
Bigger Than life est totalement inattendu. Entre un portrait assez juste et parfois brutal de la descente aux enfers d'un maniaco-depressif et sa vision de l'éducation (l'assemblée des parents d'élèves est juste

James Mason est juste phénoménal. Le dernier quart d'heure glisse lentement mais surement dans la folie homicide et son interprétation ambigue tire indéniablement le film vers le haut.
La photographie est elle aussi incroyable. Les sources de lumières (nombreuses au début du film) s'accordent avec la dégradation de l'état d'Ed Avery, jusqu'à devenir quasi absentes et sources d'ombres menaçantes qui planent sur son fils (l'exemple sur la couverture du Blu ray Criterion est révélatrice). Vers qui il va développer une obsession maladive jusqu'à la violence.
C'est surtout aussi que le film était largement en avance sur son temps, et bénéficiait d'un traitement osé pour 1956. Si le scénario va vers quelque chose de très respectueux du code Hays (lits séparés des époux, discours sur la famille, la religion, etc.), c'est pour mieux en filigrane en montrer toutes les ambiguïtés. Ainsi le passage à l'église qui devient source d'une nouvelle problématique au lieu de régler les soucis. Évidemment, comme Ed est psychotique, il possède un discours anti-religieux (logique : quand on est pas croyant, on est psychotique

Le rôle de Barbara Rush (qui fit un upgrade depuis le Meteore de la Nuit) est conforme aux roles de femmes au foyer des années 50. Qui soutient son mari vaille que vaille, me^me dans sa folie et qui reste digne dans l'adversité. Cela qui devient assez agaçant au final, notamment avec le fait
Spoiler : :

Le film fut un échec au box office (avec le recul et vue l'âpreté du ton, ce n'est pas très étonnant). Il se trouvait pourtant en droite ligne des films comme l'Homme au complet gris (entre autres) dans son portait des familles américaines moyennes. mais le sujet rebutant et son traitement frontal a du faire reculer les spectateurs de l'époque. En tous cas, il existe aujourd'hui dans un format qui permet une lecture finalement assez moderne, et dans les meilleures conditions possibles.
Vu sur le Blu Ray Criterion qui est, comment dire... quasi parfait? Des couleurs resplendissantes, un souci du respect du détail (les scènes en gros plan sont spectaculaires de netteté et de clarté), les arrières plans lisibles et définis. Franchement un superbe travail.
Le format est présenté en 2.55:1 et 16/9e, avec un bemol cependant. les 4 pistes stéréophoniques n'ont pas été retrouvées, hélas. ce qui fait une diffusion en mono sur deux canaux.
Une interview de Nicholas Ray en 1977 diffusée sur Camera three
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durée : 95 mn