
Scandelari à qui on doit déjà les violentes Brigades mondaines et surtout l'adaptation nécrophilo-zoophile SM


Si Vallois avec Johan carnet intime d'un jeune homosexuel nous plongeait dans l'univers gay parisien au fil des aventures d'un artiste à la recherche de Johan, son petit ami, en nous entrainant dans les lieux de drague sauvage, les rencontres d'une nuit ou d'une heure au détour d'un parc publique ou de toilettes, l'amour et la beauté même caché derrière une ombre d'amertume ou de dureté, étaient présents en filigrane, il en va tout autrement pour New York inferno même si le parcours est quelque peu semblable.
Scandelari nous plonge dans un univers crasse sans limite, bestial par instant, un monde de plaisirs sauvages, ou toute forme d'amour est absent au détriment du sexe pur et dur.
Il nous offre une des faces de l'homosexualité, des plaisirs masculins en général, un univers sans aucune limite.
Avec comme fil conducteur les lettres de son petit ami qu'il lit en voix off au fil du metrage pour retrouver sa trace, le réalisateur nous convie à decouvrir la vérité sur son départ, loin des images idylliques des magazines et des amours à l'eau de rose.
C'est une vision brute, sans concession des plaisirs homosexuels et de ce que peut être un homme dans le sens mâle du terme

Scandelari démontre simplement qu'en sexualité masculine il n'y a aucune limite dans le plaisir et que si jamais il en existait elles peuvent être sans cesse repoussées.
Sale, vicieux, obscène, violent, brute et brutale, New york City inferno est un voyage de l'autre coté de la face cachée de l'homosexualité comme on aimait en réaliser dans les années 70 loin des oeuvres qui la présentaient dans sa face la plus édulcorée.
Cette face cachée existe bel et bien et demeure certainement la plus répandue. A l'instar de Johan et d'autres oeuvres du même accabit tels les films de Dos Santos les metteurs en scène aimaient présenter leurs films sous forme de documentaire et prenaient comme protagonistes des marginaux qu'on suivait au gré de leurs fantasmes. Et cette outrance visuelle n'était que la parfaite illustration de ce monde masculin qu'on préfére taire au profit de visions plus buccoliques.
Le film de Scandelari est peut être le plus cinglant. Dés son arrivée, le héros découvre les joies du fist fucking dans un abbatoir aggripé aux cadavres d'animaux, leur sang servant de gel intime


Cette ouverture bestiale n'est que le début de l'aventure de Paul qui au fil des jours découvre New York et sa folie, paradis pour homosexuels. Lui si sage et reservé, homosexuel traditionnel peu ouvert aux formes de sexe hard va prendre de plus en plus de plaisir à se laisser aller aux relations extremes, dépasser sans cesse ses inhibtions et ses peurs, exploser ses propres limites. Son ami l'a quitté pour cela, il comprend désormais l'immensité des joies du sexe viril et souhaite de plus en plus le reconquérir;
New York city inferno nous entraine dans les endroits gay branchés, les boites gay où la baise est aussi importante que la danse, dans des quais désaffectés ou on se suit pour deux minutes de bonheur, farandole d'hommes qui se guettent et se tracent, dans des toilettes immondes et autres pissotières où les hommes s'aiment à la chaine tels des animaux



Il laisse le meilleur pour la fin, la découverte un peu trop longue de ce lieu dit « à la mode », une sorte de donjon de l'inavouable où se retrouvent amateurs de bondage, glory holes, cravaches.. véritable sabbat des plaisirs interdits, vertigineuse plongée dans ce que le sexe masculin a de plus pervers au son d'un groupe de métal experimental qui se déchaine dans tous les sens du terme sur un podium de fortune au milieu du cuir, des chaines, des fers, des fouets, des fists, des hand et foot-fucking.
On est ici dans une imagerie gay cuir ou les membres sont aussi épais que les moustaches des protagonistes, une pornographie crasse déguisée en pseudo-documentaire teinté d'une sorte de voile poupulaire un rien ringard typiquement 70s dont la bande son uniquement composée des titres de Village people première période comme San Francisco, Macho man...

Derrière son aspect noir, le film recèle tout de même quelques touches d'humour ou quelques séquences cocasses comme la rencontre de cette femme très libre chez un tatoueur, ce voyant arabe qui lit l'avenir dans le sperme qu'on lui éjacule dans la main

Les dialogues sont le plus souvent improvisés ou semi-improvisés et renforcent ce mélange fiction-réalité assez malhabile ici à l'image du film assez mal construit. Il a une tendance à enchainer de bonnes séquences aussi hard soient elles à des séquences grotesques et caricaturales à souhait du monde underground homosexuel qui cette fois cassent le coté sérieux de l'entreprise. Scandelari voulait au départ montrer la dureté de ce milieu gay qu'on tait par fausse pudeur, ce mélange nuit à son discours qui se voulait également un plaidoyer en faveur des droits des homosexuels à vivre leur sexualité au grand jour.

Pour le reste, Scandelari nous fait découvrir un New York insolite, souvent fascinant et beau.
Sous ses airs de documentaire racoleur, New York city inferno n'est que le reflet exact d'une homosexualité qu'on préfére tenir cachée pour mieux retenir que de belles amours fleuries ( beuh!) plus acceptables aux yeux de la bonne morale dite tolerante. C'est aussi une forme d'étude certes maladroite des différentes homosexualités qui existent et dont on ne préfère pas toujours parler alors qu'elles sont certainement les plus répandues.
On notera que les scènes de sexe ne sont en rien simulées, Scandelari s'est balladé dans les milieux new yorkais branchés, les donjons et autres hard sex club pour y filmer la vérité crue. L'amateur sera en extase!
Eric qui n'a qu'un mot à dire: Vive les hommes!