DMC semble s’inscrire dans une tendance recente (peut-etre deja revolue) du multi-media japonais de s’interesser a la musique. Les series teles (« dorama ») auront eu Enka no JoO (Queen of Enka (2007) ) sur les crooners traditionnels nippons et Nodame Kantabire (2006) sur les musiciens / orchestres de musiques classiques, les anime auront eu Beck sur la musique folk, Nodame Cantabile et DMC—justement, et les films Shonen Merikensakku (Kids Poing American) (2008) sur les punks et DMC.
Si certains sont tires de manga (Beck, Nodame, DMC), si certains sont humoristique (Enka, Nodame, Merikensakku et DMC), Beck preferera le serieux.
Tire d’un manga, DMC quant a lui, est un pastiche de l’univers du Metal extreme tel que pratique au Japon, c-a-d. TRES folklorique, visuel, cultise (et merchandise) a l’extreme et quand meme…vachement « kitsch » pour ne pas dire « niais ».
Comme il s’agit du Japon, il s’agira d’un « pastiche », et non d’une satyre ou d’e la critique d’un phenomene. Dans une societe ou l’on met en exergue l’ « harmonie sociale », la mise au pilori (qui existe) reste neanmoins « ciblee », et il est de bon ton d’eviter de « facher » autruit, quel qu’il puisse etre et quels que puissent etre ses gouts.
DMC sera donc moins une comedie (potentiellement « acide ») se deroulant dans un milieu musical pre-defini, qu’un pastiche qui brosse un tableau tel que l’on se l’imagine ; assez barre, tres bidon, et au fond...completement inoffensif. Dans le cas du Metal japonais (ou d’autres tendances musicales), un tableau pas forcement rate d’ailleurs(?).
L’on suivra ainsi les prerigrinations du groupe DMC, groupe forme par trois musicos aux personalites assez opposees a celles de leur alter-egos sur scene, et qui d’ailleurs ne redoutent que deux choses : leur foldingue et sadique manager en jupons et…leurs fans, pour qui Krauser II est reellement(!) un envoye des enfers qui n’hesitera pas a les tourmenter(!)
Si le film pourrait ainsi tomber dans la facilite et alligner—comme souvent dans ce genre de films—les sketches plus ou (generalement le cas
moins droles, il parvient a raconter sa petite histoire, sur fond de reves (pures) opposees a la (TRES) dure realite a laquelle son hero devra faire face. Une petite romance doublee d’un affrontement avec un « monstre » du Metal US courronneront le tout.Si ni le concept, ni la narration ne sortent des chemins battus, il faut noter que l’ensemble, justement par son cote bon-enfant, remporte l’adhesion sans trop de problemes.
Le probleme majeur (mais tres supportable) du film, reste une realisation assez moyenne et manquant singulierement de « punch » alors que l’univers depeint meritait une realisation plus en « roue libre ». Ainsi, la scene d’une « destruction mobiliere » dans le plus pur style rock’n’roll aussi rigolotte soit-elle manque de delire ce qui est un peu dommage.
Si le film a un aspect un tantinet plan-plan par moment, il n’empeche qu’il suit son bonhomme de chemin et ne provoque jamais l’ennui, toujours garde en mouvement grace a des gags et trouvailles qui font toujours mouche, brocardant (gentiment) les Metallos, leur univers, leurs fans et le commun des mortels auxquels ils fichent une trouille de tout les diables !
Certains gags sont plutot bien trouves, telle l’allusion a l’affrontement Run DMC vs Aerosmith reprit en version « Metal », sans compter bien sur les morceaux de musique plutot fun, tel le tres buccolique « Satsugai se yo ! (Murder ‘em all !), le plutot romantique « Fuck » (chante en boucle pendant plusieurs minutes) ou les tres nunuches morceau de folk qui parcourent le film. A noter aussi que si la realisation manque de « peps », le generique d’ouverture en forme d’anime a tendances « sataniques » ferait rougir d’envie un Devilman.
Le public etranger (non-japonais) y trouvera sans doute encore des gags parfois moins volontaires, telle la tendance a avoir des guignols en costumes barioles courir de par les rues de Tokyo—pas tout-a-fait fantaisiste celle-la.
.A l’arrivee, DMC est un petit film tres sympatoche, qui manque certes de maitrise, mais au capital « sympathie » auquel on adhere assez vite et assez bien. Un film qui meme s’il « marque des points », gagne justement plus de par les « points » que de par la « technique ». Un film qui laisse un gout d’ « encore », ce qui n’est deja pas si mal.
DMC : 3.75 / 5
Bonus:
Le clip de Satsugai se yo! (ce clip est en monde "serieux"
, donc pas comme le film )http://www.youtube.com/watch?v=zamr9RZD050[/youtube]
Trailer du film.
http://www.youtube.com/watch?v=H4rC0VdbE2c&feature=fvw[/youtube]
