Seconde adaptation du pavé "The Bourne Identity" de Robert Ludlum après le très bon "The Bourne Identity" (La mémoire dans la Peau) par Roger Young (1988), ce film est à mon sens une belle déception...
Je l'avais découvert comme beaucoup à l'époque de sa sortie et avait tout d'abord été décontenancé par le travail d'adaptation qui tenait plus de la vague inspiration, voire de la barbarie... En effet, le film de Liman ne reprend pas grand chose du roman : Son héros, son postulat d'origine, le duo avec une femme et quelques noms. A côté de cela, on supprime toute l'intelligence de l'oeuvre de Ludlum, on oublie l'aspect "Espionnage", les rouages plus ou moins complexe, l'incroyable machination, les révélations ainsi que le personnage de Carlos, véritable nemesis de Bourne. Assez hallcinant car quand on y songe, on supprime tout ce que le roman pouvait avoir d'intéressant !
Bref, Liman prend le partie de ne pas adapter l'oeuvre et d'oublier qu'il s'agit d'espionnage pour nous proposer un bête film d'action alignant les séquences mouvementés avec plus ou moins de succès.
Cette première vision m'avait sans surprise incroyablement déçu mais le temps passant et la trilogie étant accessible en BluRay pour moins de 24euros, j'ai décidé de redonner sa chance au métrage, pensant le découvrir avec un oeil neuf et averti.
Et bien force est de constater que ce n'est pas le cas !

Matt Damon est toujours aussi peu convaincant dans le rôle (qui peut croire que ce mec de 31 ans en jean bouffant et pull orange puisse être un tueur d'élite surentrainé et polyglotte...), le scénario est toujours aussi creux, l'enjeu toujours aussi mince et les ennemis toujours aussi peu charismatiques... Sur ce dernier point, j'accorde toutefois du crédit à Clive Owen (37 lors du tournage), sobre et classe, crédible et touchant dans son rôle de tueur philosophe. Mais au delà de ça, aucun personnage qui marque réellement les mémoires, et certainement pas ce couillon peroxydé qui se jetera maladroitement par la fenêtre (à voir et à revoir cette scène) suite à son constat d'échec...
Les scènes d'action sont cependant efficaces pour la plupart. La poursuite en mini lorgne fort du côté de cette vue dans Ronin mais pourquoi pas, j'accroche. Les deux bastons du film ainsi que le duel contre Le Professeur fonctionnent bien. La séquence accrochée au mur fout le vertige 20 secondes en HD mais malgré cela, le bilan reste à mon sens très maigre, à l'image de cette conclusion bâclée terminant le film en gros flop.
On reconnait dans le film les prémices d'un Casino Royale qui reprendra la recette de cet incompréhensible (toujours à mes yeux) succès, à savoir des séquences d'actions nerveuses et "réalistes" liée par un scénario-prétexte un peu bancal mais dont on se fout cordialement.
Bref, c'est peut être pas un mauvais film dans le sens où c'est tout de même carré et très professionnel mais ça casse pas trois pattes à un canard, et on fait même limite chier aux deux tiers du film (juste après le duel avec Le professeur justement).
5/10.