Un cambrioleur tombe par hasard sur un cadavre qu'il photographie avec son téléphone portable. Un quartier d'Ystad étant justement en proie à une série de cambriolages, trois propriétaires décident de monter une patrouille locale. Croyant avoir affaire à leur homme, ils poursuivent et tabassent un ouvrier polonais qu'ils laissent en foret. Lorsque sa voiture est retrouvée brulée et que son corps est introuvable, l'inspecteur Wallander (Krister Henricksson) et son équipe se retrouvent à la croisée de multiples chemins. Surtout lorsque le téléphone portable de l'ouvrier révèle la photo du cadavre féminin... ou est-ce un mannequin volé auparavant?
Histoire assez complexe, peut-être plus qu'à l'habitude, mêlant une thématique récurrente dans les diverses enquêtes de l'inspecteur. A savoir des immigrés en proie à la maladresse et incompréhension des locaux, des meurtres bizarres, des affrontements au sein même de la police d'Ystad... et bien sur en filigrane, l'évolution de l'Inspecteur dans sa vie privée, intimement liée aux affaires qu'il traite.
Il y a un vrai savoir-faire (presque routinier, en fait) dans le mélange intrigue policière/suivi psychologique et évolution des rapports entre chaque protagoniste de la série. Qu'on prenne le film de manière individuelle ou en suivi de la série d'adaptation, cela n'enlève rien à la compréhension de l'ensemble. Wallander est un vieux loup solitaire, avec des réflexes de protection et une valse hésitation sur sa vie privée. Ici se développe un lien avec la procureur Katarina Ahlsell (Lena Endre), présente depuis quelques films et qui lui mène pourtant la vie dure. C'est fait par petites touches, via des dialogues courts et fins. les deux acteurs jouant sur un mode très retenu, on croit vraiment à leur sentiments naissants.
Quant à l'enquête, elle sait plutôt bien jouer sur les apparences et les pistes parallèles à priori sans lien. Le film exploite bien les problèmes actuels rencontrés en Suède (des trucs nouveaux en Suède comme des jeunes casseurs désœuvrés, des trafics en tous genres, le manque d'intégration des immigrés de l'ancien bloc de l'est...) vs la crainte des locaux de voir bousculée leur vie quotidienne. L'irruption de meurtres (ou pas, puisqu'il n'y a aucun cadavre) et la suspicion généralisée entre chacun est bien vue, jusqu'à la résolution finale adroitement amenée et bénéficiant toujours d'un contrepoint social intéressant.
Ca reste bien sûr un téléfilm, mais d'un niveau tellement supérieur à ce que l'on voit chez nous...
Vu sur le DVD de chez Svensk Filmindustri. 1.78:1, 16/9e. Le film ayant été tourné au printemps, cela se ressent avec une photographie grise qui colle au ton maussade du film. 87mn.
piste DTS ES 6.1 là aussi plutôt impressionnante pour un tel produit (l'explosion est redoutable, tout co!!me certains effets sonores qui ont fait trembler toute ma pièce!)
avec des st anglais.
en bonus : 16 films annonces des précédentes adaptations.