L'Ours en peluche - Jacques Deray (1994)

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
manuma
Messages : 3001
Enregistré le : dim. mai 08, 2005 9:44 am
Contact :

L'Ours en peluche - Jacques Deray (1994)

Message par manuma »

Bruxelles, l'éminent gynécologue Jean Rivière reçoit dans sa luxueuse maternité de prestigieuses clientes venant du monde entier. Un soir au téléphone, un inconnu menace de le tuer en l'accusant de la mort d'une femme. Laissant Christine, son épouse jalouse mais compréhensive qu'il devait accompagner au théâtre, il rejoint sa maîtresse Holly.

Image


L’ours en peluche est la neuvième et ultime collaboration entre Jacques Deray et Alain Delon. Je n’apprendrais rien à personne en annonçant d’emblée que le film ne constitue pas franchement le sommet de leur association.

Tiré d’une nouvelle de George Simenon, le film situe son action à Bruxelles, même si – co-production italo-française oblige – Delon est ici presque exclusivement entouré d’interprètes italiens, dont la pulpeuse Francesca Dellera dans un beau rôle de potiche.

En médecin accoucheur menacé de mort, Delon, lui, l’a joue une fois de plus grand seigneur. Tout est dans le regard et la gestuelle. Et lorsqu’il consent à nous balancer une réplique, c’est généralement pour envoyer paître son interlocuteur. Ce qui donne lieu à plusieurs scénettes aussi singulières que cocasses (la rencontre avec le témoin du suicide sur les rives du canal, celle avec sa mère, au cours de laquelle il ne prononce pas un mot). Le reste de la distribution est au diapason, c'est-à-dire surjouant à fond. Il y a bien quelques bons mots dans les dialogues – probablement ceux issus directement du texte de Simenon - mais ceux-ci ne passent pas du tout ici. Tout sonne faux, tout fait artificiel. A noter cette réplique qui semble tenter la double interprétation sur le mode Delon le personnage / Delon la star de légende, lorsqu’un pote médecin de Delon tente de lui retaper le moral à la veille de son affrontement avec l’homme qui le menace de mort : « Il faut que tu continues de croire en toi … même si tu es un peu mégalomane, c’est encore mieux ».

J’ai l’impression que de son côté Deray a tenté de retrouver l’atmosphère particulière, proche du rêve éveillé, combinant solitude et menace sourde, qui fonctionnait plutôt pas mal sur son Papillon sur l’épaule. Mais là encore, malgré quelques éclairages réussis et quelques belles prises de vue de Bruxelles, signés Luciano Tovoli, on ne marche pas. C’est trop mou dans le rythme, trop appuyé dans ses quelques effets.

La seule surprise du film, c’est sa fin … pas très sérieuse, limite grotesque même, mais qui a donc au moins le mérite d’être inattendue.

Selon IMDB, Dardano Sacchetti a participé à l’écriture du film mais son nom n’apparaît pas au générique. J’imagine qu’il n’a bossé que sur la version italienne du film. Enfin, Martine Brochard joue dans le film mais je ne l’ai pas reconnu. Si quelqu’un peut me dire quel rôle elle interprète …
Zecreep
Messages : 2351
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 8:27 pm
Contact :

Message par Zecreep »

Sorti en plein milieu d'un mois d'août sans pub et sans couverture presse, le film avait fait quelque chose comme 6 000 entrés sur Paris. L'égo de Delon ne s'en est jamais remis et il mit un terme provisoire à sa carrière cinématographique.
N'ayons pas peur des mots, le film était aussi un désastre artistique avant d'être un désastre commercial.

00
Haribo
Messages : 4312
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 1:03 pm

Message par Haribo »

Il n'y a rien à sauver malheureusement dans ce sinistre bide.
Deray est aux abonnés absents, les acteurs tirent tous une tronche pas possible, personne ne semble concerné, difficile dans ces conditions de donner envie aux gens de le voir, et on les comprend.
Sacchetti je ne sais pas... mais ca manque de Didier Decoin... :lol:
Un film mouroir qui fait peine à voir.
manuma
Messages : 3001
Enregistré le : dim. mai 08, 2005 9:44 am
Contact :

Message par manuma »

Haribo a écrit :... mais ca manque de Didier Decoin... :lol:
... Très certainement ce qui fait défaut au film pour atteindre le niveau d'excellence de Dancing Machine :lol:.

Autrement l'affiche rappelle sensiblement celle d'un autre film de Deray, bien meilleur : On ne meurt que 2 fois.
DPG
Messages : 5461
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 1:03 pm
Localisation : Higher, toujours ailleurs

Re: L'Ours en peluche - Jacques Deray (1994)

Message par DPG »

Ohlala, la vache ! C'est vrai que c'est très très mauvais... :(

Un casting complètement à l'ouest de A à Z (mention spéciale à la potiche Francesca Dellera à la vulgarité qui ferait passer une pute de la rue St Denis pour Grace Kelly !), des scènes et des idées qui tombent à l'eau les unes après les autres, un final qui sort de nulle part, des dialogues tout pourris, non, vraiment, on ne voit pas grand chose à sauver de ce Deray en toute petite forme... En étant indulgent et en faisant des efforts, on arrive à peu près à deviner des idées et des thématiques qui ont pu intéresser Deray et Delon dans ce projet, mais vraiment, au final, rien ne parvient à fonctionner dans le film fini... Un ratage dans les grandes largeurs, même pas un minimum drôle ou quoi, juste chiant à mourir du début à la fin... :(
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
Répondre