It's Alive III : island of the Alive - Larry Cohen (1986)

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Superwonderscope
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It's Alive III : island of the Alive - Larry Cohen (1986)

Message par Superwonderscope »

Deuxième et dernière séquelle tardive de son It's Alive (le monstre est vivant), toujours sous la bannière Warner.

Jarvis (Michael Moriarty) est le père d'un des 5 monstres qui sont nés depuis. Pendant le procès visant à exterminer les enfants, il est finalement décidé d'épargner les enfants et de les expédier sur une ile sauvage où ils pourront évoluer entre eux, loin des humains.

Larry Cohen poursuit son idée "monstrueuse" et poursuit son raisonnement. Après la naissance et la reconnaissance du sentiment de paternité, quid de l'évolution?

Sous couvert d'une série B, Larry Cohen reprend des thématiques qui lui sont chères. Les ratés, ceux que la vie a laissé de côté... Michael Moriarty est un acteur sans le sou, que seul le fait de son fils-monstre a fait reconnaitre aux yeux du public. Son mariage avec Karen Black est un ratage et la naissance les a séparé. Son avocate a bétonné un contrat qui lui laisse toute latitude pour se prendre des droits sur le livre qu'il n'a pas encore écrit sur le sujet. Passablement dégouté du fonctionnement de la justice et de société qui a laissé de côté son fils, il se recycle comme co-gérant d'un magasin de chaussures... où là aussi il subit la tyrannie des mères et de leurs insupportables enfants.

Le regard que porte Cohen sur la société américaine n'est guère brillant, surtout en ces temps de Reaganisme à son apogée, où les laissés pour compte n'ont plus guère droit de cité. It's alive III, c'est aussi un regard particulier quant à la considération de la différence, le fait de parquer ceux qui sont "différents" dans un endroit où la bonne conscience de chacun ne saura etre mise à l'épreuve. le personnage de la prostituée jouée par Laurene Landon est symptomatique : de son statut de rejet de la société dans les années 60/70, elle est devenue "normale" par rapport au statut de Jarvis qui est un "freak", ayant engendré -à ses yeux- une monstruosité. Jusqu'à subir une contamination par le simple fait d'être touchée. Arrive ainsi une métaphore sur les années SIDA et tous les fantasmes engendrés dans l'Amérique du milieu de la fin des années 80.

Beaucoup d'humour noir, aussi et des scènes qui apparaissent en total décalage avec le reste du film. La scène où Jarvis entonne une chanson sur le bateau qui les mène à l'ile est surréaliste! Et cci va de pair avec l'interprétation lunaire de Moriarty, qui retrouve un peu le ton qu'il a donné dans Q 4 ans auparavant. Lors de l'expédition qui mène le petit groupe de scientifiques & Jarvis sur l'Ile 5 ans après la déportation des enfants, c'est le décalage entre Jarvis et le reste de l'équipage qui prend le pas sur l'aventure elle-même.

Quelques SFX réussis, d'autres plus approximatifs qui semblent avoir été réalisés à la va-vite. Cohen garde aussi la caméra loin de ses enfants. Est-ce par choix visuel ou pour des raisons esthétiques? Mélange de stop-motion, d'effets mécaniques & de maquillages, on assiste parfois à ce qu'on sent être du bricolage... mais qui donne un air curieusement attachant à l'entreprise, gardant ainsi une sorte de fraicheur B, une liberté de ton qu'un budget plus important aurait sans doute tué dans l'oeuf.

Ca flotte parfois dans la direction d'acteurs, ça sent le tournage à l'arrache dans les rues de Manhattan sud (au début, surtout) mais voilà... c'est sans doute la patine série B que je préfère, le vrai sens d'un film de genre qui verse (parfois) dans le gore tout en n'oubliant pas de construire une histoire originale et en réservant un oeil critique sur la société pendant laquelle le film a été effectué. Car beaucoup oublient que la fonction de l'art, c'est d'abord un commentaire sur l'actualité!

Pas un grand Cohen, mais une oeuvre éminemment sympathique, bourrée d'idées, sincère, de temps à autres mal fichue mais tellement plus généreuse que le monceau de films B sortis pendant ces années-là ... ou même plus récemment ou de plus en plus de cinéastes ont de moins en moins de choses à dire.

Vu sur le Z2 Warner, avec une Vo anglaise en dolby surround (le film a été mixé en Ultra Stereo à l'origine) d'excellente facture. Copie un peu palote, mais du 1.85:1 en 16/9.
stf
commentaire de Larry Cohen (non st)
film annonce.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Haribo
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Re: It's Alive III : island of the Alive - Larry Cohen (1986)

Message par Haribo »

Totalement en accord avec ton point de vue.
J'aime beaucoup ce troisième opus. Je pense même le préfèrer au second film, qui était très intéressant mais dans une continuité plus directe du premier, qui est un chef d'oeuvre. Question d'époque, aussi.
Comme tu dis, y a de la teneur, une épaisseur quand même autre que dans le gros lot de séries B lambda.
Et puis, il y a Karen Black... :-D
Dragonball
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Re: It's Alive III : island of the Alive - Larry Cohen (1986)

Message par Dragonball »

Ouh là, après un premier opus visuellement superbe et émotionellement extrement fort, suivit d'un second film un peu moins captivant mais prolongeant néamoins de manière assez intéressante les thématiques abordées lors du premier, Larry Cohen sombre tout d'un coup de manière assez embarassante dans le Z !
Ah, la première séquence "prédatoresque" annonce la couleur, et la suite est à l'avenant !
Visuellement, le film est très laid, les SFX, simple mais maitrisé dans les 2 premiers films sont ici grotesque (Le look des monstres adulte, ouch ! )8) et Karen Black à l'air d'être tout juste sortie d'une bouteille de Whisky !
Résultat, l'émotion cède ici la place à l'ennui, quand ce n'est tout simplement pas à la consternation devant le spectacle des gros casimirs faisant ici office de "monstres" !
bluesoul
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Re: It's Alive III : island of the Alive - Larry Cohen (1986)

Message par bluesoul »

D’autres mutants sont nes et destines a la destructions, lorsque des associations parviennent a convaincre la justice de les epargner. Ils seront exiles dans un endroit desert. Plusieurs annees plus tard, un groupe de scientifiques accompagne du pere de l’un des mutants se rend dans leur “reserve”. Mal leur en prendra…

Faire une deuxieme suite a It’s Alive peut paraitre une etrange idée. Deja que le deuxieme metrage (1978) etait sorti un an après la re-sortie en 1977 du premier qui datait de 1974. On pouvait déjà se demander a l’epoque, si le deuxieme volet qui tournait un peu a vide etait plus une “commande” de la Warner ou veritablement la volonte a Cohen de donner une suite a son film original. Quelque soit la reponse, elle se pose avec encore plus d’assiduite avec IotA qui vient neuf annees(!) après le deuxieme.

La premiere chose qui frappe a la vision de IotA, est qu’il a ete realise dans les 80s, et ceci n’est malheureusement pas un compliment. Le film est type coiffures et-couleurs d’interieurs qui allaient tellement bien a Philip Michael-Thomas et Don Johnson, mais vieillit tellement mal au-dela des limites de la ville de Miami, Floride des annees 80s.

Une deuxieme chose qui frappe, est que a l’instar de la rumeur public (imdb.com) le metrage etait effectivement probablement plus destine a etre une DTV qu’une veritable production pour le grand ecran. L’exemple le plus flagrant est la scene intime ou la partenaire de Michael Moriarty reste en sous-vetements. Un detail qui ne trompe pas… :mrgreen:

Au niveau du metrage, on ne peut que rester dubitatif sur l’idee d’exiler les mutants sur une ile deserte, et surtout de les laisser sans aucune surveillance…Encore plus, de tout-a-coup d’aller leur rendre visite plusieurs annees après. Ca sent definitevement la production visant le marche de la video ou meme la production tv.

Au niveau du contenu, il n’y a pas plus d’enjeu que dans Jurassic Park, a part d’aller sur l’ile, et passer du status de “chasseurs” a celui de “chasses”. Au moins, le film aura donne son pitch de depart a Spielberg quelques annees plus tard, c’est déjà ca de pris. Pour le reste, le recit est “nawak” a souhait, comme par exemple l’intermede avec les cubains(!) ou la bagarre avec les punks qui ont des tres forts relents de serie Z “Cormanesque” pour la late-night-TV US.

L’interpretation est aussi loin d’etre convaincante, entre Michael Moriarty (pourtant deja en tete d’affiche chez Cohen (Q (1982) ) et qui avait su y etre excellent) qui decide de cabotiner a fond, Karen Back en blonde(!) qui a l’air de sortir d’une clinique de desintox et Gerrit Graham qui excele (comme a son habitude) dans les roles de personnages hyper-irritants (mais qui n’a heureusement que peu de temps de film). A l'arrivee, on croierait parfois presque se trouver en presence d'un peloche italienne avec quelques has-beens anglo-saxons. Un triste constat. On dirait presque que Cohen a voulu jouer une blague a la Warner, blague qui ne ferait pas rire d’avantage le public.

Au niveau des effets speciaux, si le debut du metrage des creatures animes en stop-motion donne de l’espoir, le reste du metrage preferera mettre en scene des acteurs en costume trop indigne d’une sentai japonaise.

A noter aussi l’emploi de stock-shots auxquels Cohen n’hesite pas a recourir en general (et a bonne escient), mais qui sous l’egide d’une production sous la banniere de la Warner font decidemment taches.

Filme sans inspiration, joue sans conviction, sans plus rien a dire de plus. Le film de trop. Le film inutile. Le film qui pourrait pourrir la carriere de Cohen.

A eviter, pour rester sur une bonne impression de l’oeuvre de Cohen.

It’s Alive III: Isle of the Alive : 2.0 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
Grosse Vulve
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Re: It's Alive III : island of the Alive - Larry Cohen (1986)

Message par Grosse Vulve »

Ce film (?) est un véritable massacre !
Tout y est affligeant, l'histoire, les acteurs, les FX... un drame absolu.
Comment Cohen a t'il pu dévoyer à ce point son original si ce n'est pour payer quelques factures ou respecter un contrat quelconque ?
Le scénario est écrit en dépit du bon sens (l'escapade à Cuba et le retour en zodiac sur les plages de Floride !!!!) et semble avoir été improvisé en plein tournage.
Impossible de résumer les pires moments du film tant toutes les scènes sont ridicules et incohérentes :shock:
Mention spéciale quand même aux acteurs qui touchent le fond avec une Karen Black grotesque et bouffie comme une oie. Michaël Moriarty semble sous l'emprise de l'alcool durant les 3/4 des scènes et ne semble même pas se rendre compte de ce qu'il dit.
Les FX achèvent de couler cette chose.
Cohen y va même de quelques stocks shots et d'une explosion de maquette d'hélicoptère en gros plan (pourquoi cet hélicoptère explose t'il en plein vol ?).
L'esthétique cheap 80's brûle les yeux et donne envie de revoir Manhunter en boucle.
Ce truc filmé est indifférenciable d'un Mattei :evil:
Ne m'enc... pas, Tony. Conseil d'ami, ne m'enc...pas.
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