Dynamite Jack - Jean Bastia (1961)

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Céréale-Killer
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Dynamite Jack - Jean Bastia (1961)

Message par Céréale-Killer »

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Dynamite Jack - 1961

Un film de Jean Bastia
avec Fernandel, Eleonora Vargas, Lucien Raimbourg, Adrienne Corri, Jess Hahn

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Un western sombre et âpre, en un mot : crépusculaire; un western français, qui plus est; et avec un acteur très populaire et spécialisé dans les rôles comiques, Fernandel; qui l’eut crû ? Personne, bien sûr. Et c’est ce qui explique la gamelle mémorable qu’obtint le film lors de sa sortie en salles, le public familial qui s’attendait à voir une bonne grosse comédie avé l’assent se retrouvant désarçonné devant cet opus aussi noir que tendu, malgré quelques saillies comiques.
Ce qui explique aussi le relatif oubli dans lequel ce long-métrage, pourtant formidable, est tenu aujourd’hui.

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Car Dynamite Jack est une surprise, une vraie, de celles qui désarment leurs contempteurs mais rendent furieux leurs détracteurs. La critique elle-même, pourtant jamais tendre avec le comique provençal, ne s’y retrouva pas non plus, déplorant, pour l’une, « la violence excessive » du métrage (Ciné-Revue), pour l’autre « l’apologie des armes et la justice sommaire érigée en modèle » (Le matin), sans parler de « cette morale polygame et ces scènes obscènes qui bafouent les valeurs chrétiennes de la France » (L’office catholique qui, déjà à l’époque, aurait mieux fait de balayer devant sa porte…).
Comme souvent, les critiques n’avaient rien compris…
Dynamite Jack a surpris tout le monde à l’époque (enfin, le peu de monde qui alla le voir finalement…) et surprend encore aujourd’hui. Plus qu’un héritier des westerns américains aux grands espaces indépassables, on le voit plutôt ici comme un cousin proche et même un précurseur des westerns spaghettis, avec héros à la morale toute relative, anti-héros sans pitié et musique pré-morriconnienne.

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Si le tout commence classiquement avec l’arrivée d’un pied-tendre français à barbichette, Antoine Espérandieu, en Arizona, à la recherche d’un vieil ami exilé aux USA, le film prend assez vite sa vraie tournure avec le second rôle assumé par Fernandel, à savoir celui du titre, le despérado redoutable et sanguinaire qui martyrise et tient sous sa coupe toute une ville : Dynamite Jack.
Là où Antoine reste dans le registre « fernandélien », à base de grands sourires chevalins, de répliques amusantes bien franchouillardes, Jack offre un tout autre versant et plonge dans des abymes de noirceur. L’acteur trouve là un double rôle tout bonnement exceptionnel et prouve qu’à côté de ses talents comiques, sa palette dramatique n’en était pas moins grande. On n’est pas loin d’un Tomas Milian, jusque dans les excès grimaçants, et on en vient même à regretter que notre comédien du sud n’ait pas franchi la frontière plus souvent par la suite pour se colleter aux Corbucci, Sollima, Baldi, Questi et autres Palacio.
C’est bien simple, le film est un peu bancal parce qu’il marche sur deux jambes qui n’ont pas la même taille : l’une, trop courte, exploite la veine comique sans vraiment parvenir à ses fins (humour désuet et éculé), l’autre, immense, exploite la veine tragique en offrant l’un des despérados les plus désespérés et violents qui soient.

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Film bancal donc, inégal certes, mais, passé les quelques pitreries qui se veulent drolatiques, film régal tourné dans des décors splendides (du coté de Rustrel, en Provence, surnommé à juste titre le Colorado provençal) et souligné par une musique qui se joue des images, les renforce et porte parfois l’action à son paroxysme.
Dynamite Jack est le western par excellence, celui qu’on aime, avec gunfights pétaradants, cavalcades au fond des canyons, et même un érotisme de bon aloi (avec trop de hors-champ, hélas), Fernandel multipliant les partenaires et s’informant même sur la meilleure façon de devenir polygame ! Et Jean Bastia l’a mis en scène en présence de son double et a multiplié les plans novateurs et les hors-champs suggestifs.
A voir absolument.

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Dynamite Jack est le western par excellence, celui qu’on aime, avec gunfights pétaradants, cavalcades au fond des canyons, et même un érotisme de bon aloi (avec trop de hors-champ, hélas), Fernandel multipliant les partenaires et s’informant même sur la meilleure façon de devenir polygame ! Et Jean Bastia l’a mis en scène en présence de son double et a multiplié les plans novateurs et les hors-champs suggestifs.
A voir absolument.

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Manolito
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Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 2:17 am

Re: Dynamite Jack - Jean Bastia (1961)

Message par Manolito »

Céréale-Killer a écrit : A voir absolument.
...Ou pas... :wink:

http://www.psychovision.net/forum/viewt ... c1c160a8b0

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