
Les zombies ont la peau dure et malgré la mort du cinéma de genre, le célèbre film de Fulci allait pourtant encore faire des émules en cette fin d'années 80. Après que Bruno Mattei est achevé le Zombi 3 que Fulci avait du abandonner, c'est son eternel comparse Claudio Fragasso qui allait donner sa version du mythe avec ce Zombi 4 after death.
Au vu des précédentes oeuvres de Fragasso, on pouvait s'attendre au pire mais même si le film est plus hilarant qu'effrayant, il se laisse pourtant regarder avec un certain interet par l'oeil gourmet et gourmand du bissophile.
Autant le dire de suite, que ceux qui attendaient du sérieux seront fort déçus ici car si on peut rapprocher cet opus d'autres oeuvres du genre, c'est à Virus cannibale et autres Zombi holocaust qu'on pensera en premier.
On y retrouve le même jeu d'acteur des plus quelconque, à la limite de la parodie, lourd et particulièrement bêtes, les situations coquaces à la limite par instant du n'importe quoi et cette grosse dose d'humour qu'on imagine involontaire.
Pour le reste notamment l'intrigue, on plagie sans vergogne l'Enfer des zombis arrosé de Zombi holocaust.
On y retrouve l'île maudite sur laquelle on se livre à de tristes experiences ici sur le cancer, la fille d'un des chercheurs y retourne avec un groupe d'amis afin de marcher sur les traces de son passé et enfin les fameux zombis dont ils seront la proie.
Et nos zombis sont ici fort alertes et font irresistiblement songer à ceux de Zombi 3. Ils sautent, tourbillonnent, se projettent sur nos pauvres protagonistes, se battent avec un deploiement d'energie assez fantastique.
Rarement avait on vu des morts-vivants aussi toniques. Plus incompréhensible par contre est la raison pour laquelle ils sont si mous lors de certaines scènes, retrouvant cette lente démarche à la fois terrifiante et solennelle qui caracterise si bien ce terrible fléau.
Durant ces moments, on sent l'envie de Fragasso de vouloir copier L'enfer des zombis dans ce que le film avait de plus oniriquement effrayant et il y parviendrait presque si ce n'était ce parti pris pour venir casser cet embryon d'atmosphère par la betise des personnages, leurs réactions souvent risibles et les insensées situations mises en scènes.
Malgré un effort pour créer un climat étrange et de temps à autre angoissant, la partition sans grande imagination de Al Festa étant loin d'égaler les scores inoubliables de L'enfer des zombis et consort, Zombi 4 ne peut être malheureusement guère pris au sérieux au vu de l'interprétation assez médiocre et de l'indigence voire le ridicule des dialogues.
Ce qui est particulierement dommage vu le soin apporté aux éclairages et à la photo, très belle, privilegiant les tons bleutés, l'utilisation des décors naturels des iles des Philippines où le film fut tourné et les mouvements d'une camera fort mobile.
Fragasso privilégie surtout et avant tout l'action, menée tambour battant, et sans réel répit. On se bat, on combat, on court, on crie, on tue, on fait tout exploser entre deux croustillantes répliques. On a donc guère le temps de s'ennuyer et on pourrait presque dire que cet Zombi 4 est un vrai film d'action-zombi.
Si le maquillage de certains zombis laisse à désirer de temps à autre ( ce mort-vivant perdant lentement sa couche de latex qui se décolle lors d'un combat ), ces derniers rapelleront beaucoup plus ceux de Zombi holocaust une fois encore mais également ceux de D'Amato pour La notte erotiche dei morti-viventi pour la robe de bure que beaucoup portent.
Zombi 4 ravira les amateurs de gore, Fragasso ne lésinant pas sur les effets sanglants fort réussis d'ailleurs.
Au générique, on aura la surprise de retrouver la porn star Jeff Stryker caché ici sous le pseudo de Chuck Peyton qui désertait le X le temps de cette aventure. Très sage ici, ses fans n'auront pour seul plaisir cette fois que d'admirer une partie de ses pectoraux que dévoile sa chemise entrouverte. Pas l'ombre d'un calecon encore moins de son enorme membre qui en fit rever plus d'un!!

A ses cotés, la Daly déjà vue dans Cop game et les veterans du Bis, Massimo Vanni, récurrent du cinéma de genre depuis les années 70 et habitué des oeuvres du tandem Mattei-Fragasso dans les années 80, Jim Gaines et Nick Nicholson, indispensables au cinéma d'action transalpin de série B.
Zombi 4 n'est pas en soi un mauvais film et fait même partie de ce que Fragasso a fait de meilleur, toute proportion gardée. Distrayant, hilarant, sanglant, explosif et jamais vraiment sérieux, voilà qui fait plaisir de voir que le cinéma de genre transalpin alors moribond voire mort pouvait avoir de jolis restes, un soubresaut de ludisme.
Le corbeau zombi qui aurait bien croquer la partie la plus charnue de jeff!

Et Jeff, c'était ca


