Marié et père de deux enfants, Oscar Wilde s'éveille à son homosexualité auprès de Robbie Ross, un jeune ami canadien. Le destin de Wilde bascule définitivement quand il s'éprend de Bosie, un jeune poète aristocrate en conflit avec son milieu d'origine...
Pour les amateurs de fantastique, le nom de Brian Gilbert est associé au récent "Les témoins", film d'horreur avec Christina Ricci tourné dans les îles anglo-normandes. Au cours des années 90, il tourne quelques films aux sujets très "officiels" tels que l'adaptation du best seller "Jamais sans ma fille" ou des biographies filmées dédiées à Thomas Eliott et Oscar Wilde. Cette dernière a la particularité de se centrer essentiellement sur la vie privée de son auteur, son homosexualité (le film commence pour ainsi dire avec sa découverte tardive par l'écrivain), ses amants, et bien sûr le procès à scandale qui brisa la carrière et la vie de l'homme de lettres irlandais.
Vu aujourd'hui "Oscar Wilde" frappe par une galerie de jeunes acteurs appelés à émerger par la suite. Evidemment, Stephen Fry ou Vanessa Redgrave étaient déjà bien connus. Mais on ne peut pas en dire autant de Jude Law et Michael Sheen (qui n'avaient que quelques petits films à leur actif auparavant) ; ou Ioan Gruffudd, James D'Arcy ou Orlando Bloom qui apparaissaient pour la première fois au cinéma ! La relation de Wilde et Bosie est décrite comme assez sage, plaçant le sentiment d'affection platonique, la tendresse et la consolation, au-dessus des contingences physiques.
L'interprétation est d'un bon niveau, dominée largement par Stephen Fry, la reconstitution de l'Angleterre d'alors est visuellement très léchée et réussie. Nous restons tout de même sur une impression d'académisme assez sage, d'un film faisant presque totalement l'impasse sur le travail littéraire et la personnalité intellectuelle de Wilde (on saura qu'il est brillant, qu'il a du succès, mais guère plus...). Jamais "Oscar Wilde" ne prend le risque de sortir des rails ou de nous décrire un brin de réelle ambiguïté dans son personnage principal. Il en ressort un film pas inintéressant, pas ennuyeux, mais aussi lisse et sage, assez vite oubliable...
Vu sur le dvd français CTV (d'abord distribué en 1999 par film office, puis en 2003 par TF1). La copie image 2.35 16/9 a pas mal de bruits vidéo et propose une compression parfois suspecte, ainsi que des petites saletés assez fréquentes. La définition n'est pas au top non plus et dès le générique d'ouverture, il apparaît que le cadrage est légèrement penché. Malgré cette énumération trahissant un transfert daté, le rendu très naturel et agréable des contrastes et des couleurs fait tout de même de cet "Oscar Wilde" une expérience home cinéma correcte. La bande son anglaise (dolby stéréo) est très convenable, mettant très en avant les dialogues avec une clarté maximum. La VF est aussi en dolby stéréo.