
Roy Andersson est un réalisateur suédois dont la carrière a commencé dans les années 60, puis dont les films se sont espacés de plus en plus, jusqu'à ce qu'il revienne avec "Chanson du deuxième étage" en 2000, primé au festival de Cannes.
Il a quand même fallu attendre 7 ans pour voir sortir ce qu'Andersson présente comme sa suite : "Nous les vivants". Il s'agit d'une succession de scènettes semblant a priori basées sur les mêmes règles : un plan séquence fixe. Pourtant, "Nous les vivants" subvertit assez vite ses propres règles, brisant un long plan fixe par un travelling inattendu ou un insert. Plusieurs séquences sont musicales, oniriques. La facture technique et la photo sont extrêmement soignés, on pourrait encadrer chaque image du film et les accrocher dans des expositions de photo contemporaine. Le film temporise entre un désespoir extrêmement noir (en gros, les gens ont des vies connes et meurent connement), un sentiment dépressif et un humour noir et pince sans-rire cultivant le gout de l'absurde. Deux segments situés vers la fin semblent plus optimistes et chaleureux (la prière et le rêve du mariage), mais le film se conclut tout de même sur un plan pour le moins... énigmatique...
Au vu de sa structure éclatés en sketchs, "Nous les vivants" paraît forcément inégal et j'avoue que je n'adhère pas trop à ce style de cinéma qui garde un peu trop systématiquement la tête enfoncé dans sa propre déprime, le minimalisme est parfois une carte jouée trop facilement. Mais il y a certainement des choses jolies et intéressantes, des passages drôles qui donnent envie de découvrir un peu mieux ce cinéaste.
"Nous les vivants" est sorti au cinéma en France avec une affiche assez hors sujet. Je l'ai vu sur cinéma cinéma club où il est passé récemment dans une bonne copie 1.66 16/9, VOSTF stéréo de bonne qualité.
Inédit en DVD chez nous, mais il existe des DVD anglais (Artificial Eye) ou US (Tartan).