
Nouvellement affecté à la direction d'une prison du sud des USA, Brubaker s'y fait passer pour un prisonnier afin de démasquer la corruption...
Ce film, qui aurait initialement du être réalisé par Bob Rafelson, a échu à Stuart Rosenberg et met en vedette Robert Redford, alors véritable incarnation de la bonne conscience libérale américaine.
Inspiré par l'histoire vrai de Tom Murton, juriste recruté dans les années 60 pour mettre un terme à la corruption dans les fermes-prisons de l'état d'Arkansas. Pour donner vie à cette maison, toute une troupe de seconds rôles hauts en couleurs est rassemblée.
L'échelon le plus bas et le plus brutal de la corruption est constitué par les "prévôts", gardiens de la prison recrutés parmi les détenus eux-mêmes. Parmi eux, Yaphet Kotto est "le bon", Everett McGill est "la brute" et Joe Spinell est "le truand". Dans le tout venant des prisonniers, nous trouvons David Keith ou Morgan Freeman (un dément enfermé dans un cul de basse fosse). M. Emmet Walsh, toujours à l'aise dans les rôles d'ordure redneck, est un notable de la ville qui profite de l'exploitation des prisonniers, au gré d'une variante locale des travaux forcés, ressemblant fort à de l'esclavage. Et pour incarner le gouverneur de l'Etat, le top des crapules, qui pouvait mieux convenir que Murray Hamilton, le maire d'Amity dans "Les dents de la mer" ?
Le sujet de départ, paraissant original (le faux prisonnier undercover), ne tient en fait le coup qu'une vingtaine de minutes. Brubaker fait rapidement tomber les masques et le film bascule vers une lutte plus classique contre la corruption par Brubaker, seul contre tous, pot de terre contre pot de fer. S'inspirant donc de faits réels, "Brubaker" a le mérite de montrer un système pourri crédible, bien huilé. Qui plus est, il n'y a pas de happy end direct à cette histoire, qui laissera de nombreux points d'interrogation en suspens. Cela crée d'ailleurs une certaine frustration. Qui plus est, certaines passages semblent avoir été vu 100 fois (le départ de Brubaker à la fin).
On se dit qu'il ne faudrait que quelques aménagements pour en faire un film des années 30/40, dans lequel le rôle de Redford aurait été tenu par Henry Fonda, Paul Muni ou James Stewart. Bref, c'est très classique, un peu léger sur certains aspects, mais c'est tout de même du bon cinéma hollywoodien "qui dénonce" : on jubile au "No, we don't" final que décoche Brubaker à la libérale trop arrangeante qui lui demande de transiger, en affirmant qu'ils partagent les mêmes valeurs et objectifs...



Vu sur ciné cinéma star où il passe en ce moment, copie 1.85 16/9 correcte, sans plus, avec des soucis de compression parfois visible. VM anglaise mono STF. Signalétique "-10"...

Existe en dvd français chez Fox
