
Maria Vargas, une danseuse espagnole, est découverte par Kirk Edwards, un financier sans scrupule qui lui fait miroiter une carrière à Hollywood. Grâce à l'amitié du réalisateur Harry Dawes, Maria déjoue les chausses-trappes de la Mecque du cinéma et devient une vedette...
"La comtesse aux pieds nus" a eu une réception mélangée : adulée en France, accueillie de façon plus partagée chez les anglos-saxons. Le générique réunit Joseph L. Mankiewicz à la mise en scène, Jack Cardiff à la photo Technicolor (c'est un des tous derniers films hollywoodiens tournés en Technicolor trichrome), le couple Ava Gardner/Humphrey Bogart tient le haut de l'affiche.
Dans la tradition vacharde de "Eve", Mankiewicz s'attaque cette fois à l'Hollywood des 50s. La destinée de Maria Vargas s'inspire de celle de Rita Hayworth (issu d'un milieu hispanique européen et qui fut mariée un temps avec un prince indien), l'homme d'affaires Kirk Edwards évoque immanquablement une peinture au vitriol Howard Hugues, le peinture du conseiller en "relations publiques" est pour le moins acide...
La première partie est en ce sens tout à fait brillante, en particulier les deux scènes en Espagne, absolument admirables de talent dans l'interprétation, la mise en scène, l'écriture. Dommage que, par la suite, le film se délite un peu. On s'intéresse moins au cinéma (la période où se fait les films de Maria est une ellipse) et le métrage perd de son souffle lorsque Bogart disparaît temporairement.
La partie en Italie est visuellement époustouflante, mais la façon de procéder du Prince est quand même un peu étonnante et pousse un peu trop vers le mélo excessif, cédant au pessimisme un peu systématique de Mankiewicz.
Mais bon, "La comtesse aux pieds nus" est un film qui m'avait laissé une impression mitigée, et j'avoue que je l'ai revu avec plaisir. Un film inégal, un peu décousu dans son propos et sa narration, mais riche de moments exceptionnels, avec ses deux Stars au top et un souffle romantique et chaleureux qui le différencie d'une oeuvre comme "Eve"... Même si à la fin, la cruauté de la vie l'mportera.


Vu sur le DVD MGM zone 1. Pour un DVD de catalogue paru en 2001, le résultat est correct. Au format 1.33 4/3, elle a quelques traces de saletés, mais sans que cela soit trop fréquent. La définition est un peu en retrait, ce qui n'est pas forcément étonnant pour un film en Technicolor trichrome, avec sans doute l'usage de filtres optiques lors des prises de vue. La compression est discrète, voire pratiquement invisible. Mon seul vrai regret est que les contrastes et les lumières manquent légèrement de tonus, ce qui se ressent particulièrement dans les scènes de nuit vraiment sombres. Pour bien apprécier ce visionnage, il vaut mieux se placer dans le noir complet. La VO anglaise en mono 2.0 est de bonne tenue. Avec VF et STF. Le seul bonus est la bande annonce d'époque, 1.33 4/3, qui n'hésite pas à en faire des tonnes dans le sensationnalisme.
Malheureusement, ce transfert NTSC n'est pas compatible avec un visionnage 24p.
Le disque est aussi sorti chez MGM en France et a été chroniqué par nos voisins de dvdclassik :
http://www.dvdclassik.com/Critiques/dvd_comtesse.htm