






Grand spécialiste de la série B à qui on doit quelques fleurons du Bis mexicain René cardona Jr est par excellence le réalisateur de l'ennui mais qu'on aime pourtant regarder tant la plupart de ses oeuvres aussi ronflantes soient elles ont quelque chose de particulier, généralement une atmosphère indicible noyée dans un fatras d'ennui. La nuit des 1000 chats n'échappe pas à la régle et a même au fil du temps réussi à atteindre un petit statut de film culte.
Un aristocrate étrange, Hugo, traque quelques jolies jeunes filles, mariées ou non, afin de les inviter dans sa propriété, un ancien monastère perdu au milieu de la foret, afin de les donner en pature a une horde de chats qu'il garde enfermés dans un enclos en prenant soin de garder leur tête qu'il conserve en guise de trophée dans des bocaux...
Très interessant scénario vu ainsi qui sous la houlette de Cardona Jr est totalement gaché par une mise en scène anémique et inexistante, une interprétation indolente et une totale incohérence dans l'histoire qui soudainement devient ridicule car restée au stade de brouillon.
Tourné à Mexico et à Acapulco, il va falloir au spectateur subir d'interminables séquences de vols aeriens en helicoptère sur fond de musique disco franchement laide car notre héros, Hugo, est un invétéré adepte de la drague par hélico

Il survole de superbes propriétés afin d'y repérer de charmantes bourgeoises qu'il épate du haut de son engin ailé afin de les attirer dans son lit. Etonnant et particulier mais ces scènes constituent la moitié du film qui soulignons le ne dure que 63mn!!!! Long, très long et la somnolence nous guette.
On oubliera les pseudo ébats de notre Don Juan caché derrière ses enormes lunettes noires constitués de quelques scènes de lit très édulcorées et statiques et quelques plans de nudité très chastes.
Se greffent à cela quelques belles images de plages, de rouleaux de vagues, de plages isolées et de forets mexicaines, l'histoire se traine et les personnages sont totalement inexistants, simples silhouettes qui passent et trépassent.
La nuit des 1000 chats n'est pourtant pas dénué de tout interet et comme d'accoutumée, Cardona a su insuffler à son oeuvre une aura fort particulière voire malsaine lors des séquences de meurtres.
C'est tout d'abord le contexte: un monastere ou plutot un cloitre, vieille ruine perdue au milieu de la foret, qui rapellera à l'amateur un certain cinéma gothique, avec ses cryptes et ses souterrains humides, ses pièces aux décors ancestraux, les portes et les grilles qui grincent et surtout cet inquiètant valet boiteux et muet qui sert et suit Hugo dans ses morbides occupations. On regrettera que Cardona se débarrasse trop vite de ce personnage qui donnait à l'histoire une aura angoissante.
Ce sont ses têtes conservées dans des bocaux comme d'ignobles trophées qui jonchent une table, cette collection d'animaux empaillés inquiètant qui sert de décor notamment à la chambre où Hugo fait l'amour à ses victimes avant de les tuer.
Mais le grand interet du film ce sont ses chats, une centaine de chats tenus enfermés dans un enclos que surplombe une pièce d'où Hugo jette en pature les corps hachés menus de ses victimes afin de nourrir les félins agressifs qui dévorent la viande sanguinolente avec avidité.
Ces scènes ont quelques choses de quasi hypnotisant, illustrant une folie sanguinaire pimentée d'une once de cannibalisme puisque Hugo aime lui aussi croquer de petits morceaux de viande humaine tout en admirant ses matous.
Par instant, Cardona parvient par le biais de ralentis à faire naitre une atmosphère presque onirique notamment lors de la scène où une victime court à perdre haleine pour échapper au valet qui la poursuit avec un sécateur et la tue alors qu'Hugo chasse les oiseaux. La mort de l'oiseau se confond alors à l'agonie de la jeune femme.
La bande son est composée de grincements, de musique lourde et des miaulements assourdissants des chats, créant un malaise certain qui contribuent beaucoup à l'atmosphère de ses scènes.
Interessant aussi est le look qu'arbore Hugo, sorte de Casanova dont le visage est dissimulé derrière d'enormes lunettes noires, dandy psychédelique chapotté, imperturbable qui chevauche sa moto comme une sorte de Démon.
Pour accentuer le coté exploitation, nous nous régalerons de quelques images de maltraitance animale comme ces chats jetés comme des ballons et la chasse aux oiseaux, l'amateur de tueries animales sera heureux comme le fut Eric!

Malheureusement, ces instants fort réussis se noient dans une incohérence flagrante. Jamais ne nous saurons qui est Hugo, d'où lui vient cette folie. On nous parle d'une collection ancestrale mais tout est confus, flou, parfois inexpliqué.
Cardona mélange sans intelligence la réalité et les passages rêvés dans une confusion assez navrante sans parler du ridicule des situations et le comportement des victimes. Cardona ne suit aucune logique, mélange tout un fatras de thèmes divers où le monomithique Hugo Stiglitz, acteur fétiche du réalisateur, déambule avec un effarant monolithisme. Les dialogues sont creux et n'aident en rien un film basé sur l'insipidité.
Dommage car Cardona tenait là une histoire fabuleuse particulièrement malsaine qu'il a réduit à un brouillon épuisant par son incapacité. La fin à l'image du reste du film n'offre aucune surprise puisqu'on devine très vite comment cela se terminera. Et c'est donc frustré qu'on voit le mot Fin apparaître.
La nuit des 1000 chats par ses quelques moments de réelles beautés, ses reminescences gothiques, son aura malsaine et son histoire avortée lui ayant apporté ce statut culte demeure tout de même une curiosité pour amateur de cinéma Bis qui la regardera avec un certain plaisir en prenant soin de faire avance rapide sur les interminables séquences de drague et de survol aerien.
Aux cotés de la barbe de Hugo Stiglitz, une horde de pouffs embourgeoisées telles la Velazquez, la Comer, la Angely ou la Linder. L'amateur de garces 70s les admirera passer pour mieux perdre la tete!

Le corbeau qui perd la tete face à de jolis minets!!

