B.J. Hammer est docker mais il est aussi du genre à ne pas laisser passer les injustices. Aussi quand un contremaitre blanc commence à violenter l'un de ses frères, B.J. prend la mouche et le corrige sévère. Notre cogneur perd son taf dans la foulée mais se voit vite recruté pour aller jouer des poings sur un ring. Les combats sont légaux mais l'issue décidée à l'avance. Hammer décide malgré tout de jouer le jeu et son ascension lui convient parfaitement. Reste qu'autour de lui, les ex-boxeurs meurent dans des circonstances étranges et B.J. n'a aucune envie d'être le suivant...
Nous sommes en 72, la blaxploitation commence à prendre son envol et
Fred Williamson tient ici son premier rôle de héros noir-américain. Dans les années qui viennent, il deviendra Tommy Gibbs (
Black Caesar,
Hell up in Harlem), Jagger Daniels (
Three the hard way) ou encore Jesse Crowder (
No way Back,
Death Journey,
Blind rage). Les années 80 seront moins prestigieuses avec une belle brochette de métrage ritals qui resteront toutefois dans les annales comme
Les nouveaux Barbares,
Les guerriers du bronx ou les quatre
Black Cobra... Son rôle dans
From Dusk Till Dawn restera lui aussi dans les mémoires et permettra à notre homme de se laisser porter modestement mais surement jusqu'à aujourd'hui...
Ce rôle dans
Hammer a donc son importance. Il est le premier pas vers la reconnaissance cinématographique du bonhomme. Un premier pas relativement convaincant car si le film ne brille pas par son scénario où sa mise en scène, il se montre en revanche assez dynamique et peuplé de gueules qu'on aime bien, toutes à leur aise dans cette petite série B sur fond de boxe.
Williamson pose ici les base de son personnage de Black sûr de lui, souriant et irrésistible,
William Smith trimballe son inquiétante et massive carcasse,
Bernie Hamilton tient ici un rôle le prédestinant à devenir le Capitaine Dobey de
Starsky et Hutch et
John Quade se fait, comme à son habitude, péter sa sale gueule !
Il est assez étonnant de voir comment l'intrigue semble ici glisser sur le héros. A savoir qu'on a un contexte dramatique que
Bernie Hamilton n'a de cesse de nous répéter, mais que Hammer s'en fout gentiment ! L'homme cherche à gagner et palper, de l'argent ou des fesses. Le réal
Bruce D. Clark met pourtant en scène quelques "morts accidentelles" marquantes. L'une des victime est ainsi écrasée (trois fois !) alors qu'une autre fera une overdose forcée.
Hammer nous offre une vision sombre de la rue mais aussi un pendant positif, la fameuse image du héros qui surnage dans cet univers et s'en sort sans problème, par la force de ses poings et de sa belle gueule.
Au final,
Hammer n'a rien d'un film exceptionnel mais il constitue un honnête divertissement ainsi qu'un bon investissement puisqu'il est maintenant proposé en double programme zone 1 stf avec l'excellent
Truck Turner, et ce pour un prix tournant autour de 10euros...