Tell Tale - Michael Cuesta (2009)

[Superwonderscope]

Je ne crois pas avoir vu de sujet?



En tous cas, sortie en catimini le 18/08 sur une seule salle (Publicis Elysées) de ce film fantastique réalisé par Michael Cuesta (réal de L.I.E et des meilleurs épisodes de Six Feet Under), vaguement inspiré d'Edgar Allan Poe.
Où un homme avec un transplant cardiaque (Josh Lucas) va chercher le meurtrier de son donneur suite aux terribles maux qui s'emparent de lui après son opération.
Avec également l'excellent Brian Cox (déjà dans L.I.E) et Lena Headey.
Produit par Ridley et Tony Scott.

Il faut se dépêcher, car il n'a réalisé "que" 125 entrées dans ses maigres séances et semble ne rester à l'affiche que jusqu'au 31 aout.

[savoy1]

Pour info technique, projection en vidéo beta, format scope projeté en 1.85 letterboxé. Ceci dit la photo m'a semblé tout à fait bien rendue. Quant au son, toujours rien à dire de ce côté, ça dépote un maximum, impressionnant travail sur le bruit des battements de coeur, attention les oreilles et les sursauts.
Une seule séance nocturne quotidienne, si ça, ce n'est pas de la sortie technique ...

Quant au film lui-même, c'est de la très correcte série B, acteurs et techniciens assurent leur prestation haut la main. Par contre côté scénario, cela pêche quand même par un trop plein de ressorts gros comme une maison. Coïncidences et facilités s'enchaînent à qui mieux mieux. On peut voir facilement où tout cela va en venir si l'on est un tant soit peu attentif.
Et l'aspect fantastique cède finalement sa place au vigilante movie.

[MadXav]

Le DVD vient de sortir chez CTV, vous trouverez sa chronique ici même :
http://www.devildead.com/indexfilm.php3 ... l-tale-dvd

[Reznik]

Cette petite production Scott Bro's quelque peu malmenée au niveau de sa distribution internationale est une des excellentes surprises fantastiques de l'année écoulée.

Un film qui parvient joliment à mêler un postulat fantastique casse-gueule (mais ô combien romantique) à un développement policier aux accents vigilantesques (miam) sans jamais oublier ses personnages, fragiles, vivants, à l'image d'un Josh Lucas constamment sur le fil du rasoir.

Aux manettes, Michael Cuesta n'essaye jamais de nous en mettre plein la gueule, nous laissant rentrer tranquillement dans un film au sein duquel on découvre une mise en scène précise, intelligente et expressive, notamment par un joli travail sur les ambiances et les couleurs (le bleu et surtout le rouge, rouge-sang, rouge-amour, rouge-vengeance...) conjugué à une approche clinique des corps et des sons apte à nous faire ressentir la douleur organique.

Les acteurs sont au diapason, Lucas nous bluffant par une présence physique et magnétique qu'on ne lui avait jamais détecté et une dimension dramatique palpable (tragique et parfois super-héroïque, le gaillard ferait un excellent Matt Murdock si un "reboot" voyait le jour), sa fille n'est pas irritante, Lena Headey est comme toujours superbe et leurs relations sont crédibles, elles existent et font de la dimension familiale le noyau dur d'un film qui en surprendra plus d'un jusque dans ses ultimes secondes...

Incontournable si vous aimez Hypnose et les récits "à cœur ouvert"...

[Superwonderscope]

C'est vraiment bien, ce "Transplantation" !
La progression est inattendue, la mise en images fidèle au style Cuesta (par ailleurs, e réalisateur qui a mis en images les meilleurs épisodes de la série Six Feet under): posé, cadre travaillé, épuré, musique en retrait, échanges des regards. une expression visuelle qui se détache du film d'horreur/fantastique. Pas de volonté de faire peur à proprement parler, mais de suivre un parcours initiatique, au "coeur" du problème quasi schizophrénique du héros. Le rythme du film, plus centré sur les personnages, leur relationnel que sur l'action, risque de dérouter les fans de films de genre. le film est certes ponctué de la recherche des meurtriers du donneur originel, avec deux ou trois scènes assez dures : le défonçage de crane à coup de pied est très brutal, et devance celui de Drive, par exemple... mais ce types de scènes n'est pas ce qui intéresse Cuesta de prime abord. Idem pour la scène de la baignoire au final : création d'un léger malaise, tant on ne sait ce qui est découpé au scalpel sous le monceau de glace qui empli la baignoire...
Un autre point intéressant :celui de la petite fille atteinte d'une maladie dégénérative. un regard humain, adulte, depassionné. Le film parle plus de la nature de la vérité et la franchise qu'autre chose, au final.
Josh Lucas est excellent dans son rôle de père transplanté qui dévisse à la fois dans sa vie et son comportement animal. La scène avec le révolver, on a vraiment l'impression qu'il se transforme au niveau du visage!

Et un retournement final que je n'ai pas vu venir assez terrible, qui boucle sur cette thématique de la vérité & la nature de l'homme à l'accepter - ou non.

Très recommandé!

89minutes sur le DVD Hollandais de chez DFW : scope 2.35:1, 16/9e et 5.1 anglais (sans st), sans bonus aucun.