La multinationale américaine «American Love Company», dont l'objet n'est autre que le plaisir des femmes, décide d'étendre ses activités à Milan, en Italie, où elle ouvre une succursale. L'établissement est confié à Eddie Mordace. Face au succès immédiat, Eddie embauche rapidement de nouveaux employés, parmi lesquels se trouvent Simbad le gigolo, l’ancien boxeur Adone, le comte Ugolino et Ivanoe, maniaque sexuel fraîchement libéré de prison , lequel devient rapidement la principale attraction de la maison...

En voilà un dont je ne sais pas trop quoi penser. Je n’ai vu jusqu’à présent que 2 films de Pupi Avati, tous les 2 très bons et très différents l’un de l’autre : Zeder et Il Cuore altrove. Et aucun des 2 ne m’avait préparé à cette curiosité définitivement seventies : un film musical à l’ambiance rococo Cages aux folles, au discours ultra-libertaire joyeusement provoc’ et à l’humour parfois assez … déconcertant, un film dans lequel on croise en vrac Nixon et Kissinger, l’homme invisible et Francis le mulet qui cause.
Si j’avoue avoir trouvé l’ensemble bien … bordelique, m’interroger encore sur le sens exact à accorder à cette satire socio-politique visiblement violemment anti-américaine (enfin … c’est comme ça que je l’ai ressenti) et demeurer encore perplexe en repensant à certains gags tarte à la crème, digne d’un Philippe Clair, qu’ose nous balancer Avati, le film mérite assurément le coup d’œil, ne serait-ce que pour certaines de ses audaces scénaristiques inconcevables aujourd’hui (l’une des stars de la maison close, interprété par Luigi Proietti, est un ex-maniaque sexuel / violeur, aujourd’hui courtisé assidûment par l’une de ses anciennes victimes), retrouver l’imposante carrure et moustache d'Al Lettieri dans ce qui demeure sa dernière apparition à l’écran (le film lui est d’ailleurs dédié) … ou bien encore voir George Eastman effectuer quelques pas de danse et appendre à se servir d’une fourchette à poisson.
Le film passe actuellement sur Ciné Cinéma Culte en V.O uniquement. Je m’attendais à une copie pourrie, il n’en est rien et on peut ainsi profiter de la jolie photo en scope d’Erico Menczer.