
Dans la cohorte de slashers sans âme qui déferle depuis une dizaine d'années, j'ai trouvé que ce Killer Movie, bien que médiocre et sans grand intérêt, s'en sortait un peu mieux que le reste.
Le réalisateur Jeff Fisher s'est inspiré de son vécu de réalisateur de shows télé-réalité pour écrire le scénario. Tout le coté horrifique s'étant bien sûr greffé sur les anecdotes. Il a en fait construit son film à la manière d'un quelconque show TV à la Loft Story. L'action est interrompue par des interviews des protagonistes de l'histoire, un peu comme s'ils sortaient du film dans une pièce à part et livraient leurs sentiments sur les événements qui viennent de se passer. C'est à la fois l'originalité du propos mais également sa faiblesse. Le film est régulièrment interrompu par ces interventions, qui sont toutefois assez drôles au demeurant. Killer Movie se voulant à la fois un slasher dans sa progression, mais également une satire parfois mordante du monde de la télé.
En ce sens, les personnages sont plutôt bien croqués et joués avec conviction. L'agent joué par Nestor carbonell est un vrai régal de cynisme propre sur lui (et persuadé du bon sens de son action). Kaley Cuoco joue la bimbo qui fait irrémédiablement penser à Paris Hilton : carrière superfcielle, couverture de magazine, blonde idiote bourgeoise avec désir qu'on la prenne "pour une vraie actrice". La productrice über-bitch (Cyia batten) est de manière un peu trop caricaturale, lesbienne manipulatrice (peut-être un coup de griffe envers la patronne de HBO qui avait lancé Six feet under?). Quelques bonnes lignes de dialogues, pas mal d'ironie.
En même temps, pour le ton général du film, difficile de ne pas le comparer à Scream, entre comédie et horreur. Le tueur masqué, la volonté postmoderne de traiter le sujet... la difficile balance entre ton comique noir et horreur ne marché hélas pas toujours. Scream avait réussi l'entrée en matière avec un scène forte pour ensuite allier vers un ton humoristique assez sarcastique sur le genre, les personnages , sans oublier l'histoire. C'est un peu le manque de tout cela qui caractérise plutot Killer Movie, qui fait alors offcie de pâle copie. Sans parler de démarquage de Scream 3 sur le tournage d'un film bousculé par des meurtres, avec observatoire par le petit bout de la lorgnette du monde du cinéma. Les fausses pistes abondent, entre l'homme suspecté du meurtre de sa femme, le petit ami de la bimbo qui s'est fait larguer, le 1e réalisateur viré par la productrice... tous ont soi-disant des raisons pour se venger. Mais c'est très mal exploité!
L à où le film réussit (parfois), c'est à perdre le spectateur sur ce qu'il se passe : est-ce le show télévisé qu'on voit, où est-ce en effet de réels meurtres qui se passent devant la caméra? Est-ce un film dans le film? Toutes ces pistes se voient résolues à moitié de métrage. Idem pour le méchant du film, manquant singulièrement de charisme - et ressemblant à Ghostface dans sa manière d'agir. Son identité -mais était-ce voulu ou non?- est assez facile à deviner et les raisons qui le poussent, euh, ben....

Spoiler : :
Pas déshonorant, un poil au dessus de la moyenne mais rien de franchement intéressant non plus, hormis cette satire de télé-réalité matinée de sang. Ceci dit, pour une prod indé de 2 millions de $, c'est pas trop mal. faut pas être trop exigeant sur le produti final./
Vu sur le BD zone A de chez Phase 4 (merci Virgin à 9.99€) - piste DTS HD MA de tenue moyenne, mais assez peu portée sur les arrières. Jolis effets sonores sur les avants, peut etre un manque de punch sur les basses. Image moyenne également. des noirs qui manquent de piqué, des contrastes pas toujours réussis, des arrières plans parfois flous... pas ce que j'ai vu de mieux.
Sorti également en BD chez seven7.