Ça, c'est du moins le postulat qu'on nous annonce. Parce que dans la réalité, c'est assez différent.
Le 11 septembre par exemple. Ici, on s'en tape un peu et la série ne l'évoque que très rarement, genre une phrase tous les 5 épisodes histoire de se rappeler que ça faisait partie du postulat de base. D'ailleurs on l'évoque si peu que quand ça revient sur le tapi, ça tombe un peu comme un cheveux dans la soupe, ça semble décalé et on peine à comprendre la transition...
Reste que le 11 septembre, ça permet de faire intervenir des fantômes et notamment celui de Jimmy. Rien d'horrifique rassurez-vous puisqu'en réalité, ces fantômes sont des "visions" de notre héros traumatisé. Les fantômes sont assez cools et globalement, parlent plus de cul que d'autre chose. Ils seront d'ailleurs remplacés dans la saison 2 par Jesus (et oui !) qui roule en Lamborgini avec sa pute de Marie-Madelaine à ses côtés

Car oui, le vrai sujet de Rescue Me, c'est bien le cul. Les pompiers n'interviennent que deux ou trois fois par saison pour faire leur boulot et le reste du temps, ils se demandent qui il vont bien pouvoir tringler le soir même. La veuve d'un pompier ? Une gamine ? Une actrice porno ? Une vieille ? Une obèse ? Des jumelles ? Une ex-future-ex ? La prof de chimie du petit neveu dont le père et mort et dont la mère est notre maitresse (saison 3) ?
Ben oui. On se fait chier quand on est pompier. Mais on aime les p'tites poulettes et on le scande haut et fort. Comme on est viril, on scande aussi qu'on n'aime pas les tapettes et que c'est dur d'avoir un fils homo (saison 1 et 2). D'ailleurs, on vire un autre pompier juste parce qu'il s'avère qu'il est homo (saison 2) et on se marre devant un nain-black-homo qui offre de faire des choses avec sa bouche !

Dans le même esprit de coolitude, on passe sa vie à picoler et à prendre des cachetons. A chaque fois, ça donne des résultats rigolos (le zombi, saison 3) et en aucun cas ça ne pourrait affecter le boulot. C'est logique, quand on est bon pompier, on l'est aussi bourré et défoncé. D'ailleurs certains flics prônent l'usage de l'alcool, mais jamais en service (saison 3), la sobriété revenant aussitôt l'uniforme enfilé !
Le ton de la série n'a rien de dramatique. Contrairement à son postulat d'origine, la série n'est guère crédible et ne s'encombre pas d'une quelconque psychologie des personnage. Tout est traité à la légère et seule compte la multiplication des conquêtes ou des rapports décalés / curieux entre personnages. En cela, la série peut aisément être rapprochée de NIP TUCK. A savoir qu'on a une galerie d'individus sympas et on leur fait faire tout et n'importe quoi, sans ligne directrice. Les épisodes ont beau se suivre, il arrive qu'on oublie des personnages, des faits ou des soucis en cours, juste parce que ça devait faire chier le scénariste ! D'ailleurs, dans cet esprit je-m'en-foutiste, il arrive aussi qu'un acteur soit remplacé par un autre, le temps de 2 ou 3 épisodes. Ben oui, l'acteur était pas dispo, il avait quelque chose de plus intéressant à faire alors on lui a donné son congés et on l'a repris ensuite ! Toujours dans le même esprit, on peut tuer un enfant et, juste pour pas que le spectateur soit trop triste, enchainer sur des scènes comiques. On s'en fout, de toutes façons les personnages auront oubliés le drame 2 épisodes plus tard !

Bref, faut pas chercher quelque chose d'intelligent dans RESCUE ME. Ca fonctionne plus ou moins comme NIP TUCK (on a d'ailleurs un prêtre pédophile, j'y vois un hommage). A savoir qu'on a beau avoir conscience qu'on se fout de la gueule du spectateur et qu'on peut demain nous sortir du chapeau un héros qui a perdu ses deux jambes mais c'est fait greffer un sexe de cheval, et bien on regarde et on attend de voir la suite. L'envie de jeter l'éponge n'est jamais bien loin, je ne nie pas qu'on rigole devant certaines situations mais ça reste à mon sens un spectacle de bien piètre qualité. Bref, y'a bien longtemps que j'aurai arrêté si ma femme trippait pas les pompiers...