Aux Etats-Unis, au début des années soixante-dix, Neil Glynn, sa femme, Arlène et leurs deux enfants, Dee Dee et Steve, quittent leur domicile à bord de leur camping-car pour aller passer le week-end au bord de la mer. En cours de route, ils sont importunés par une bande de voyous, qui forcent Neil à changer son itinéraire. Mais l’incident tourne court … Pourtant, quelques heures plus tard, alors qu’ils ont atteint leur destination, les loubards reviennent rôder autour de leur campement et leur adressent des quolibets par haut-parleurs. Le lendemain, deux d’entre eux surgissent devant Arlène et Dee Dee restées seules un moment …

Estelle Parsons, Dennis Weaver et Susan Dey on the beach
Réalisé pour la télévision par le très actif Paul Wendkos, Terror on the beach semble vouloir se poser en réponse télé aux thrillers psychologiques à base de harcèlement et / ou agression d’individus, popularisés en ces années-là par des titres tels que Deliverance, Straw dogs ou The Last house on the left. Un pari difficile pour une modeste production télé comme celle-ci, car impliquant pour fonctionner de retrouver si ce n’est la radicalité et l’extraordinaire efficacité de ces désormais classiques du cinéma, au moins un brin de leur teneur subversive / provocatrice.
C’est donc sans surprise que le résultat passe largement à côté de son ambition initiale. Certes Paul Wendkos fait de louables efforts pour créer une atmosphère d’angoisse, et y parvient ponctuellement, exploitant avec un certain flair ses décors naturels désertiques – curieusement notre famille ne croise quasiment personne sur leur route et leur lieu de campement, hormis notre bande de hippies harceleurs en buggies.
Aidé par une belle photographie et une solide partition à suspense electro-orchestrale de Billy Goldenberg, Paul Wendkos tire incontestablement un joli parti de son décor principal, une immense plage vide balayée par les vents. En revanche, il ne peut lutter face à script catastrophe naviguant entre l’absurde et le ridicule, aussi bien dans les réactions de la famille, qui tarde à comprendre le danger encouru, que celles des agresseurs, plus demeurés qu’inquiétants, usant de techniques de harcèlement particulièrement puériles et inoffensives. A cet égard, l’ensemble rappelle finalement davantage l’ultra ringard Hot road to hell de John Brahms et sa famille de WASP harcelée par des Hell’s angels que les titres susnommés.
Rien de marquant à signaler au poste interprétation, à part peut-être que, en monsieur tout-le monde confronté à une situation extrême, Dennis Weaver semble presque jouer le même personnage que celui du Duel de Spielberg (le fait que les 2 films soient mis en musique par Billy Goldenberg participent sans doute aussi à cette impression de redite) et que Susan Dey est bien mimi en bikini à fleurs.
Vu sur YouTube, où il est proposé en 5 parties d’un quart d’heure.