Espion(s) (Nicolas Saada,2009)

[dario carpenter]

Le premier film de l'ancien rédacteur des Cahiers du Cinéma vient de sortir...retour sur les passions cinéphiles du Mr ici:

http://www.dvdrama.com/news-31561-le-to ... -saada.php

[dario carpenter]

Le réalisateur interviewé par culturopoing:


http://culturopoing.com/Cinema/Espion+s-1635


"Il y a un truc qui me frappe en France aujourd’hui, c’est que quand on dit cinéma de genre, il faut comprendre soit, films pas très bien financés ou ultra gore, où le tour de force consiste à arracher l’œil d’un mec avec une épingle à nourrice, pour le manger ensuite aux petits oignons dans un chalet abandonné dans la Saône. Ou bien on est dans une espèce de truc rutilant, post-Henri Verneuil, où les commissariats font mille mètres carrés, où il y a des écrans plats dans chaque appartement, où tout le monde se balade en Volvo dernier modèle, et là, on est dans un ridicule un peu Conforama du genre."

[celia0]

J'ai pas compris, il insinue que les gens conçoivent les films de genres français comme il les décrit ou alors c'est lui qui conçoit les films de genre comme tel?

[celia0]

Je viens de lire en parti l'interview.
Les déclarations des "nouveaux" réalisateurs se ressemblent de plus en plus avec les même phrases: "j'ai pas voulu faire un vulgaire film d'action" "dans mes films ce sont les personnages qui priment sur le suspens et la tension". "j'ai choisis une musique discrète de peur qu'elle n'écrase le film". "là je suis fier de pas avoir mis de climax dans cette scène."
A croire que faire plaisir au public s'est se rabaisser à faire du michael bay. Des fois je me dit que si un nouveau réal français de la trempe d'Hitchcock surgissait, il serait immédiatement catalogué comme "vendu" ou comme un sous Besson.

[mercredi]

En effet, le réalisateur soumet ses thèmes et procédés de mise en scène au classicisme rigoureux qui, selon lui, singularise sa première source d’inspiration: “Vertigo”. Point de rebondissement scénaristique ici mais l’enchaînement tranquille et linéaire de quelques épisodes, pour la plupart directement liés à l'intertexte. Théâtralisation des apparitions féminines, fascination pour un portrait, altérité du partenaire; les références à l’oeuvre d’Hitchcock viennent enrichir les lieux communs du film d’espionnage (topoi de l’aéroport, des dossiers secrets, du sentiment de paranoïa...) afin de maintenir notre métrage dans le cadre policé d’un genre dont il ne tente jamais de transcender les codes. À une époque encline à associer la qualité d’un film aux ramifications, certes bruyantes, d’un scénario bien compliqué, “Espion(s)” affiche une neutralité originale. Même paradoxe quant à l’absence - fort surprenante - des effets de style (montage épileptique, filtres, ect...) utilisés régulièrement par nos contemporains en vue de personnaliser leurs créations.
A priori heureuse, cette évacuation du subjectif pour la fiction en tant que telle pourrait heurter certains tant il est vrai qu’à trop vouloir canaliser l’inspiration, l’excès de formalisme tendra naturellement à sonner creux.

[manuma]

Une très bonne surprise que cet élégant mélange de drame romantique et d’espionnage, à la réalisation impeccable, froide juste ce qu’il faut pour coller à son sujet, à l’interprétation sans fausse note, alternant fièvre et retenue, et surtout au scénario extrêmement satisfaisant, notamment dans sa volonté de laisser une petite part d'ombre à ses personnages centraux. Autant de qualités qui font que l’on passera sur les 2, 3 effets numériques à peine dignes d'un monster movie Sci-fi Channel auquel a recours le film dans ses quelques séquences d'action. Une chouette réussite made in France dans sa catégorie, qui arrive pas loin derrière Les Patriotes de Rochant.

[kill bill]

Marrant, j'étais persuadé d'avoir posté mon avis sur ce film.
Je l'avais vu et beaucoup apprécié lors de sa sortie en salles et je l'ai revu (et tout autant apprécié) récemment en DVD.
Un film d'espionnage moderne (pas forcément dans son filmage mais dans son sujet), qui apporte donc une belle pierre à l'édifice du genre. C'est filmé près des personnages, c'est d'ailleurs tout le sujet du film de Saada. Comment et jusqu'à quel point le renseignement, au nom de la raison d'état, peut manipuler les gens, briser des vies et des destins. C'était aussi le théme abordé dans la dernière partie des Patriotes, qui reste pour moi le mètre étalon en terme de film d'espionnage français.
Juste un bémol sur Espions. Dommage que le budget peau de chagrin n'ait vraisemblablement pas permis de peaufiner suffisamment les effets spéciaux, pourtant rares. Le cachet global du film s'en trouve écorné je trouve, et c'est vraiment dommage car Saada a bien contourné plusieurs écueils (la filature en bus et son aboutissement dramatique).
Bref, du bon cinoche solide et bien écrit.

[manuma]

Dommage que le budget peau de chagrin n'ait vraisemblablement pas permis de peaufiner suffisamment les effets spéciaux, pourtant rares. Le cachet global du film s'en trouve écorné je trouve, et c'est vraiment dommage car Saada a bien contourné plusieurs écueils (la filature en bus et son aboutissement dramatique).

Tout pareil. Et c'est franchement regrettable car s'il n'y avait pas ces quelques effets cheapos on ne réaliserait pas qu'il s'agit d'un budget modeste. Vraiment un petit coup de coeur, ce film.

[Superwonderscope]

Mouais... Je vous trouve bien indulgent, quand meme. Ce n'est certes pas un film indigent, il y a quelques belles scenes (celle sans dialogue dans le couloir de l'hotel) mais ce drame psychologique teinté d'espionnage aux accents hitchcockiens pus qu'évidents est quand meme bien insignifiant.
Ca sent le travail d'un eleve tres appliqué d'un lycee de Neuilly sur Seine. Propret, romantico-pouet pouet aux rebondissements prévisibles et doté d'un casting tout aussi Neuilly.
Geraldine Pailhas est quand l'une des plus mauvaises actrices de la terre aucune expression valable. Même quand elle est supposée etre choquée de la revelation sur son mari, c'est comme si elle avait perdu son paquet de macarons Ladurée! Canet refait sa tronche de basset atrophié qu'il trimballe depuis trop longtemps. Ils n'ont d'auatnt plus aucune alchimie. Leur scène de baiser torride est aussi excitant que la reproduction des ornithorynques. C'est curieux a voir mais pas impliquant pour deux euros. Les autres sont fonctionnels, et Girardot ne m'a pas du tour convaincu dans son rôle de superflic qui passe comme une ombre.
Les dialogues sont trop écrits Pour être crédibles. Bref, cette vision atmosphérique du Cary Grant des annees 2010 pris dans un engrenage d'espionnage ne vaut guere que par sa puotographie de grisaille des sentiments Parfaitement rendue. La musique (Cliff Martinez, je crois?) colle bien au ton général.
Et en effet, ces effets spéciaux tout pourris et cette fusillade a la con, avec la nana du MI5 qui refile au moment opportun un flingue a Canet alors qu'il n'en a pas vu l'ombre d'un seul pendant le film? N'importe quoi! Et il a appris a tirer où? Ce final est juste ridicule. Ca m'a achevé.
Un pensum de p'tite bite cinephile , rien de plus.

Vu sur une diffusion tele quelconque hier soir, je sais plus sur quelle chaine (Canal+ ?) ?

[dario carpenter]

cette vision atmosphérique du Cary Grant des annees 2010 pris dans un engrenage d'espionnage ne vaut guere que par sa puotographie de grisaille des sentiments Parfaitement rendue. La musique (Cliff Martinez, je crois?) colle bien au ton général.
Et en effet, ces effets spéciaux tout pourris et cette fusillade a la con, avec la nana du MI5 qui refile au moment opportun un flingue a Canet alors qu'il n'en a pas vu l'ombre d'un seul pendant le film? N'importe quoi! Et il a appris a tirer où? Ce final est juste ridicule.

J'ai trouvé le postulat de départ et donc cette fin too much même si curieusement j'ai trouvé le film plutôt agréable à regarder ...dans le commentaire audio Saada revient sur le fait que le film a été critiqué par son manque de réalisme, selon lui l'ex boss de la DST aurait déclaré que c'était le film le plus juste sur le sujet Dans le com Saada loue aussi le travail du chef op et la scène de baston chez Canet or j'ai pas trouvé les deux très convaincantes. A part ça et les quelques CGI foireux en effet l'histoire et la virée dans Londres la cosmopolite restent curieusement assez prenantes, malgré tout..