Sorte de Candide contemporain et américain, Forrest Gump nous ait raconté par un montage en ellipse; on passe d'une période de l'histoire de Forrest (et de l'Histoire américaine) à une autre avec amusement. Le scénario fourmille de bonnes idées drôles et astucieuses. Des crevettes Bubba-Gump, en passant par des parties de ping-pong politico-stratégique, sans oublier Forrest, jogger acharné créant malgré lui un mouvement pacifico-hippie.
Mais le film est surtout émouvant. L'histoire est finalement assez simple et les personnages attachants. L'handicap physique et mental de Forrest déjà. La scène à l'ambiance 60's très "Back to the future" où il retrouve possession de ses jambes, magnifiée par des ralentis, est magnifique. Jenny, Bubba (scène hilarante de l'entrainement militaire), le lieutenant Dan au destin contrarié (jusqu'à une réconciliation avec Forrest et surtout lui-même) sont des personnages sensibles et bouleversants.
Forrest Gump, où comment traverser la vie avec une certaine philosophie...
Le personnage et ce qu'il véhicule peuvent énerver : mouton et bon petit soldat, avec punition du destin pour les uns dirons certains. Certes. Mais aussi pure, modeste et compassionnel.
Mais passons sur ce qui fait grincer, ce qui l'emporte sur le reste sont les histoires d'amitiés indéfectibles (bubba, lieutenant Dan) et l'histoire d'amour (d'un romantisme GROS comme ça).
Robert Zemeckis filme le tout avec un soin énorme, truffé d'effets spéciaux invisibles et soutenu par une très belle musique d'Alan Silvestri. Du grand cinéma classique Hollywoodien, drôle, spectaculaire, émouvant... avec son côté grande messe.
