Variation urbaine sur le thème de la chasse à l’homme. Le problème auquel se heurte ce film c’est la rencontre mal gérée entre la technologie des années 2000 et les ressorts basiques de ce thème. Témoin cette scène complètement surréaliste dans laquelle les traqueurs, équipés de GPS visiblement sophistiqués, ne localisent pas leur proie bêtement planquée derrière la porte des toilettes d’une discothèque. « Il n’est pas là, il doit être à l’étage … » s'entend-on dire dans le dialogue !!! A partir de ce moment, inutile de tabler sur un quelconque désir de suspense, le réalisateur pouvant à tout moment mener le spectateur là où il le désire, niant toute volonté de crédibilité. Il n’y a qu’à voir également la facilité déconcertante avec laquelle un personnage trouve le mot de passe d'un micro-ordinateur, le propriétaire se baladant dans la pièce à côté, suspense de pacotille là encore.
Tout avait pourtant bien commencé. Une séquence pré-générique intrigante à base d’images entrechoquées, un montage syncopé faisant se superposer des plans d’intérieurs high-tech et de course dans un sous-bois, illustrés par des bribes de dialogue à propos d’entretien d’embauche. Ensuite une présentation empathique de jeunes adultes, de leur morne environnement social à base de hlm, de petits jobs et d’endettement. Tout un pan d'un certain cinoche engagé anglo-saxon est convoqué à cet instant. Puis deux néo-yuppies visiblement désoeuvrés proposent une partie de cache-cache nocturne à notre héros en échange d'une forte somme d'argent. Et toute l'intéressante mise en condition sera ensuite relativement balayée par un scénario se contentant de relater de façon conventionnelle les différentes phases de cette course poursuite.
Seule surnage l'intrigante relation entre les deux chasseurs en costard, relation qui n'est pas sans rappeler celle unissant les deux amis apprentis bourreaux de Hostel II.
En tout cas, l'intrigue se déroulera tout sauf crescendo. Pour aboutir à l'inévitable confrontation, se dégonflant ici comme une vulgaire baudruche, définitivement la faute à un script non abouti. Dommage pour la mise en scène de bonne tenue et les personnages convaincants.
Un nouveau et dernier aparté sur les ratés de l'utilisation de la technologie. C'est bien beau de poster le film montrant la cible en fuite sur Internet, mais par quel sacré miracle cette scène est-elle rendue possible, puisqu'à aucun moment une quelconque caméra ne nous est montrée. Le réalisateur confond alors totalement son oeil caméra et celui de ses personnages, dénotant définitivement sa mauvaise compréhension du médium.
New Town killers - Richard Jobson (2009)
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team