Agora - 2009 - Alejandro Amenabar

[Manolito]

A Alexandrie sous domination romaine, au quatrième siècle après Jesus Christ, les tensions se font vives entre les païens et les chrétiens, ces derniers étant de plus en plus nombreux. Dans cette ambiance électrique, la philosophe Hypatia s'interroge sur le fonctionnement de l'univers...

Cinq ans d'attente pour cette production espagnole à gros budget, tournée à Malte et en langue anglaise... En sortant de la salle dans laquelle je suis rentrée avec beaucoup d'optimisme, on se demande si cela valait vraiment le coup... Amenabar déçoit e fait, avec "Agora" un de ses films les plus faibles. La distribution est fade. Le récit de ce moment de l'Histoire rarement montré au cinéma, hésite entre schématisme un peu lourd et des divagations sur la nature du cosmos qui ne fonctionnent pas bien. Le message est louable et sympathique, le spectacle est présent, la virtuosité d'Amenabar est présente, tout en restant discrète. Mais la mise en oeuvre déçoit tout de même. Un grand sujet, de grands moyens, un grand réalisateur... pour un long métrage seulement respectable, manquant de souffle, dont le lyrisme ne décolle jamais vraiment.

Sorti cette semaine au cinéma en France...

[Duncan Idaho]

je devais aller voir ce film hier soir, mais j'ai reporté à vendredi. Autant dire que je ne l'ai pas encore vu. Mais ce que je sais à propos d'Hypatia, c'est qu'elle est morte d'une manière atroce (mais est-ce dans le film ?) en défendant la Bibliothèque d'Alexandrie dont elle était pour ainsi dire l'administratrice. Plus qu'un péplum, c'est un plaidoyer contre l'obscurantisme religieux face à la science. Le physicien et écrivain Carl Sagan considérait la destruction de la Bibliothèque comme le pire événement de l'Histoire, dans le sens où le Savoir perdu alors a retardé le développement de l'humanité de près de 700 ans. En gros, avec la Bibliothèque, on se serait évités tout le Moyen-Age dans ce qu'il a eu de pire, l'Inquisition et ses bûchers, les Croisades et les guerres de religion, etc... ah merde, je me remets à pontifier.
N'empêche, un monde avec la Bibliothèque serait radicalement plus avancé et pacifiste que le nôtre !

[Duncan Idaho]

bon, ça y est, je l'ai vu, et comme Manolito je suis déçu. La reconstitution est excellente, les décors fouillés, le rendu d'Alexandrie très crédible, mais à vouloir nous montrer des gens qui se trompent de colère Amenabar rate sa cible et livre un film fade où les enjeux mal expliqués s'embourbent dans un mélo. Hypathia devient une intello fille à papa obnubilée par la marche des astres et incapable de voir le monde réel se modifier sous ses yeux, ce qu'elle paiera de sa vie, les enjeux religieux se changent en enjeux politiques, l'évêque d'Alexandrie ne manipulant ses fidèles que pour conquérir et garder le pouvoir sur la cité face à ses ennemis, civils et religieux, et je ne parle pas de l'intrigue amoureuse à la mords-moi l'noeud qui n'amène rien au scénario, hormis les séquences larmoyantes (ou supposées telles) avec l'ancien esclave de la belle, devenu ardent "fou de Dieu", mais qui par amour fait tout pour sauver sa maîtresse des griffes de ses propres compères hystériques. Lesquels ont tout des hordes imbéciles qui crient "Allah Akbahr !!" dans les mauvais films américains. Et l'épisode supposé être le plus important du film, le sac puis l'incendie de la Bibliothèque, n'est décrit là que comme un événement mineur et sans trop d'importance, et sans motif précis si ce n'est bien sûr la haine des Chrétiens contre les autres religions dont la Bibliothèque serait le sanctuaire.
Bref, malgré la précision des détails, ce film est une soupe. De bonne qualité, mais fade si le sujet vous intéresse, ou carrément immangeable si vous pensiez voir un autre Gladiator.
Donc un film à voir uniquement pour les décors.

[Plisken]

J'ai adoré !
La "parabole" politique associée à l'émergence du christianisme et donc de ses conflits tout en contant la vie d'un femme moderne m'a totalement conquis

Rachel Weisz est extraordinaire et quel charme

Vivement le BR

[comte vonkrolock]

Vu en BR y pas très longtemps et si le film ce laisse voir, j'en ressort un peu comme Manolito avec l'exact sentiment retranscris ci-dessous

Le message est louable et sympathique, le spectacle est présent, la virtuosité d'Amenabar est présente, tout en restant discrète. Mais la mise en œuvre déçoit tout de même. Un grand sujet, de grands moyens, un grand réalisateur... pour un long métrage seulement respectable, manquant de souffle, dont le lyrisme ne décolle jamais vraiment.

Reste cette émancipation de la femme sujet porteur du film. Qui malgré tout ne donne pas envie d'y revenir.
Le BR est d'une très belle fracture technique.

[rusty james]

Bon bein on est d'accord, grosse déception
Heureusement que l'image est vraiment joli parce que pour le reste... On perd des personnages en route, du coup on se détache d'eux, le discours tient pas de debout, etc.
Vraiment je sais pas ce qu'il a foutu avec son pote Matteo Gil sur le scénario mais y'a un vrai soucis.
Je trouve par contre quand même que Rachelle Weisz s'en sort bien, elle est toujours aussi belle il faut dire, et ça aide pas mal.
Nan pas grand chose à dire, c'est plat et ça manque de fond, pour un tel sujet c'est quand même le comble...