un sacré coup de vieux. Il m'a fallu du temps pour l'apprecier celui là. Il me rappelle un épisode de hawai police d'état.
Goldfinger et on ne vit que 2 fois tiennent mieux les années à mon gout.

[Morzhol]

Toujours un plaisir à revoir pour ma part : la Jamaïque, Ursula, Jack Lord, Bond qui tue de sang froid, les dragons et autres éléments de la base de No, etc. Pas le meilleur Bond, mais un film d'aventures sympa qui bénéficie du charme de l'époque.

Par contre, il y a une scène pour laquelle je suis mort de rire à chaque fois : James qui écrase une mygale avec la musique qui se synchronise sur ses coups.

Il me rappelle un épisode de hawai police d'état.

La présence de Jack Lord sans doute

[celia0]

ça doit jouer en effet
la scene de la mygale est tres kitsch en effet!

[Pierrot]

le dvd MGM qui offre une très très belle image !

Ce qui m'avait frappé moi, au contraire, c'était une qualité d'image plutôt limite. C'est le Z1 ou le Z2 dont tu parles ?

En complément un doc plutôt interessant d'une quarantaine de minutes datant de 2000, essayant de délimiter l'apport de Terence Young sur la série.

Cette vieille crapule de Terence Young est clairement le meilleur metteur en scène à avoir travaillé sur la série, même si il est plus à l'aise sur les épidodes suivants (y compris Goldfinger, dont il serait en grande partie le réal officieux).

Quand on revoit Dr No aujourd'hui, je trouve qu'il apparait de plus en plus comme un "brouillon" pour les épisodes suivants. Des tas d'éléments aujourd'hui indéboulonnables (le prégénérique, la chanson, certains codes graphiques, etc.) ne sont pas encore en place, même si d'autres sont par contre instaurés dès ce premier volet (la réplique "Bond, James Bond", le thème musical, une large part de la structure narrative et de la direction artistique).

Sinon, il est assez rigolo de lire les critiques de l'époque. Pour pas mal d'entre elles, le film apparaissait comme un summum de violence gratuite et de sexe débridé

[Morzhol]

Sinon, il est assez rigolo de lire les critiques de l'époque. Pour pas mal d'entre elles, le film apparaissait comme un summum de violence gratuite et de sexe débridé

Pour la violence, il y a quand même le fait que l'on a un héros qui tue un perso de sang froid, alors que l'autre est impuissant. Ca a du frapper à l'époque je pense. Par contre, pour le sexe débridé, c'est vrai qu'il n'y a pourtant pas grand chose. Quoique Dr No ne doit pas avoir de problème pour essayer la main fantôme

[celia0]

concernant le meutre de sang froid, je reviens à la charge concernant Roger Moore et son coté "boyscout". Dans l'espion qui m'aimait, il fait tomber du haut d'un toit de marakech (après l'avoir fait parlé) un méchant dont la vie ne tenait qu'à la cravate de roger!

[rusty james]

[quote]Et aussi parce que s'il passe pour un monstre de classe à travers les âges, Bond reste quand même un type franchement limite ![/quote

[Manolito]

Assez mitigé pour moi ce Bond, un peu curieux, assez kitsch, pour ne pas dire qu'il flirte par certains aspects avec le Bis (la douche anti-radiation, les maquettes...). Sean Connery parait modérément à l'aise. Excellent Joseph Wiseman en redoutable Dr. No, néanmoins...

[Le Cancre]

James Bond contre Dr No... Voyons l'année... 1962... Ha oui, ça explique certaines choses, non ?
Et puis à l'époque ça changeait des westerns et des polars. Un film d'espionnage mélant action, thriller technologique et glamour qui a apporté un nouveau genre (souffle ?) au cinéma; ce n'est pas rien...

[Pierrot]

Un film d'espionnage mélant action, thriller technologique et glamour qui a apporté un nouveau genre (souffle ?) au cinéma; ce n'est pas rien...

C'est pour ça que j'aime autant la série des James Bond (en plus de l'univers que je trouve fascinant) : ce sont des films qui, au delà de leur qualité artistique souvent discutable, ont à la fois profondément influencé le cinéma populaire tout en étant très révélateurs des tendances de leurs époques dans ce domaine et dans d'autres. Et la continuité permet de bien mesurer l'ampleur des changements.

James Bond contre Dr No... Voyons l'année... 1962... Ha oui, ça explique certaines choses, non ?

Le tournage de Dr No a commencé en janvier 62, donc plusieurs mois avant la crise des missiles de Cuba, si c'est à cela que tu fais allusion. Cela dit, le contexte "atomique" est en effet révélateur des névroses découlants de la guerre froide.

[Fatalis rex]

Ce soir sur France 3, 20h55.

[Manolito]

Revu sur le bluray français, mon premier contact avec un James Bond vintage en bluray. C'est évidemment une restauration de premier rang, effectuée par le studio Lowry pour la création d'un nouveau master 4K du film. Nous retrouvons les qualités habituelles des restaurations de ce studio, à savoir une image à la fois très propre et en même temps extrêmement bien définie, dans les moindres détails de l'image, bénéficiant de couleurs et de contrastes vigoureux et naturels. Il a été écrit que le film a été assez nettoyé niveau grain, mais j'ai trouvé que "Dr. No" garde quand même une granulation fine, mais assez constante dans la majorité des plans d'intérieur notamment, gardant au film un aspect cinéma naturel. On repère quelques poussières ou quelques plans moins nets que d'autres, mais c'est, sans surprise, une excellente restauration.

La bande son anglaise est en dts master non compressé 5.1. Bon, le film est au départ en mono (aucune piste mono n'est proposée) et il ne faut pas s'attendre au remix du siècle. Le travail est naturel et bien équilibré, agréablement dynamique, avec des timbres variés. On garde quand même une tonalité globale assez dure et sèche, voire légèrement agressive. Avec VF DTS et STF.

Le film lui-même souffre d'un rythme qui n'est pas toujours emballant, l'arrivée dans l'antre du "Dr. No" peut sembler trop tardive, il y a un certain manque de diversité dans les lieux de l'action. Le final n'est pas aussi spectaculaire que ce qu'on pourrait attendre d'un James Bond.

On apprécie néanmoins une mise en scène léchée et assurée de la part de Terence Young, et une vraie volonté de coller à la description du personnage James Bond tel qu'il est dans le roman - machisme et paternalisme inclus. Les gadgets et la science-fiction restent très limités. Jason Wisemen pose vraiment les bases de ce que doit être un bon méchant de James Bond : richissime, mégalo, cruel, etc... Last but not least, la beauté des James Bond Girls de l'épisode place la barre très haut pour les films suivants !

[Duncan Idaho]

...et une vraie volonté de coller à la description du personnage James Bond tel qu'il est dans le roman - machisme et paternalisme inclus.

et carrément raciste. Bond dans cet épisode ne fait que protéger les valeurs WASP de la Grande Bretagne colonialiste, ça se passe aux Caraïbes, quand même !
Mais c'est vrai que c'est tourné de façon à coller au mieux à l'image que les lecteurs s'en faisaient à l'époque. Les livres ayant eu un grand succès, le personnage était déjà archi-connu, il n'y a pas eu à le "créer" pour le passage à l'écran. Bond est l'archétype romancé du fonctionnaire britannique des services secrets, ce n'est pas encore un espion ou le super-héros des épisodes ultérieurs.
Ou, plutôt, Bond est encore le fantasme de son auteur.

[Manolito]

Le racisme de James Bond dans le film est super soft par rapport au livre, qui est vraiment hallucinant là-dessus. Avec par exemple des remarques du genre "ces gens ne sont même pas capables d'organiser un service de bus qui marche et ils veulent leur indépendance !" , etc...