Réalisé par le trio belge Zeno, Garny et Ferbus, Des morts se veut un documentaire on ne peut plus sérieux sur la mort de façon très générale à travers le monde, comment elle est vécue, comment on s'y prépare, comment elle est perçue, tout en donnant au spectateur une vision assez large de cette dernière dans ce qu'elle peut avoir de plus sacrée ou de plus atroce.
Des morts fait intégralement partie de ce qu'on apelle le shockdoc et l'amateur de ce genre fort décrié tout comme l'amateur de mondo y trouvera son compte ce qui signifie son lot d'atrocités et d'images souvent insupportables mais qui ne sont pourtant que le reflet de ce que la vie a de plus affreux: la mort.
Ce qui différencie principalement Des morts des autres mondos est l'approche quasi scientifique que les réalisateurs ont tenté ici d'en faire à travers des images prises aux quatre coins du monde afin de nous faire découvrir comment la mort est vécue dans de nombreuses cultures tout en faisant un parallèle avec notre monde occidental.
Ici point de commentaires de la part des réalisateurs, aucun narrateur en voix off. Les seuls dialogues proviennent des croque-morts eux mêmes expliquant leur travail, des medeçins, des embaumeurs, des scientifiques présentant leur travail dans ce qu'il a de plus horrible parfois même avec un brin d'humeur voire de candeur afin de désamorcer involontairement peut être le tragique et l'insupportable.
Cette importante différence enlève au film une bonne part de son coté cinéma d'exploitation où souvent on use et abuse des séquences chocs et complaisantes pour en faire un instrument voyeuriste. C'est sous le joug de la science et de l'éthnologie que les réalisateurs ont choisi de placer leur film même si par certains aspects Of the dead reste en soi une forme de cinéma d'exploitation destiné à un public avide de sensations nauséeuses et malsaines.


Le film s'ouvre en Thailande avec une cérémonie funéraire où on enterre une mère depuis peu décédée. Son corps est amoureusement habillé de ses plus beaux atours tandis que les prières s'étendent sur des jours ( Les chants religieux sont traduits en anglais) tant et si bien que le corps se gonfle sous l'effet des gazs, se déforme, se décompose et se couvre de mouches qui tourbillonnent en essaim


A ses préparatifs s'ajoutent le sacrifice de boeufs qu'on fracasse vivant à violent coups de battes avant d'enfin enterrer le corps si putréfié et enflé qu'il ressemble à un gros insecte larvaire. Hmmm!!

Cette cérémonie est comparée à nos cérémonies mortuaires où les corps sont préparés, embellis, soignés pour donner au défunt un air de vie pour mieux tromper la mort qu'on redoute tant chez nous tandis que la cérémonie ne dure que quelques heures sous une musique parfois festive. ( On écoute ici Get up and boogie alors que le corps est emmené au cimetière


En occident, le mort doit reluire afin que le défunt emporte avec lui une forme d'orgueuil post-mortuaire. Les corps sont vidés, préparés, embaumés, plongés pour l'éternité dans de magnifiques cercueils aux prix exorbitants qui finiront dans de splendides cimetières. L'occidental emporte avec lui sa vanité, figeant dans l'artifice sa beauté.
Suit le témoignage d'une veuve dont le mari emporté par un cancer demeure présent au quotidien à travers une vidéo où il se confesse à une nonne avant de mourir, manière pour cette femme de le resusciter chaque jour à volonté.
Of the dead nous présente dans ses moindres détails aussi un charnier de bébés momifiés


A cela s'ajoutent l'exhumation de cadavres, de longues séquences d'embaumement dont les détails les plus anatomiques ne nous sont point épargnés

Of the dead contient l'essence même de tout shockdoc et ravira en cela un certain public qui y trouvera ce qu'il attend de telles productions, un public qui cette fois pourtant malgré l'horreur du contenu sera plus fasciné dans le sens le plus macabre du terme que répugné.
Of the dead est une approche certes abominable de la mort mais vue ici avec une certaine intelligence et n'est en définitive que le reflet le plus strict de ce qu' est justement la mort dans ce qu'elle peut avoir d'hypocrite, de terrifiant, d'insupportable ou de beau.
Amateurs de souffrances, de caméra vérité, pour tout ceux qui comme Eric se vautrent dans la complaisance et le malsain nauséeux, un indispensable mondo a déguster comme moi bien au chaud sous la couette avec quelques chocolats de Noel! Ce fut un régal.

Ne revons pas: on n'aura jamais ca a Gerardmer! Zzzzzz!

Le corbeau païen dont les cendres seront versées dans l'urine des impies.
