Hôtel Woodstock - 2009 - Ang Lee

[Manolito]

Titre US : Taking Woodstock



Elliott Tiber, dont les parents sont propriétaires d'un petit motel crasseux au bord de la faillite, propose à un grand festival de rock, qui ne parvient pas à trouver de site d'accueil, de se dérouler dans sa ville... Ce sera le festival de Woodstock...

Après "Lust, Caution", tourné en Asie, Ang Lee revient aux USA avec "Hôtel Woodstock", son premier film américain après le triomphe de "Brokeback Moutain". Sorte de film vaguement commémoratif du trentième anniversaire de Woodstock, retranscrivant ses coulisses sous forme de comédie, "Hotel Woodstock" a néanmoins fait un gros bide à sa sortie en salles, laquelle s'est faite dans une totale indifférence !

Et il faut bien le dire, ce n'est pas une totale réussite. Woodstock ne sert ici que de toile de fond, certes assez détaillée, à une comédie familiale classique, le festival étant l'évènement qui va faire se révéler les personnalités de chacun, bonnes et mauvaises, ouvrir de nouvelles opportunités...

Certains personnages sont caricaturaux et pas très utiles (Emile Hirsch en traumatisé du Vietnam, la troupe de théâtre...). En fait, seuls semblent vraiment compter la famille du motel. La reconstitution est soignée, renvoyant parfois au documentaire "Woodstock" par l'emploi de passages filmés en 16mm ou de split screen. Mais la reconstitution, divertissante, instructive et sympathique, n'en reste pas moins assez froide et secondaire. On comprend factuellement ce qui s'est passé, mais hormis la scène du LSD on est toujours un peu en marge du festival. La partie familiale est bien faite, mais au fond assez classique. Bref, un film agréable dont les deux heures passent sans ennui... mais pas vraiment à la hauteur de son sujet...

Vu sur le bluray US multizone Universal, excellente copie HD 1.85 (le format devient de temps en temps de 1.33 ou du scope), très bon son dts master anglais. Avec VF (DTS classique) et STF.

[MadXav]

Effectivement un film en demi-teinte. Il faut dire que le pari était assez osé puisqu'Ang Lee nous parle de Woodstock sans montrer les concerts ou même la scène à un seul instant ! Plus dur encore, la bande originale qui, bien que sympatoche, ne fait que peu usage des artistes entendus sur place ! Du coup, la frustration prend assez vite le pas. C'est d'autant plus vrai que passé la première heure, le film semble ce trainer à tenter de recréer une époque, des sentiments et des sensations. La démarche et louable et Lee était sans doute un bon réal pour ça. On a d'ailleurs droit à quelques passages plutôt inspirés et à une vision agréable et sereine de "la liberté" telle qu'évoquée à l'époque. Reste que Hotel Woodstock ne passionne pas vraiment. C'est parfois drôle mais aussi et souvent bien mou. C'est pas toujours bien joué et, comme le dit Manolito, on a quand même un ou deux persos qui ne servent à rien !
Bref, un film correct mais qui m'a surtout donné envie de revoir Woodstock, le docu. D'ailleurs j'avais relancé le thread récemment et je sais toujours pas pour quelle édition opter ! Frustration...

[mallox]

Je rejoins vos avis sur ce film, relativement correct mais très frustrant.
Ce qui m'a vraiment surpris en fait, c'est que le premier morceau de musique ne surgit qu'à la 50ème minute !
Alors, je ne sais pas si c'est un choix de Ang Lee pour ne pas céder à la facilité, mais le fait est qu'au final, ça manque de rythme et même d'un brin de vie et de folie. Le spectacle ne s'emballe pas.

[Superfly]

très frustrant mais aussi un peu ennuyant. C'est 2h quand même sans voir un groupe de rock. Alors on y apprend certaines choses mais il y a des passages beaucoup trop long comme le trip avec ces sales hippies

[manuma]

Impression mitigé également. Avec ce Taking Woodstock, le cinéaste se frotte à la comédie de mœurs, revenant sur une période de l’Histoire américaine qu’il avait déjà abordé dans The Ice Storm, alors pour en décrire la faillite idéologique. Le résultat ne compte effectivement pas parmi ses opus majeurs, la faute principalement à des personnages et une intrigue relativement convenus

La forme est en revanche très séduisante, passant notamment par un recours avisée au split screen, manière de rendre hommage au Woodstock de Michael Wadleigh. On notera d’ailleurs que Martin Scorsese, qui travailla au montage de ce cultissime documentaire, est remercié au générique de fin.

Dans l'ensemble, une œuvre plaisamment récréative, peut-être un peu longue – un écueil récurrent chez ce réalisateur – voire sans doute un peu molle, un peu faiblarde dans sa conclusion, surtout lorsque l’on sait à quel point Ang Lee sait soigner ses épilogues et nous retourner émotionnellement (cf. les fins de Ride with the devils, The Secret of Brokeback Mountain ou Lust caution), mais qui compte quelques jolis moments satiriques et nous offre une belle reconstitution d’époque, à la hauteur de l’évènement historico-culturel majeur qu’elle décrit (en terme de moyens déployés, j'veux dire).

[Superwonderscope]

C'est justement cette volonté de ne pas céder à la facilité (parler de l'événement sans le montrer ni pratiquement pas l'entendre) qui m'a fait adhérer au film. tout du moins dans sa première partie. La comédie de meours familiale est touchante, amusante et le personnage de la mère joué par Imelda Staunton est assez bluffant. Tout comme le père, dont la personnalité véritable se révèle petit à petit. Le problème principal demeurant le héros, joué de manière trop transparente à mon gout. mais là aussi était-ce volontaire du fait justement de son manque de volonté montré du doigt?

Il y a des seconds rôles qui sont riches : Liev Schreiber en Vilma : waow!, Eugene Levy s'éloigne enfin de ses rôles comiques primaires et ça lui va bien, l'assitante de Lang, sympathiquement à côté de la plaque...

C'est en fait la seconde partie où j'ai le moins accroché. Cela tire en longueur. Ce n'était pas déplaisant , mais certaines scènes semblent plaquées, dont le trip, joliment mis en scène, est totalement inutile.

Le ton est résolument celui de la comédie, contrairement à ses précédents opus. Avec en toile de fond une Amérique gentilment réactionnaire : ses villageois à l'antisémitisme tranquille, le flower power libérateur et ses organisateurs "free people" mais pas de l'argent généré et qu'il produit. Ce qui est curieux, c'est le personnage d'Elliott : frais émoulu de New York où la révolte de Stonewall a eu lieu peu de temps auparavant, il ne semble pas vraiment éveillé à son propre parcours, même si sa sexualité semble se manifester pendant ces trois jours.
A noter quand même que si les villageois pointent les "sales juifs" qui permettent l'organisation du festival, le film montre Mme Tiber sous un angle d'une juive émigrée pingre obsédée par l'argent jusqu'à baigner dedans. idem pour le personnage d'Eugene levy, le fermier qui multiplie par 15 le prix de location de son terrain dès qu'il entend que le festival envoie 100 000 spectateurs... C'est un peu limite sur le fond... mais était-ce nécessaire pour apporter une certaine perspective sur chacun? je sais pas.

Il n'empêche que cette mosaïque de groupe m'a plu sur l'ensemble. une touche légère (trop?) mais avec des portraits attachants, généreux.

Vu sur le BD français Universal. Une chose curieuse : l'orage gronde un moment dans le filmet au même moment hier après-midi, le temps s'est également mis à l'orage dans mon coin. Si bien que je ne distinguais plus si les sons entendus venaient du film ou de dehors. Pour moi, une bonne preuve que le son était décidément très bon
Vu sur le BD