
L'armée américaine envahit une petite ville à côté de laquelle un avion transportant une dangereux virus expérimental s'est écrasé...
Avec "The Crazies", George Romero tente clairement de revenir sur son succès de "La nuit des morts vivants". Les moyens sont plus importants, un évènement qui se déroulait à l'échelle d'une maison se déroule maintenant dans une ville entière. Le tournage est en 35mm (et non en 16 comme "La nuit..." et "Martin"), mais reste tout de même dans une structure indépendante, à peine plus, en terme de moyens, que du cinéma régionaliste ; avec en particulier une distribution un brin amateur.
"The Crazies" est à la fois réussi et raté.
Réussi parce qu'il fourmille d'idées et de trouvailles dans sa charge anti-armée et anti-etablishment acerbe et virulente. Les militaires et les politiques n'agissent que pour leur intérêt et celui de leur entourage, s'avèrent prêts à sacrifier une ville entière à la seule fin de masquer leurs gaffes et leurs imprudences. L'ambiance parano qui se met en place dans la ville est alors réussie.
Le film est aussi en partie raté car, en passant à l'échelle d'une ville, en multipliant les personnages et les trames parallèles, il perd l'unité d'action et l'efficacité directe de "La nuit..." Qui plus est, le groupe de survivants que nous suivons se voit composé de personnages peu attachants, vivants des aventures rébarbatives et répétitives, assez ennuyeuses.
"The Crazies" est en partie un échec, en ce qui concerne la tension et le suspens pur, mais il est tout de même un film satisfaisant par son ambiance réussie et sa satire mordante et très pessimiste, définitivement marquée du sceau de son auteur. Par certains points, il annonce clairement la couleur du "Jour des morts-vivants" (les rapports armée/scientifiques) et des titres plus récents comme les "28... plus tard" par exemple.

Vu sur le bluray blue underground, un disque "region free". Comme dit plus haut, "The Crazies" reste un film tourné dans des conditions artisanales, en décor réel avec des techniques issues du documentaires et du cinéma indépendant. Bref, il ne faut pas s'attendre à un résultat époustouflant. Et pourtant, ce transfert 1.66 HD s'en sort très bien. Le piqué et les détails sont très bons, parfois excellents ; les couleurs sont superbes, éclatantes ; le grain très présent est géré naturellement ; on ne voit aucune trace de compression ou de souci vidéo. Il y a pas mal de petites saletés et même quelques débris plus envahissants (une scène entière avec des petites rayures sur le côté). Tout cela n'est toutefois pas très gênant au vu du film en question. Les seuls vrais petits reproches que je ferais à ce bluray seraient des contrastes par moment un peu trop poussés, avec des noirs quelque fois légèrement bouchés ; et des couleurs par moment un peu poussées dans les rouges. Rien d'alarmant toutefois, ce bluray restant globalement une bonne réussite. Bande son mono d'origine en dts master. Là encore, il faut prendre en compte le matériel d'origine, avec beaucoup de son direct ou un mixage pas toujours subtil. Le feeling de l'oeuvre originale passe bien, c'est l'essentiel. Avec des STF jaune canari...
Le film avait été chroniqué sur devildead à deux reprises ; pour le dvd blue underground :
http://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=592
Pour le dvd wild side :
http://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=815
Ayant vu les trois, le wild side est le moins bon de loin, et le bluray blue underground dépasse nettement le dvd du même éditeur, qui était pourtant déjà très bien.