A La Havane, à la fin des années 50, la riche famille des Felove est emportée dans la tourmente qui mène Cuba vers la Révolution...
L'acteur Andy Garcia signe avec "Adieu Cuba" son premier long métrage en tant que réalisateur. Il faut savoir que sa famille a quitté Cuba alors qu'il était enfant pour Miami, juste après l'échec de le tentative d'invasion US de 1961. Il s'est aussi beaucoup passionné pour la musique cubaine signant plusieurs documentaires à son sujet...
Le titre américain (la cité perdue) décrit plus précisément le film en se référant en fait à La Havane. Le principe du film étant de suivre la Révolution à partir de La Havane. Si Garcia décrit sans faire de cadeau la dictature cruelle qui précéda la révolution, il signe aussi un film violemment anti castriste, avec notamment un portrait de Guevara en brute sans scrupule, assez éloigné des oeuvres récentes plus ou moins fascinées et hagiographiques ! C'est clairement le point de vue des exilés politiques de Floride...
Garcia réunit autour de lui une jolie brochette d'acteurs dont le plus international des acteurs cubains, Tomas Milian, dans le beau rôle du patriarche de la famille Felove. Nous rencontrons aussi des vedettes comme Dustin Hoffman ou Bill Murray.
Nous suivons essentiellement l'action du point de vue de Fico Felove, joué par Andy Garcia, propriétaire d'un club luxueux, où se croise le tout-Cuba. Garcia est certainement fasciné par la musique cubaine et farcit son film de telles morceaux ou chorégraphies parfois de façon envahissante, ou en effectuant des montages parallèles aux résultats pas très heureux. Le personnage de Bill Murray, supposé apporter un contrepoint ironique et distancié, fonctionne ainsi assez mal. Et que dire des deux irruptions de Hoffman en parrain de la pègre cubaine, pour le moins pas très claire ni adroite...
"Adieu Cuba" est une chroniques d'évènements politiques autant que la restitution nostalgique d'une douceur de vivre et d'une identité nationale fagocitées et emportées par les vagues de l'Histoire. La charge n'est pas toujours subtile, mais les intentions sont indéniablement sincères. Il s'agit certainement un "labor of love" pour Garcia, ayant aussi le mérite de nous apporter un point de vue moins naïvement gauchiste que la vague de films récents sur la révolution cubaine !
A voir en doublé avec "Soy Cuba" pour avoir deux points de vue sur une Histoire, la vérité se trouvant sans doute quelque part entre les deux !
Le film a été tourné en République Dominicaine... Pas question de le tourner à Cuba, évidemment !
Dispo en dvd français chez metropolitan. Vu pour ma part sur une édition locative sans bonus, mais il existe une version vente collector blindée de suppléments...
