A la fin du XIXe siècle, au Texas, l'inflexible shérif Howard Nightingale traque sans pitié les hors-la-loi. Candidat au poste de sénateur, il axe sa campagne sur le thème de l'insécurité. Rien ne lui paraît superflu pour asseoir sa popularité et gagner des voix. C'est ainsi qu'il extermine de nuit les membres de la bande de Jack Strawhorn, qui s'était réfugiée dans une grange après un fructueux hold-up. Strawhorn, qui a échappé au coup de filet, se rend dans la ville de Tesota, abat le complice qui l'a trahi et le shérif local, avant de se réfugier dans les montagnes. Nightingale parvient à l'arrêter et fait une entrée triomphale en ville avec son prisonnier.

Posse est la seconde réalisation de Kirk Douglas après Scalawag, signé 2 ans plus tôt. La star américaine est également producteur et co-interprète principal de l’affaire aux côtés de Bruce Dern, alors valeur montante du box-office américain très apprécié des cinéastes mavericks de l’époque. Le scénario est signé Christopher Knopf, qui venait de brillamment s’illustrer à ce poste chez Robert Aldrich et Jerrold Freedman en signant les scripts de leurs respectifs Emperor of the North pole et A Cold night’s death (le bougre avait également signé 20 ans auparavant le scénario d’une très sympa petite bande de cape et d’épée avec Edmund Purdom et Roger Moore intitulée Le Voleur du roi).
Le film surprend d’emblée par sa solidité, l’assurance de sa réalisation. Un travail classique, mais de vrai professionnel qui sait imprimer une belle efficacité à ses séquences d’action – voir l’attaque / massacre par la brigade de la bande de bras-cassés hâtivement recrutée parle complice de Strawhorn - faire passer une idée, bâtir une ambiance par le seul biais de la mise en scène et l’image, et sait profiter du format scopique qu’il a à sa disposition. A ce titre, la photo de Fred J. Koenekamp est ultra classe. L’autre gros atout de Posse, c’est son scénario, d’une ambition là encore inattendue. On est efectivement dans un film avec un fond riche et ambitieux rappelant les meilleurs Aldrich de l’époque dans son mélange de désenchantement lyrique et de discours contestataire entrecoupé de brusque accès de rage. Sans doute la conclusion manque t’elle un peu de noirceur et de lucidité pour égaler totalement les Ulzana’s raid et autre Twilight’s last gleaming du grand Bob, mais ça reste quand même une belle réussite, portée avec cela par une confrontation entre Kirk Douglas – détestable à souhait – et Bruce Dern, un peu moins paumé que d’habitude derrière sa cool attitude, qui ne manque ni de sel ni d’intensité. A signaler enfin une intéressante partition musicale de Maurice Jarre, non dépourvue d’ironie par moment.
Diffusé il y a quelques temps sur Ciné Cinéma Classic en VM dans une belle copie. Titre français : La Brigade du texas.