Sarah Cornell a vu un homme précipiter une femme sous un métro en pleine course. Elle est prête à témoigner mais l'inspecteur de police chargé de l'enquête, Jo Brody, n'est autre que l'assassin. Il menace Sarah d'enlever son fils et la poursuit inlassablement ...
Réalisé par Herschel Daugherty, un abonné à la mise en boite d’épisodes de séries télé ayant connu la télévision américaine à ses tout débuts, She cried murder offre son rôle central à la blondinette Linda Day George, croisée dans moult séries télé ainsi qu’aux côtés de son mari Christopher George dans plusiuers sympathiques petites bandes comme le Day of the animals de William Girdler ou l’inénarrable Sadique à la tronçonneuse de Juan Piquer Simon. Le scénario est co-écrit par le futur réalisateur télé canadien Timothy Bond (également auteur une décennie plus tard du script de l’Happy birthday to me de J. Lee Thompson).
She Cried murder n’est clairement pas un produit télé révolutionnaire. C’est filmé sans zèle, sans débordement d’idées par un téléaste essentiellement soucieux de conférer un rythme correcte à son entreprise. C’est tout juste s’il cherche à instaurer une petite atmosphère d’angoisse lorsque la situation ou le décor s’y prêtent, ne donnant ainsi que très peu de relief à une scène comme celle du théâtre abandonné, avec ces 2 étranges personnages de clochards surgissant de nulle part. Et lorsqu’il se risque à casser la linéarité de son récit, en ouverture de film et dans une courte séquence flash-back de pré-générique de fin, ça reste très sage dans la démarche, voire même un peu kitsch. Cette remarque étant faite, on ne peut contester non plus l’efficacité globale de l’œuvre. She cried murder, c’est 74 minutes de suspense urbain sans aucun temps mort. Une fois les bases – ultra classiques – du récit posées, l’ensemble se réduit ainsi à longue course-poursuite entre l’héroïne et son prédateur, incarné par un Telly Savalas qu’on a par ailleurs connu peu plus inquiétant en bad guy. Pas de surprise, rien de très spectaculaire dans tout ça, mais de l’efficacité donc, et un récit cohérent et bien tenu qui nous offre quelques belles prises de vue de la ville de Toronto, son port, son centre-ville, son métro et son dépôt ferroviaire.
En résumé, un bon petit produit télé seventies comme les aime Bluesoul. Diffusé en ce moment sur Ciné Polar en VF sous son appellation française : L’Assassin du métro.